2. 3 Le reste du monde
Bien que l'Afrique demeure la région de loin la plus
touchée par le virus à VIH/SIDA, une nette progression de la
pandémie se signale aussi dans les autres parties du monde, en
particulier en Asie du sud, dans les Caraïbes et dans les pays de l'ex
bloc soviétique.
2.3.1 Asie du sud
En Asie, l'Inde et la Chine enregistrent des taux
élevés qui n'apparaissent pas sur les statistiques à cause
de leur population nombreuse. En juin 2004, l'ONUSIDA estimait le taux de
prévalence dans la population adulte indienne entre 0,4 et 1,3% ; cela
peut apparaître insignifiant, mais en réalité, il y a
environ 4 millions d'indiens vivant avec le VIH/SIDA. C'est pratiquement le
second pays avec le plus grand nombre de personnes infectées
après l'Afrique du Sud. La Chine, pays le plus peuplé du monde,
d'après les faibles données disponibles de juin 2004, compte au
moins 840 000 personnes déjà infectées du VIH. L'ONUSIDA
estime que ces données sont destinées à augmenter dans les
années qui viennent43. L'épidémie est en train
de progresser aussi dans d'autres pays d'Asie comme le Myanmar (Burma), le
Népal et l'Indonésie. Le Cambodge et la Thaïlande, qui
comptaient dans les années passées des taux élevés
de prévalence dans leur population adulte, les ont vus sensiblement
diminuer, montrant aussi qu'il est possible de changer « le cours
naturel » de l'épidémie44.
2.3.2 Europe de l'Est
L'Europe de l'Est et les anciennes républiques
soviétiques sont en train d'enregistrer une forte progression de
l'épidémie surtout parmi les jeunes. C'est la plus forte
progression par rapport au reste du monde. En 2001, l'ONUSIDA y estimait
à 250 000 le nombre des nouvelles infections, portant ainsi à 1
million le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA. Cette rapide
progression de l'épidémie dans ces pays de l'ex bloc
soviétique est attribuée à la détérioration
du secteur sanitaire, à la crise économique, et au grand
changement social survenu durant ces dix dernières années. Tous
ces facteurs ont
43 ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie
mondiale de VIH/SIDA, Genève, juin 2004, p. 26.
44 ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie
mondiale de VIH/SIDA, Genève, juillet 2002, p. 31.
facilité les infections au VIH, en particulier à
travers l'usage de la drogue par injection parmi les jeunes45. La
Russie compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA,
environ 860 000 russes vivaient avec le VIH/SIDA en juin 2004. L'Ukraine
enregistre le plus haut taux de sérovalence dans la région, 1,4%
de la population adulte soit 300 000 personnes. Les experts craignent que les
mauvaises conditions socioéconomiques et l'augmentation des jeunes
héroïnomanes entraînent une plus grande propagation du virus
dans la région.
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