CHAPITRE 1: INTRODUCTION
1.1. Contexte de l'étude
Plusieurs espèces fauniques et floristiques et quelques
fois des espaces forestiers étaient protégés
traditionnellement dans le respect des coutumes ancestrales ou pour des
considérations religieuses (Hannah, 1992). L'accroissement de la
population humaine fait naître des pressions sur les ressources
naturelles. Ces pressions entraînent la réduction progressive de
l'habitat et de la faune sauvage et de ce fait, la population humaine entre de
plus en plus en conflit avec la faune partout dans le monde (FAO, 2006). Ceci
constitue une préoccupation majeure pour les acteurs du
développement durable dans le monde actuel, en matière de gestion
des ressources naturelles (Ndjetoh, 1998). Selon le même auteur,
l'exploitation de ces ressources qui paraissent assez abondantes, se
caractérise d'avantage par des pratiques non durables qui compromettent
la survie de la faune, à l'instar du braconnage. Au vu des risques de la
disparition de certaines espèces, la protection de la faune sauvage
devient un impératif pour la communauté mondiale. Ceci est
matérialisé par la « convention de Londres »1 et 2
respectivement de 1900 et 1933. Outre la préservation, des mesures
telles que la conservation, sont prises pour assurer une utilisation durable
des ressources naturelles.
Dans le domaine de la conservation, plusieurs décisions
ont été prises à partir de 1960. Elles ont
été matérialisées par de nombreux accords (Annexe1)
signés entre les pays occidentaux d'une part, les pays occidentaux et
les Etats africains d'autre part, pour protéger les espèces
sauvages. La prise en compte de certaines mesures de conservation et la
réalisation des actions afin de protéger la structure, les
fonctions et la diversité des systèmes naturels deviennent un
impératif. La création des Aires Protégées en est
un exemple.
D'après la Banque Mondiale, elles constituent la pierre
angulaire dont chaque Etat doit tenir compte pour atteindre les objectifs de
maintien et d'utilisation durable de la biodiversité, et le respect de
leurs engagements par rapport à la convention internationale sur la
biodiversité de 1992. Dans le monde, les Aires Protégées
sont estimées à plus de 100 000, ce qui représente entre
10 et 13% de la superficie des terres émergées (PNUE, 2003). En
Afrique, plusieurs espaces ont été alloués à la
conservation. Ainsi, les Aires Protégées couvrent plus de 2.4
millions de km2 soit 5.2% de la superficie du continent (Mengue
Medou, 2002). Au Cameroun, les aires protégées et les zones de
chasse représentent environ 8 138 800 ha, soit 17,1% du domaine
forestier permanent (Chupezi Tieguhong et Betti, 2008).
Malheureusement, tandis que le nombre et la superficie des Aires
Protégées
augmentent, la diversité biologique quant à elle
ne cesse de s'appauvrir (UNEP/CDB, 2008). Le défi ne consiste plus
uniquement à augmenter la surface des Aires Protégées
(Anyaoko et Claude, 2002). La Commission Mondiale des Aires
Protégées (CMAP) propose une transition d'une politique
d'extension vers une politique de gestion effective des Aires
Protégées car, le nombre sans cesse croissant de ces superficies
augmente les enjeux de la gestion. Certaines ont des difficultés
financières énormes et croissantes, à mesure que les
gouvernements diminuent les subventions. La plupart des Aires
Protégées subissent des pressions dans leur
périphérie du fait de l'extension des espaces agricoles et du
réseau routier (UICN/CMAP, 2000).
Il est désormais question de mesurer
l'efficacité de la gestion des Aires Protégées. A cet
effet, l'alliance WWF/Banque Mondiale a développé un outil de
suivi des projets de conservation : le PAMETT (Protected Area Management
Effectiveness Tracking Tool). Cet instrument de suivi de l'efficacité de
gestion a été appliqué à 8 Aires
Protégées prioritaires au Cameroun dans le cadre du Programme
Sectoriel Forêt Environnement (PSFE). L'un des critères de mesure
d'efficacité de gestion est le système de suivi
écologique. Ce système de suivi se propose de collecter et de
générer les données permettant de définir le statut
et la tendance spatio-temporelle des population et communauté
d'être vivant en relation avec leur habitat.
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