2. Effets de la balance énergétique
2.1. Sur la reproduction
Au niveau de la reproduction, le déficit
énergétique dont l'un des signes caractéristiques est
l'hypoglycémie, provoque une hyposécrétion de la GnRH, une
atrophie des ovaires et un anoestrus avec hypoprogestéronémie
(SOW, 1991).
La fécondation paraît également sensible
à la glycémie et d'après LOISEL
(1977), la période critique se situe autour de
l'insémination (une semaine avant et deux semaines après). La
carence énergétique durant cette période s'accompagne
d'une forte mortalité embryonnaire précoce.
Selon WATTIAUX (1995), le
taux de conception est bas pour les vaches inséminées pendant la
phase d'équilibre énergétique négatif (vaches qui
perdent du poids). Par contre, ce taux s'améliore nettement chez les
vaches dont l'équilibre énergétique est positif (vaches
qui gagnent du poids).De plus, on a longtemps considéré qu'une
vache devait être en bilan énergétique nul ou positif pour
avoir une cyclicité ovarienne normale, compatible avec une
fécondation.
La première ovulation peut survenir alors que le
déficit énergétique est encore très négatif,
tout en étant plus tardive sur les vaches dont le bilan
énergétique reste longtemps très
négatif.
Chez la vache allaitante, les effets du niveau alimentaire
post-partum sur la reprise de cyclicité sont plus controversés.
De plus, la durée de l'anoestrus post-partum dépend de la balance
énergétique mais également du lien de la mère
à son veau, ce qui rend plus compliquée l'étude de
l'impact strict de la nutrition.
Ainsi, AGABRIEL et PETIT (1987) observent
qu'une réduction des apports alimentaires post-partum n'a pas d'effet
sur la proportion de vaches cycliques 65 jours post-partum. D'autres travaux
sur d'autres génotypes, montrent qu'un accroissement des niveaux
alimentaires post-partum chez des vaches présentant un
état corporel critique au vêlage, permet de
réduire significativement la durée de l`intervalle
vêlage-reprise de cyclicité (RICHARDS et al,
1986).
2.2. Sur l'expression des chaleurs
Au premier cycle post-partum, les vaches dont la balance
énergétique est négative expriment significativement moins
leurs chaleurs que les vaches dont la balance est positive. Par contre au
second cycle, la différence n'est pas très significative entre
les deux états énergétiques
2.3. Sur la mortalité embryonnaire
La progestéronémie augmente du 1er
au 3ème cycle ovulatoire post-partum avec une augmentation
moins forte chez les vaches au déficit énergétique plus
marqué, et ce relatif défaut hormonal pourrait limiter les
chances de survie de l'embryon, (VILLA-GODOY et al.
1988). De plus, l'activité hépatique augmentée
exacerbe ce déficit en progestérone par un catabolisme
accrû de cette hormone lorsque la balance énergétique est
négative. La perte d'état corporel entre 0 et 60 jours postpartum
semble liée au profil de cyclicité et au taux de
non-fécondation ou mortalité
embryonnaire précoce (FRERET et al.
2005). On observe que les vaches quimaigrissent le plus
après vêlage ont le plus fort taux de mortalité
embryonnaire tardive, (SILKE et al. 2002).
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