REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Revue bibliographique
1. Les légumineuses
Les légumineuses ou Fabaceae sont classées parmi
les Angiospermes, Eudicotylédones à gousses (Sprent, 1995). Il
s'agit de la troisième plus grande famille des Angiospermes en nombre
d'espèces après les Orchidaceae et les
Asteraceae, avec 727 genres et près de 20 000 espèces
(Cronk et al., 2006). Les espèces vont des herbes naines de
l'Arctique et des montagnes aux immenses arbres des forêts tropicales
(Judd et al., 2001). Les formes arborescentes prédominent les
pays chauds tandis que les formes herbacées caractérisent les
régions tempérées (Guignard et Dupont, 2005). En se basant
sur la forme florale, cette famille est divisée en trois sous-familles,
deux sont monophylétiques (Papilionoideae,
Mimosoideae) et la troisième paraphylétique
(Caesalpinoideae) (Guignard et Dupont, 2005). Elles constituent de
loin le groupe le plus important de plantes participant à la fixation de
l'azote avec des bactéries symbiotiques (Raven et al.,
2000).
1. 1. Les Caesalpinoideae
Ce sont majoritairement des arbres ou des arbustes tropicaux
ou subtropicaux. Leur fleur irrégulière possède 5
pétales non différenciés et des étamines visibles
extérieurement (Judd et al., 2001).
1. 2. Les Mimosoideae
Ce sont pour la plupart des arbres tropicaux. Leurs fleurs
sont régulières, petites, groupées souvent sous forme de
pompons. Les étamines sont les parties les plus visibles de la fleur
(Judd et al., 2001).
1. 3. Les Papilionoideae
Cette appellation est due à la forme de la corolle qui
se présente sous forme de « papillon » (Guignard et Dupont,
2005). La sous-famille monophylétique des Papilionoideae
renferme plus des deux tiers des espèces et inclut presque toutes
les légumineuses économiquement importantes (Sprent, 1995). Elle
est cosmopolite et compte 11300 espèces réparties en 440 genres
regroupés en 31 tribus (Labat, 1996). Dans cette sous-famille, 97% des
espèces examinées peuvent être nodulées (Sprent,
1995). La majorité des espèces sont herbacées; leur fleur
est irrégulière composée de 5 pétales: un
étendard, deux ailes et deux pétales partiellement
fusionnés en une carène (Judy et al., 2001).
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Les Papilionoideae sont utilisées pour la
production des graines alimentaires comme le pois (Pisum sativum L.)
et l'haricot (Phaseolus vulgaris L.); mais aussi pour l'alimentation
du bétail, sous forme de fourrage tels que la luzerne (Medicago
sativa L.) et le sulla (Hedysarum coronarium L.).
1. 4. Le sulla du nord : Hedysarum coronarium L.
1. 4. 1. Ecologie et distribution
Hedysarum coronarium L. (sulla) (Figure 1) est une
fabacée fourragère endémique dans le bassin
méditerranéen (Gutierrez-Mas, 1983). En Tunisie, cette
espèce connue sous l'appellation sulla du nord est signalée sous
des pluviométries variant de 300 à 1000 mm/an (Le Houerou, 1965).
Ben Jeddi et Zouaghi (1995) ont signalé la présence du sulla du
nord dans l'étage sub-humide et semi-aride supérieur au nord de
la dorsale où la pluviométrie est variable entre 350 et 800 mm. A
l'état spontané, le sulla est rencontré
généralement sur les marnes et les terres argilo-calcaires et
peut se trouver à des altitudes variables de 1000 à 2000
mètres (Bentham et Hooker, 1865; Lapeyronie, 1982). La culture de sulla
est à éviter dans beaucoup de régions
méditerranéennes où les températures sont
inférieures à - 4°C (Martiniello et al., 2000) et
il n'est conseillé que dans les zones où la température
moyenne du mois le plus froid (janvier ou février) est supérieure
à 30C (Lapeyronie, 1982).
Figure 1: Hedysarum coronarium L.
(sulla) au stade floraison
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La dispersion naturelle des espèces signalées
par Ballatore (1963) sur les cartes phytoécologiques de la Tunisie
septentrionale est sensiblement réduite ces dernières
années en raison de la sécheresse des années 2001 et 2002
et du surpâturage (Ben Jeddi, 2004).
Le sulla est cultivé au nord de la Tunisie depuis plus
de 4 décennies où il a été introduit de l'Italie
dans les régions de Béja, Mateur et Ain Draham (Trifi et al.,
1989). Actuellement les superficies destinées à la culture
de sulla avoisinent les 4000 ha, ce qui représente 5,64% des superficies
cultivées en fourrages et 28,5 % des légumineuses
fourragères. Cette superficie est en continuelle croissance et son
extension est prévue jusqu'à 21 000 ha en 2016 (DGPA 2009).
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