III.2 DISCUSSION
Les résultats de nos enquêtes sur la nature et
analyse des indicateurs de la qualité de l'habitat au camp Lieutenant
Colonel KOKOLO présentés dans ce travail sont limités dans
le temps; ils montrent que la grande majorité des habitants se
situé dans les tranches d'âges comprises entre 25 et 57 ans
c'est-à-dire des personnes adultes méritant une chambre
individuelle pour les célibataires ou une chambre pour un couple.
Quant aux pièces des maisons, elles sont plus vastes et
leur nombre plus élevé au quartier Officiers qu'aux quartiers
troupes. Par rapport aux normes proposées par DURENH et GILLET.H (1951)
qui donnent une surface habitable (espace vital) de 3 m 2 au moins et au mieux
4 m2 par habitant pour les habitations des travailleurs, il apparaît
clairement que les dimensions des pièces des maisons des quartiers
troupes ne répondent pas à ces normes et donc ne conviennent pas
aux familles nombreuses. Ces constats confirment les résultats de
Léon DE SAINT DE MOULIN et DUCREUX M (1968), qui stipulaient que dans
l'ensemble de la ville de Kinshasa, les maisons n'ont qu'une ou deux
pièces, la zone résidentielle et celles planifiées en
comptent prés de 20%.
En ce qui concerne la qualité des logements, le nombre
de personnes par maison est en moyenne de 20 aux quartiers Officiers (Q20) et
21 (Q21), et 8 personnes aux quartiers troupes (QTP17). Or, VAN RIEL, (1958)
fixe le minimum de la surface disponible légal (espace vital) par
occupant à 4 m2 pour les cités ouvrières, ce qui revient
à réduire à 3 le nombre maximum d'habitants par
pièce pour les pensionnats et les prisons. Selon SAHS, (1981), l'ONU
donne aussi l'indice de surpeuplement de 3 personnes au plus par pièce.
Donc à cet égard, les dimensions et surtout le nombre de
pièces misent à la disposition des habitants du camp Lieutenant
Colonel KOKOLO sont largement insuffisantes.
Considérant la gestion sanitaire du camp, plusieurs
enquêtés sont indisposés par les odeurs: des eaux
usées (20,62) et installations sanitaires (48,75%). Les drains
reçoivent les déchets de toute nature, restés non
curés, défectueux. En plus de sanitaires mal entretenus et hors
d'usage. Les fosses arabes sont des lieux propices au développement des
vecteurs des maladies. Ces résidents : (16,99%) observent souvent la
présence d'excréta dans leur environnement et ils évacuent
les déchets ménagers de façon non écologique. Cette
façon d'expulser les excréments à l'air libre et de se
débarrasser des déchets, entraîne la contamination de
l'air, du sol, des sources d'eau.
Le nombre de latrines collectives aux quartiers troupe est
insuffisant au regard de la densité de la population de ces
quartiers, soit une moyenne de 88personnes par latrine ; comparé au
résultat de KIPELA, 2005 qui a trouvé une moyenne de 15 au
quartier NSANGA dans la commune de Kimbanseke. Ces
insuffisances de la propreté, affectent la dignité humaine,
présentent en définitive des conditions de vie
désastreuses et dégradantes au regard des normes universelles en
la matière et prédisposant à l'éclosion des
maladies.
En effet, on remarque dans les tableaux 18 et 20, la
recrudescence des maladies des mains sales; le paludisme qui présente un
taux élevé pour les deux années consécutives.
Il est à noter d'une manière
générale, les habitants sont attentifs à leur milieu de
vie qu'ils jugent malsain et dégradant et s'en plaignent ouvertement,
aspirant à des conditions meilleures, plus normatives et plus humaines.
Ces aspirations légitimes révèlent que le soldat congolais
n'est plus cet abruti insouciant et ignorant qu'on pouvait soumettre dans
n'importe quelles conditions, mais un véritable citoyen et patriote
connaissant ses droits et ses devoirs d'homme comme tout humain aspirant au
mieux être.
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