3. 2. Spécificité symbiotique
L'association symbiotique est généralement
très spécifique; chaque souche n'infecte qu'une espèce de
plante ou une gamme très limitée d'hôtes (Pelmont, 1995).
D'autres espèces ont un spectre plus large comme la souche
Sinorhizobium sp. NGR 234 qui peut noduler 353 espèces de
légumineuses appartenant à 112 genres différents et elle
peut même noduler une plante non légumineuse: Parasponia
andersonii Planch. (Pueppke et Broughton, 1999).
Cette spécificité serait contrôlée
par les lectines de l'hôte qui reconnaissent certains glucides des
capsules bactériennes (Larpent, 1985; Marie et al., 2001;
Deakin and Broughton 2009). Les lipopolysaccahrides sont un des composés
minoritaires de la membrane bactérienne externe qui jouent aussi un
rôle important dans la spécificité
rhizobiumslégumineuses (Jones et al., 2007).
Les lipopolysaccharides sont formés par trois
constituants: (i) le lipide A, partie hydrophobe du LPS localisée dans
la partie externe de la double couche membranaire; (ii) le core, un
oligosaccharide dont la structure de base est similaire chez plusieurs
rhizobiums; et (iii) l'antigène O, partie hydrophile qui constitue le
composant le plus variable du LPS (Niehaus et al., 1998; Forsberg et
Carlson, 1998). La présence ou l'absence de ce dernier composant
engendre respectivement l'apparence de colonies bactériennes lisses
S-LPS (smoot LPS) ou rugueuses R-LPS (rough LPS) (Lerouge
et al., 2001).
Les associations entre la légumineuse et le
Rhizobium sont généralement sélectives. Par
exemple, Sinorhizobium meliloti peut s'associer efficacement avec les
genres Medicago, Melilotus et Trigonella, alors que Bradyrhizobium
japonicum est spécifique à Glycine max L..
Cette spécificité symbiotique est en relation
avec la composition des exsudats racinaires qui est intimement liée
à l'espèce, rendant la rhizosphère plus spécifique
et favorable à ses partenaires symbiotiques (Sharma et al.,
2004).
Cabrera et al. (1979) ont remarqué, à
partir d'essais effectués sur plusieurs légumineuses, un grand
niveau de spécificité d'hôte des rhizobiums isolés
à partir de plantes de sulla. En effet, plusieurs travaux ont
montré l'absence de la nodulation intervertie de Hedysarum
coronarium L. et de Hedysarum flexuosum L., par des
bactéries isolées de nodules de ces plantes (Glatzle et al.,
1986; Kishinevsky et al., 1996; 2003). Dans le même sens,
une nodulation croisée avec d'autres légumineuses tels que
Trifolium repens L., Pisum sativum L., Vicia faba
L., Glycine max L., ainsi que Cicer arietinum L. n'a pas
été observée (Cabrera et al., 1979).
Revue bibliographique
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