1. 4. 2. Potentiel fourrager
Le sulla se caractérise par son haut potentiel de
production de fourrage dans le bassin méditerranéen (Talamucci
et al., 1998). Le Houerou (1965), obtenait en deuxième
année jusqu'à 90 t/ha de matière verte de sulla
coupé au stade floraison soit l'équivalent de 13 t/ha de
matière sèche.
La recherche a permis depuis de sélectionner des
génotypes à haut potentiel de production qui dépassent les
17 t/ha en Tunisie (Ben Jeddi et al., 1998) et 20 t/ha en Australie
(Lloyd et al., 2003). Ces nouveaux génotypes se
caractérisent par une excellente teneur en protéines
estimée à 19% de la matière sèche (Ben Jeddi,
2005).
1. 4. 3. Intérêts environnementaux
En plus de son haut potentiel de production fourragère,
le sulla offre la possibilité d'améliorer la teneur en
matière organique et de maintenir une richesse en azote du sol (Douglas
et al., 1985; Pinto et al.,1993; Stringi et al.,
1998 ; Ben Jeddi ; 2005). Cette matière organique estimée
entre 6 et 9 t/ha/an (Ben Jeddi, 1996), a un effet direct sur la stabilisation
des agrégats du sol (Watt et al., 1993) et indirect sur la
stimulation des activités microbiennes de la rhizosphère (Angers,
1989).
Grâce à son système racinaire puissant et
pivotant, le sulla offre l'avantage de protéger le sol contre
l'érosion (Watson, 1982) d'où l'intérêt de son
installation dans les terrains marneux et accidentés très
vulnérables à l'érosion (Zouaghi, 2001; Slim, 2004, Slim
et al., 2011). En effet, l'installation du sulla en association avec
l'atriplex (Atriplex halimus L.) pendant 4 ans dans un site calcaire
marginal a permis d'améliorer la porosité du sol et de
réduire les pertes de sol d'environ 7% comparativement à un sol
qui a porté une culture de blé en continu (Chisci et al.,
2001).
Revue bibliographique
Cette plante est aussi très appréciée par
les abeilles (Apis mellifera L.). L'installation de ruches d'abeilles
(environ 15/ ha) permet, non seulement la production de miel (environ 28 kg/ha
de miel), mais en plus l'accroissement de la production grainière
grâce à la pollinisation entomophile (Rondia et al.,
1985).
1. 4. 4. Exportation des éléments majeurs et
fertilisation
La fertilisation du sulla en minéraux majeurs (N, P, K)
est réalisée selon les exportations de la culture (Tableau 1) en
ces éléments et leur disponibilité dans le sol.
Les besoins en azote de la culture de sulla sont importants
comparativement au blé dur Triticum durum Desf., ainsi
qu'à d'autres fabacées (Baccouche, 1998). Les origines de l'azote
peuvent être principalement la minéralisation de la matière
organique restituée au sol, la fixation symbiotique de l'azote
atmosphérique (N2) et la fertilisation chimique (Sanaa, 1993).
Tableau 1: Exportation des
éléments majeurs N-P-K en kg par tonne de matière produite
(matière sèche fourragère, semences, pailles et fanes) par
les différentes cultures (Baccouche, 1998).
Espèce
|
Azote
|
Phosphore
|
Potassium
|
Hedysarum coronarium L.
|
25,0
|
18,7
|
25,0
|
Vicia faba L. var. minuta
|
|
|
|
(Hort. ex Alef.) Mansf.
|
22,9
|
6,6
|
31,8
|
Brassica napus L.
|
20,8
|
13,5
|
17,0
|
Triticum durum Desf.
|
12,5
|
8,0
|
12,0
|
Habituellement, le sulla cultivé ne reçoit pas
d'apport d'azote minéral car cet élément est fourni par
voie symbiotique. Selon Sulas (2009), 78,2 à 82,7 % des besoins en azote
de cette plante proviennent de la fixation atmosphérique. Cette
proportion peut dépasser 90% (Tibaoui, 1986; Ben Jeddi et al.,
1989) dans le cas de présence de rhizobium spécifique
efficient (Casella et al., 1984).
Concernant le phosphore, le sulla exporte en deux ans entre
200 et 250 kg de P205. Rondia et al. (1985) préconisent 150
kg/ha de super 45 la première année et 125 kg/ha la
deuxième année apporté à la fin de la saison
estivale (août - septembre). Quant au potassium, les exportations du
sulla en cet élément sont comparables à celles de l'azote
(Baccouche, 1998). Cette demande importante de potassium explique son bon
comportement sur des sols marneux riches en cet élément
(Semadeni, 1976). En absence d'analyse de sol, Rondia et al. (1985) a
préconisé la dose de 100 kg/ha de sulfate de potasse
apporté avant le semis.
Revue bibliographique
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