3. 3. Efficience symbiotique
L'efficience d'une souche est sa capacité à
produire un nodule actif, donc fixateur d'azote.
Les souches infectives mais non effectives forment de petits
nodules de couleur pâle, sans leghémoglobine. Cette
leghémoglobine est le produit exclusif de la symbiose entre la
bactérie et la plante et elle n'apparaît qu'au stade actif
fixateur de la symbiose Rhizobium/légumineuse (Gobat et
al., 1998).
Les échecs des cultures de légumineuses dans
certaines régions sont souvent le résultat d'une insuffisance ou
d'un manque d'efficience des souches de rhizobium. En effet, les souches
natives sont généralement plus efficientes que les
exogènes (Mezni et al., 2002).
Hagedon (1978) a trouvé que sur 400 souches de
Rhizobium isolées des sols de l'Oregon (USA), seulement 15%
avaient une efficience supérieure à 50 %. Amager (1974) a
trouvé que le tiers des souches de Rhizobium léguminosarum
isolées des sols français ont une efficience symbiotique
faible à nulle sur Vicia faba L..
Les souches d'un même groupe de rhizobium peuvent
toutefois se présenter avec une efficience variable pour
différentes espèces de légumineuses appartenant au
même genre (Cartoux et Lagacherie, 1977). En effet, une symbiose
effective dépend en grande partie de l'interaction entre les
génotypes de la plante et la souche de Rhizobium (Brockell et
whalley, 1962). Kishinevsky et al. (2003) ont noté une
nodulation inefficiente par des souches isolées depuis H. coronarium
L. sur les racines de H. spinosissimum L..
L'inoculation est très efficace chez le sulla si
l'espèce n'a pas été cultivée depuis longtemps sur
la même parcelle (Robson 1991). Dans ce sens, Il a été
rapporté qu'une faible fixation biologique de l'azote a
été observée quand le sulla est installé dans des
sites non conventionnels à l'espèce (Ewing et al.,
2001). Selon Casella et al.(1984), l'introduction du sulla dans des
pays tels que l'Australie, en dehors de la distribution naturelle du genre
Hedysarum, doit être obligatoirement accompagnée d'une
inoculation par des souches spécifiques pour favoriser la nodulation.
3. 4. Facteurs influençant la fixation
symbiotique
Plusieurs facteurs tels que la composition physico-chimique du
sol peuvent interférer avec les processus d'infection ou de nodulation,
ou encore influencer l'activité fixatrice de l'azote après
symbiose (Taq et al., 2004; Collavino et al., 2005; Kinkema
et al., 2006).
Revue bibliographique
3. 4. 1. Facteurs abiotiques
3. 4. 1. 1. Le pH du sol
Les pH extrêmes affectent les deux partenaires
symbiotiques. La majorité des légumineuses nécessitent des
pH neutres ou légèrement acides pour établir une symbiose
efficiente dans le sol (Bordeleau et Prévost, 1994). L'acidité
élevée du sol, influence la solubilité des
éléments minéraux et provoque des troubles dans la
nutrition minérale ce qui affecte d'une part le développement de
la plante hôte, et d'autre part l'efficience des rhizobiums et engendre
par conséquent une diminution de la nodulation (Munns, 1977). Alors que
le pH alcalin du sol a un effet négatif sur la disponibilité de
certains minéraux tels que le fer et le manganèse autant pour le
rhizobium que pour la plante hôte (Bordeleau et Prévost, 1994).
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