CONCLUSION ET SUGGESTIONS
La présente étude a porté sur la nature
et analyse des indicateurs de la qualité de l'habitat au camp Lieutenant
Colonel KOKOLO; elle avait pour but d'identifier et catégoriser les
principales caractéristiques de l'habitat, afin de mettre à la
portée des autorités compétentes, un document leur
permettant de prendre des mesures adéquates afin d'améliorer la
qualité du milieu de vie de la population militaire.
A l'issue de nos enquêtes, nous sommes arrivés aux
conclusions ci-après:
1. Le nombre de logements (maisons) actuellement mis à la
disposition de la population du camp Lieutenant colonel KOKOLO est largement
insuffisant;
2. La promiscuité due à l'étroitesse des
pièces et au surpeuplement résultent du non respect des normes en
matières de logement et ont des conséquences tant sociologiques
que sanitaires néfastes. En effet, plusieurs comportements sociaux
(manque de pudeur, conflits entre différents ménagers) et la
recrudescence de plusieurs maladies ne sont en fait que les conséquences
de contraintes subies dans un milieu de vie dégradant et quasi
inhumains;
3. Sur le plan environnemental, il n'est pas
exagéré de dire que l'air du camp Lieutenant Colonel KOKOLO est
complètement vicié et ce n'est que grace au
phénomène bien connu d'adaptation olfactive aux odeurs que la
grande partie de sa population continue à y vivre. L'abandon des
sanitaires, des drains à eux-mêmes, l'inexistence de la gestion
des déchets ménagers, présence d'excréta à
l'air libre (en dehors des sanitaires) sont autant de pratique qui ne peuvent
qu'empirer la situation environnementale déjà catastrophique.
Est-il étonnant que dans ces conditions, les taux de morbidité et
de mortalité des maladies «des mains sales» soient si
élevés.
4. L'habitude évolue souvent en une seconde nature dit
un adage mais, il est important de constater que c'est à son coeur
défendant que les résidents du camp Lieutenant Colonel KOKOLO
continuent à vivre dans ces conditions, car parfois un sursaut d'orgueil
légitime le pousse à s'en plaindre quoique dans la discipline
chaque fois que l'occasion se présente.
Tous ces éléments confirment notre
hypothèse de départ et prouvent bien que la promiscuité,
la précarité des logements, l'absence de gestion des
déchets ainsi que les problèmes sanitaires constituent bel et
bien un fléau social.
Devant cette situation alarmante, nous formulons les suggestions
suivantes:
· Le gouvernement devrait FAIRE APPLIQUER les textes
légaux qui organisent la salubrité où l'assainissement
dans les agglomérations et des camps en particulier. Il doit mettre sur
pied une politique en matière d'habitat, visant à supprimer
progressivement l'inadéquation existant entre la croissance de plus en
plus élevée de la population militaire et le statu quo quant
à la construction des infrastructures de casernement de celle-ci.
La hiérarchie militaire, par l'entremise du commandement
du groupement des camps, DEVRAIT remettre sur pied les pelotons PEC
(personnel d'entretien du camp) et les rendre opérationnel et
efficient, en leur dotant un budget conséquent. En
outre, elle DEVRAIT aussi, par la même voie, veiller
à l'application du règlement sur le service intérieur dans
sa section 7 relative à l'hygiène (annexe2).
· De manière pratique recourir au système de
«SALONGO» obligatoire et régulière serait efficace.
· Aux résidents, de bannir les pratiques
anti-écologiques et dégradantes et de veiller scrupuleusement
à la sauvegarde et à l'assainissement de leur milieu de vie car
ils en seront les premiers affectés en cas de laisser aller; d'où
la sensibilisation est nécessaire.
Ce travail n'a nullement la prétention d'exploiter de
manière systématique tous les indicateurs relatifs à la
qualité de l'habitat. Certains tels que l'hygiène corporelle,
l'alimentation, le confort tout aussi importants pourtant, qui n'ont pas
été étudiés ici, peuvent faire l'objet des travaux
ultérieurs, de recherche.
Dans l'état actuel des choses, le camp Lieutenant
Colonel KOKOLO, comme beaucoup d'autres camps de la RDC, nécessite des
solutions urgentes et énergiques.
Enfin, plusieurs autres études sur les
écosystèmes urbains (marché, espace libre; cités,
hôpitaux...) devraient être entreprises en vue d'aider à
constituer des banques de données utiles à la
caractérisation, la catégorisation des problèmes touchant
la qualité environnementale des populations.
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