1.2.3. Les services
La production des services correspond grosso modo au
secteur tertiaire de l'économie. Les économistes entendent par
services, toute prestation en travail directement utile pour l'usager sans
transformation de la matière101. Ce secteur est en train
de prendre plus d'importance dans l'économie rwandaise, à travers
le développement du commerce de gros et de détail, les
restaurants et les hôtels, le transport et les moyens de communications,
les entreprises d'assurances, les institutions bancaires, l'administration
publique et les institutions sans but lucratif (asbl). Ce secteur, qui emploie
environ 7% de
101 Cf. Dictionnaire d'Économie et de Sciences
Sociales, sous la direction de C.-D. Echaudemaison, Nathan, Paris, 1998,
p. 396.
la population102, a produit, à lui seul, 40%
du PIB pour l'année 2000, concurrençant sérieusement le
secteur agricole (41%) qui emploie la majorité de la population active.
Le secteur des services, malgré son développement, demeure aussi,
comme le secteur industriel, essentiellement basé dans les grandes
villes du pays. Ces milieux urbains, où, comme déjà
mentionné dans le point précédent,
l'épidémie du VIH/SIDA est plus répandu, en particulier
dans la population jeune et active. On comprend donc le risque qu'il
représente pour ce secteur prometteur de l'économie nationale.
Ce secteur utilise aussi du personnel hautement
qualifié, en particulier dans certains services comme les institutions
bancaires, les entreprises de communication, l'informatique et l'administration
publique. Tous ces différents services ont besoin d' experts dans
plusieurs domaines. Une expansion de l'épidémie du VIH/SIDA parmi
cette population tellement indispensable au fonctionnement des institutions
économiques et sociales du pays, représenterait des pertes
énormes pour ce secteur et pour tout le pays dans son ensemble. L'impact
consisterait, ici aussi, en des coüts supplémentaires pour les
soins médicaux des employés malades, des coûts de
recrutement et de remplacement des travailleurs qualifiés malades ou
décédés, la perte de productivité pendant la
période de maladie et, en cas de décès, la perte de leur
savoir-faire.
En général, on peut reprendre ici ce qui a
été dit à propos des travailleurs et des entreprises dans
le secteur industriel. La différence est toutefois que le secteur des
services, malgré l'utilisation des nouvelles technologies de
communication, continue à nécessiter d'un personnel important car
la mécanisation ne peut y remplacer qu'une partie des services. Bien que
le personnel de ce secteur soit numériquement inférieur au
personnel engagé dans l'agriculture, il est cependant plus
qualifié et nécessite une longue préparation
professionnelle, comme par exemple pour les médecins, les avocats, les
banquiers et autres techniciens. Il est évident par conséquent
que leur diminution, à cause du SIDA, coûterait cher au pays.
102 Cf. COMMISSION NATIONALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA (CNLS),
Cadre stratégique national de lutte contre le SIDA 2002-2006,
Présidence de la république Rwandaise, Kigali, avril 2002,
p. 19.
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