2.2.2. Les investissements étrangers
Les investissements directs à l'étranger
(IDE)111 sont, à notre avis, plus à risque que les
investissements nationaux. En effet, une fois obtenu le financement
extérieur, les investissements nationaux peuvent se réaliser, car
en général le gouvernement reste maître des
décisions à prendre sur l'allocation des ressources disponibles.
Au niveau des IDE, le problème est plus complexe, car ce sont les
investisseurs étrangers qui directement achètent ou
rémunèrent des facteurs de production locaux, en vue de
réaliser des profits ; c'est notamment le cas des sociétés
multinationales qui cherchent des marchés où peuvent fleurir
leurs activités, et cela à moindre coûts. Comme ils ne
cherchent normalement que leurs propres intérêts, ces
entrepreneurs étrangers investissent difficilement dans un pays
où le VIH/SIDA est en train de faire des ravages, à moins bien
sür qu'ils offrent des produits en lien avec le traitement ou la lutte
contre le SIDA (antirétroviraux, préservatifs, etc.). Mais,
là aussi, le profit n'est pas assuré dans un pays comme le
Rwanda, car, comme
110 Cf. THE WORLD BANK, Intensifying Action against HIV/AIDS
in Africa, Responding to a Development Crisis, Washington, D.C, 2000. Voir
aussi THE WORLD BANK, The Multi-Country HIV/AIDS Program for Africa (MAP),
December 2002.
111 Engagements de capitaux effectués en vue
d'acquérir un intérêt durable, voire une prise de
contrôle, dans une entreprise exerçant ses activités
à l'étranger, d'après le FMI.
le dit Andrew Smith : « les investisseurs rationnels
chercheront à mettre leur capital dans des sociétés
politiquement stables et économiquement productives112.
» Une baisse des investissements étrangers serait lourde pour
l'économie rwandaise qui en a beaucoup profité comme le rapporte
cette rubrique de la balance des paiements.
2
Années
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1
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1
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990
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998
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999
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000
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Investissements directs étrangers (en million de $US)
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7
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1
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1
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,7
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,1
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,7
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6,2
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Source : Ministère des Finances et de la Planification
économique113.
Ici aussi les données disponibles, notamment les
estimations pour l'année 2000, ne laissent pas entrevoir une chute de
ces investissements directs étrangers à cause de l'expansion de
l'épidémie du VIH/SIDA. Il est vrai qu'en 1999, on peut constater
une baisse vertigineuse des IDE, mais par la suite, la reprise pour
l'année 2000 est encore plus impressionnante ; rien ne peut donc
être conclu ici également. Toutefois, il y a des facteurs qui
expliquent cette hausse des investissements directs étrangers, notamment
les privatisations ; celles-ci consistent au transfert du capital des
entreprises publiques à des actionnaires privés pour la plupart
étrangers. On ne pourrait donc pas dire que le SIDA a attiré les
investisseurs étrangers ; à part les cas particuliers
mentionnés précédemment, le mérite revient
plutôt au gouvernement qui a entrepris ces privatisations.
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