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Diversités phénotypique et moléculaire des microsymbiotes du Sulla du nord (Hédysarum Coronarium L. ) et sélection de souches rhizobiales efficientes

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par Sana Dhane Fitouri
Institut national agronomique de Tunisie - Doctorat en sciences agronomiques 2011
  

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4. 3. Discussions

Les conditions de déficit hydrique variant de 75 à 25% RU engendrent une réduction des paramètres de croissance et de rendements du sulla d'une manière aléatoire selon la nature des souches rhizobiales. De même, une diminution de la nodulation en nombre et poids a été notée selon l'accroissement du niveau du stress hydrique. Cette réaction serait due à une diminution de l'infection des poils absorbants des racines (Robson, 1969; Zahran et al., 1986; Saadallah et al., 2001), et le nombre de poils racinaires (Zahran et al., 1986).

Selon Williams et al. (1984), un faible niveau de stress hydrique diminue seulement le nombre de nodules formés sur les racines de soja, tandis qu'un stress hydrique modéré ou sévère réduit à la fois le nombre mais aussi la taille des nodules.

La variation de la nodulation est étroitement liée à la souche utilisée. En effet, la souche HC14 donne le nombre le plus élevé de nodules (230 nodules/plante) à 100 % RU. Alors qu'en augmentant le stress hydrique à 75% RU, la souche HC5 induit le nombre de nodules le plus important (Figure 37 B). Ces mêmes constatations ont été rapportées par Krasova-Wade (2006), signalant une variation de la nodulation du haricot en condition de stress hydrique selon la souche. Dans cette situation, la souche ORS 3257 nodule plus en condition d'humidité favorable, alors que ORS 3260 le serait en condition hydrique limitante.

La capacité de nodulation des souches HC5 est HC14 à 25 % RU est en relation avec la tolérance des rhizobiums à l'environnement; qui serait selon Zahran (2001) étroitement liée à leurs origines. Ainsi Mnasri (2007b) a isolé une souche rhizobiale efficiente et hautement tolérante au stress hydrique depuis des oasis tunisiennes. Il est aussi probable que les nodules volumineux occasionnés par la souche HC14 sont en partie responsables de son adaptation au stress hydrique sévère (Sprent, 1981; Sanchez-Diaz et al., 1995). Selon Figueiredo et al. (1998), les gros nodules possèdent un parenchyme cortical plus épais qui empêche ou réduit leur déshydratation, alors que les nodules de petite taille perdent rapidement leur réserve en eau.

L'accroissement du stress hydrique de 100 à 50 % RU a occasionné, en présence de HC14 et HC5, la réduction du développement racinaire au détriment du système aérien. De pareilles constatations ont été décrites par Ghidhaoui et al. (2008) avec deux souches de R. sullae qui tendent à minimiser l'effet néfaste du stress salin par une diminution du rapport PR/PA.

Contrairement à ces souches, en présence de HC1, le rapport PR/PA augmente à 75 % puis diminue à 50 % RU. Selon Kafkai (1991), l'augmentation du rapport PR/PA sous contrainte osmotique est due à l'allongement des racines en vue la de la recherche de l'eau, alors qu'en conditions de stress hydrique plus sévères, le transport des photo-assimilats vers les racines est spécifiquement affecté et l'alimentation des parties aériennes est à son tour réduite (Bayuelo-Jiménez et al., 2002; Figueiredo et al., 2008 a).

Entre 100 et 75 % RU, la souche HC14 assure les meilleurs rendements en biomasse sèche et protéines brutes aériennes. Celle-ci semble être affectée par le stress hydrique à partir de 50 % RU puisqu'elle diminue la teneur en protéines brutes de 10 points. Contrairement à HC14, la souche HC5, améliore les teneurs en protéines brutes aériennes avec l'accroissement du stress hydrique de 100 à 50 % RU. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par L'taief et al. (2009) qui ont trouvé une bonne adaptation de la souche S1 à différents régimes hydriques suite à l'amélioration de la teneur en azote total du pois chiche contrairement à d'autres souches.

La capacité de HC5 à fixer l'azote en condition de stress hydrique sévère serait en relation avec l'efficience de la souche, mais aussi sa tolérance au stress hydrique (Zahran, 1999). Il est aussi probable que la souche HC5 ait la capacité de libérer des phytohormones directement ou indirectement responsables de la modération des effets du stress hydrique sur la plante (Boiero et al., 2007; Figueiredo et al., 2008a; Cohen et al., 2009; Yang et al., 2009; Belimov et al., 2009).

L'inoculation du sulla par son rhizobium spécifique a donné des améliorations similaires (HC1) sinon meilleures (HC5 et HC14) que celles enregistrées par le témoin azoté (90 unités). Ce résultat pourrait être expliqué, d'une part, par la capacité de fixation symbiotique des souches qui dépasse manifestement ce niveau de fertilisation azoté; et d'autre part, par l'action directe des microorganismes sur la plante, à travers des phytohormones produites par ces rhizobiums (Juszczuk et al., 2004); ou par l'action indirecte, de l'amélioration des propriétés physiques de la rhizosphère suite à la libération des exo-polysaccharides (EPS). Dans ce sens, Kaci (2005) a rapporté que la souche R. sullae (KYGT207) isolée depuis une région aride du sud de l'Algérie, aurait par l'inoculation du sol, la capacité d'améliorer des propriétés physiques de la rhizosphère des céréales.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille