II. Détermination des stratégies
d'adaptation des paysans.
Toute nouvelle situation humaine appelle à une
réflexion allant à trouver des solutions idoines ou partielles.
Ainsi, les populations rurales font face au changement des stratégies
leur permettant de faire face.
2.1. Aucune stratégie.
La modification saisonnière des pluies étant
très complexe, certains paysans n'adoptent aucunes stratégies
d'adaptation. Car pour eux ces comportements des « embrouilles«. Ils
se basent sur leurs croyances en leurs dieux. La bonne récolte provient
de la liaison spirituelle d'avec dieu.
Comme le dit le vieux Kouadio : " l'on qui dirige la
pluie peut travailler beaucoup mais s'il n'a pas confié son travail
à dieu, cela sera en vain, c'est dieu "
Par contre, d'autres adoptent des stratégies plus ou
moins particulières.
2.2. Le double champ.
Mme Ali : " la pluie est certes capricieuse,
mais elle ne peut pas être même chose partout, à deux
endroits différents ". Cette conception pousse certains
paysans à faire deux champs pour chaque culture à deux endroits.
Si l'un n'a pas obtenu les grâces de la pluie, l'autre l'aura et la
réunion des deux récoltes donne nécessairement une bonne
récolte. Cette pratique s'avère souvent difficile à
réaliser pour les paysans et souvent la couverture du double champ
devient hypothétique.
2.3. Le rendement des boutures ou
semences.
Avec la raréfaction des pluies et les exactions des
animaux à extraire les semences et boutures, certains paysans ont eu
l'intelligence de renforcer les boutures ou semences dans la terre.
" Même si les animaux en mangent et la chaleur de la terre en
fait pourrir, aussi va rester et va pousser" (vieux Kouamé). Ils
utilisent plus alors plus de semences ou boutures pour un champ. Avec cette
pratique, un champ est sensiblement égal à deux champs. Et si la
pluie tombe«, la récolte sera bonne. Cette technique est souvent
difficile à réaliser du fait de la famine qui sévit par
moment dans la région.
2.4. Une semence résistante.
De plus en plus, les paysans sont à la recherche de
semences pouvant duré le sol avant de pousser et produire en une courte
période. Puisqu'ils ne sont pas sûrs qu'il puisse avoir la pluie
continuellement. Cette recherche de semence se situe au niveau du riz, du
maïs et de l'arachide. L'arachide est la semence la plus compliquée
de toue. Elle a besoin de pluie pour germer et grandir. Les champs d'arachide
ressentent facilement les aléas climatiques. Le semis de l'arachide doit
se faire de mars à mi-mai. Au-delà de cette période, elle
devient hypothétique. Donc, c'est une période où la pluie
doit nécessairement venir. Le non respect de ce calendrier
pluviométrique pose d'énormes difficultés aux paysans.
Car, d'autres préfèrent ne plus faire de champ d'arachide
après cette période.
2.5. L'usage de produits toxiques.
Les aléas climatiques font que les animaux sont devenus
atroces à la recherche de nourriture. Les perdrix, les rats palmistes et
pintades se ruilent dans les champ à la recherche de nourriture. Ils
creusent pour enlever les semences enfouillent en terre par les paysans. Pour
pallier ces exactions animales, les paysans utilisent des produits toxiques
pour semer et empoisonnent les animaux. Cette pratique semble dangereuse pour
la faune. Ce sont des milliers d'insectes, d'oiseaux et reptiles qui meurent
en brousse. Cette pratique permet aux semences de germer tranquillement.
2.6. L'usage des produits phytosanitaires.
Plusieurs types de produits s'offrent aux paysans du
début des champs jusqu'à la croissance des plants. Après
le défrisage des forêts, ils utilisent un produit un produit
appelé communément « tout
brûlé ». Comme son nom l'indique, ce produit a la
fonction de neutraliser tout là où il a été
appliqué. La raison de l'usage consiste à affaiblir et/tuer toute
herbe sur le champ. Les plants auront la force nécessaire pour grandir
et produire en qualité.
Aussi, après les semis et les grains ayant
poussés, les paysans utilisent un autre type de produit qui ralentit la
croissance des mauvaises herbes et donnent la force aux plants. Chaque type de
champ dispose de son produit. Ainsi, les produits comme Elvextra, Erbextra, et
Herbextra de la société GOLDEN sont utilisés par les
paysans. Ces produits cités sont généralement
utilisés pour les champs de riz. En plus de ceux-ci, nous avons Adraz,
Kalah, Glyphader 360 SL et Dutagri pour le maïs, l'igname et les
légumes.
2.7. Le commerce.
Les difficultés liées à la vie
champêtre obligent les paysans à se reconvertirent peu à
peu dans le commerce. Le commerce de l'attiéké devient la seconde
activité lucrative. Le manioc du champ est transformé en
attiéké, en «placali« et vendu au marché. De
plus en plus, des points de vente s'érigent dans le village et certaines
filles de paysans se spécialisent dans cette fonction.
L'attiéké devient la nourriture de recours en période de
famine dans le village. Des paysannes, mariées ou pas font de petits
commerces de vente de chaussures, de mèches, de pagnes, de bijoux.
D'autres par contre font la coiffure et la couture.
Malgré ces stratégies adoptées par les
paysans, les difficultés subsistent et persistent au sein ce cette
population vulnérable aux affres du changement climatique. L'usage de
produits toxiques, de produits phytosanitaires, le renforcement des boutures et
/ou des semences nécessitent de l'argent, or certains paysans meurent
pour faute d'ordonnance impayées s'élevant à (2000 f)
deux milles francs. Les produits phytosanitaires au plus bas prix coûtent
(3000 f) trois mille francs.
L'adaptation semble difficile chez les paysans. Car ne
maîtrisant pas plus le calendrier pluviométrique. Celle d'avant
était bien meilleure. Aussi, la non maîtrise de la
pluviométrie les empêchent de changer les périodes de
cultures ou calendrier agricole. Même si cela devrait, pour les paysans
il y a plusieurs catégories de pluie. Il y a celles qui font germer les
plants, celles qui font grandir et faire produire les plants d'igname, de riz,
d'arachide.
Le rêve est pour nous de trouver des solutions idoines
aux difficultés des paysans. Car, l'agriculture reste jusqu'aujourd'hui
la boussole de l'économie ivoirienne. Il devient impérieux que
les paysans s'épanouissent. Ils constituent le moteur de
développement de notre pays.
Se nourrir, se soigner et se vêtir sont pour eux une
satisfaction sociale.
Les paysans ont bien des explications à ces
changements et la grande majorité d'eux se donnent des stratégies
d'adaptation plus ou moins efficaces même si elles ont des
insuffisances.
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