III.1.5. Impacts de la dégradation de
l'environnement
Sous cette partie de notre travail, nous analysons les
conséquences résultant de surpeuplement, de la présence
des animaux, de l'état des latrines ainsi que de la gestion des
déchets et eaux ménagers dans de telles conditions d'habitat.
Les conséquences sont de plusieurs ordres, ainsi compte
tenu de cette dégradation, on signale au point de vue social certains
faits comme:
· Les conflits et mésententes entre familles
cohabitantes dans une même maison (vols des biens matériels,
bruits de musique et visiteurs de voisin qui gênent...);
· L'émergence de la prostitution et
l'accentuation du phénomène fille mère.
· Les abus sexuels avec les filles ou femmes de voisin et
les naissances non désirables;
· Le manque de pudeur parent-filles, d'où
l'échec de l'éducation;
· La détérioration des infrastructures
collectives...
En outre, la présence des odeurs
désagréables, des ordures, des eaux usées à ciel
ouvert compromettent l'esthétique de l'habitat et conduisent à
son enlaidissement. Les études ultérieures peuvent être
menées pour élucider tous ces problèmes.
Pour ce qui est de la santé de cette population qui
nous préoccupe plus dans notre travail, un rapport de l'OMS sur la
salubrité de l'habitat (1974), dit que les gens qui vivent dans de
mauvaises conditions de logement et d'habitat ont un taux de mortalité
plus élevé et sont généralement en moins bonne
santé que ceux qui habitent des quartiers où ces conditions sont
satisfaisantes. Les tableaux 18, 19,20, 21 donnent les détails sur les
maladies déclarées dans la zone de santé militaire du camp
Lieutenant Colonel KOKOLO dues à la dégradation de
l'environnement.
Il en est de même pour le nombre de décès
et des cas enregistrés par tranche d'âge de 0 - 5 ans et plus de 5
ans au cours des années 2004 - 2005. A l'issue de ces
présentations, un commentaire est fait pour élucider nos
tableaux.
Tableau 18:Fréquence des cas 2004
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
90
|
1,22
|
322
|
4,38
|
412
|
5,6
|
Diarrhée simple
|
570
|
7,75
|
845
|
11,49
|
1415
|
19,36
|
F. Typhoïde
|
15
|
0,20
|
29
|
0,39
|
44
|
0,6
|
Gastro-entérite
|
17
|
0,23
|
17
|
0,23
|
34
|
0,46
|
Paludisme
|
2514
|
34,17
|
2905
|
39,49
|
5419
|
73,66
|
Rougeole
|
31
|
0,42
|
02
|
0,04
|
33
|
0,45
|
Total
|
3237
|
43,99
|
4120
|
56,007
|
7357
|
100
|
|
Tableau 19: Fréquence des décès
2004
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
TOTAL
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Diarrhée simple
|
04
|
21,5
|
0
|
0
|
04
|
21,05
|
F. Typhoïde
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Gastro-entérite
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Paludisme
|
13
|
68,42
|
02
|
10,53
|
15
|
78,95
|
Rougeole
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
17
|
89,92
|
02
|
10,53
|
19
|
100
|
|
Tableau 20:Fréquence des cas 2005
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
Total
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
96
|
2,02
|
217
|
4,56
|
313
|
6,58
|
Diarrhée simple
|
525
|
11,03
|
429
|
9,02
|
954
|
20,05
|
F. Typhoïde
|
20
|
0,42
|
37
|
0,78
|
57
|
1,2
|
Gastro-entérite
|
53
|
1,11
|
44
|
0,92
|
97
|
1,2
|
Paludisme
|
1722
|
36,19
|
1522
|
31,99
|
3244
|
68,18
|
Rougeole
|
91
|
1,91
|
2
|
0,04
|
93
|
1,95
|
Total
|
2507
|
52,68
|
2251
|
47,31
|
4758
|
100
|
|
Tableau 21: Fréquence des décès
2005
Âges
Maladies
|
=5ans
|
>5ans
|
Total
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Amibiases
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Diarrhée simple
|
01
|
2,7
|
0
|
0
|
01
|
2,70
|
F. Typhoïde
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Gastro-entérite
|
05
|
13,51
|
0
|
0
|
05
|
13,51
|
Paludisme
|
21
|
56,76
|
03
|
8,11
|
24
|
64,87
|
Rougeole
|
07
|
18,92
|
0
|
0
|
07
|
18,92
|
Total
|
34
|
91,9
|
03
|
8,11
|
37
|
100
|
|
Après examen de ces tableaux, c'est le non
amélioration de l'environnement du camp Lieutenant Colonel KOKOLO.
En ce qui concerne les maladies telles que l'amibiase et la
typhoïde, aucun cas enregistré n'a conduit au décès
mais le taux est resté constant. Cependant la diarrhée a
provoquée plus des morts en 2004 qu'en 2005 d'une part, et d'autre part
la gastro-entérite a occasionné plus de décès en
2005. Quant au taux du paludisme, il est resté élevé (plus
de 50% de cas et décès) pour les deux années
consécutives. Ce dernier (paludisme) se justifie car selon les
informations de l'OMS; ces dix dernières années, la
prévalence du paludisme s'est accrue de manière alarmante, en
particulier en Afrique. On estime que chaque année, de 300 à 500
millions de cas sont à l'origine de 1,5 à 2,7 millions de
décès et que cette maladie est la cause de 90% de
décès d'enfants de moins de cinq ans en Afrique
(http/www.who.inter/ctd, 22Nov 2006).
· On sait d'autres parts que certaines
caractéristiques de logement et de comportement des occupants favorisent
la transmission de personne à personne; le plus souvent, on rencontre
plus de deux ménages de taille élevée par habitation, dans
ces conditions on ne peut sauvegarder la santé des occupants,
d'où facilité de propagation de maladie telle que la rougeole. A
ce propos, le démographe GILLES PISON et l'épidémiologiste
PETER AABY ont observé pour la rougeole que la natalité
élevée et les traditions polygames,
qui favorisent la promiscuité jouent donc un
rôle dans la propagation du virus (http/www.who.inter.wer le 06 Nov.
2006).
· L'élimination d'excréta (en plein air),
les latrines déversant sur des rigoles à ciel ouvert aggravent
cette situation; les cas d'amibiase, diarrhée, fièvre
typhoïde et gastro-entérite sont régulières.
· L'inefficacité de drainage des canalisations
des eaux de pluies stagnants surtout pendant la saison pluvieuse jusqu'à
la porte de certains blocs d'habitation, favorise la reproduction de
moustiques: par conséquent compromet la qualité de cadre de vie
de ces habitants, qui doit être préservée.
· Aux environs des habitations, dans plusieurs
quartiers, il y'a une décharge sauvage et des eaux, constituant ainsi
des gîtes larvaires où les vecteurs se reproduisent et
dégagent des odeurs nauséabondes.
· On estime que, chaque année 1, 6 millions
d'enfants de moins de 5ans meurent de diarrhée due principalement
à la mauvaise qualité de l'eau et au manque d'assainissement.
Pour améliorer considérablement sa qualité microbienne et
réduire ainsi les risques des maladies diarrhéiques à peu
de frais; la conservation de l'eau de boisson dans les habitations revêt
une importance capitale.
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