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Evaluation du système de suivi écologique et la dynamique des activités anthropiques dans le Parc national de la Bénoué et sa périphérie

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par Mireille Danaé KOAGNE
Université de Dschang - ingénieurs des eaux, forêts et chasses 2009
  

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1.2. Problématique

Vingt ans après le rapport de la commission Brundtland sur le concept de développement durable, les problèmes environnementaux se sont aggravés partout sous l'impulsion d'une population et d'une consommation croissante (Francoeur, 2007). Par ailleurs, le rythme de disparition des espèces animales et végétales est cinquante fois plus rapide que l'extinction naturelle (Compagnon, 2001). Les Aires Protégées africaines qui abritent une richesse floristique et faunique impressionnante allant des espèces individuelles (éléphant, rhinocéros, hippopotame, girafe et gorille) à des habitats endémiques, subissent une pression énorme (Mengue Medou, 2002). Selon le même auteur, ceci est le résultat de la croissance de la population urbaine, l'extension de l'exploitation forestière dans les zones autrefois vierges et la reprise des économies locales. L'un des problèmes majeurs de la conservation est la problématique de la viande de brousse dont la demande devient de plus en plus importante. Elle est citée comme principale cause de l'extinction d'un grand nombre d'espèces (Eves et al., 2002).

Le Cameroun a mis l'accent sur la politique de conservation en créant un réseau d'Aires Protégées qui représente selon Endamana et al., (2006) 90% des écosystèmes africains. Cependant, 80 espèces en 1996 étaient menacées d'extinction (UNCCD/MINEF, 2004). C'est ainsi que certaines espèces jadis abondantes ont disparu (rhinocéros) ou, sont lourdement menacées d'extinction telle la girafe, le lycaon, la panthère. Leurs habitats ont été réduits de 65% par l'agriculture, l'élevage ou par la surexploitation de bois comme source d'énergie (Ousmanou Moussa, 2007).

Au Nord Cameroun, l'accroissement de la population humaine et les exigences en matière de terre ont atteint un degré tel que l'intégrité écologique des Aires Protégées ne saurait être sauvegardée indépendamment des zones périphériques, de l'appui et de la coopération des communautés locales (Tchamba et Hatungimana, 1996).

Au Parc National de la Bénoué et sa zone périphérique, malgré les efforts de protection consentis par les pouvoirs publics à travers les Ministères des Forêts et de la Faune et de l'Environnement et de la Protection de la Nature, la gestion des ressources naturelles ne se fait pas toujours de manière à garantir une pérennisation de ces ressources (Tsakem, 2006). L'état de la biodiversité dans ce parc est en situation défavorable par rapport aux acquis humains, financiers, sociaux et physiques (Endamana et al., 2007). La gestion des ressources ne se fait pas sur la base des données scientifiques mais elle était faite selon Gomsé et al., (2008) sur la base « essai erreur »

Le MINFOF (2007) révèle que, pour que ces Aires Protégées jouent le rôle de réservoir, elles doivent être créées, considérées et gérées comme un grand écosystème fonctionnel. Il dévient impératif de connaître la façon dont les divers écosystèmes à protéger fonctionnent et l'impact que l'homme peut avoir sur eux. Pour maximiser le potentiel de ce Parc National, et mieux cerner la relation entre moyens mis à la disposition, et résultats obtenus, il est nécessaire d'évaluer le suivi écologique et la dynamique des activités anthropiques, qui consiste à collecter et à générer les données conduisant à définir le statut et la tendance des populations et des communautés d'êtres vivants dans le temps et l'espace, en relation avec leur habitat. Ceci nous conduit aux questions suivantes:

v' Quelles sont la pertinence et la cohérence de la réalisation des axes d'interventions du suivi écologique (méthodologie, unité de suivi, indicateurs, logistique, périodicité, personnels et méthodes d'analyse des données)?

v' Quel est le niveau d'implication des parties prenantes dans les activités du suivi écologique et quel est le système de flux et de partage des informations ?

v' Comment est-ce que le système actuel aide t-il à la prise de décision sur la gestion du parc?

v' Quelles sont les limites du suivi écologique au Parc National de la Bénoué et sa périphérie?

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus