I-III La protection des ressources
végétales
La communauté rurale de Fandène connaît
une dégradation progressive du couvert végétal due
à plusieurs causes. Pour renverser la tendance, les populations
développent des stratégies pour assurer une protection de ces
ressources. Elles sont épaulées dans cette tâche par les
interventions de l'Etat et des ONG.
I-III-1 Méthodes traditionnelles de lutte contre
la dégradation des végétaux
Durant notre enquête, nous avons pu relever quelques
pratiques visant à protéger les ressources
végétales et qui montrent que les populations locales sont loin
d'être des acteurs passifs face à la dégradation. En effet,
« L'intérêt de certaines espèces pour le territoire
villageois revêt dès fois un caractère stratégique
à tel point que ce sont les populations ellesmêmes qui
décrètent des mesures de conservation et de protection sans que
les pouvoirs publics n'aient à intervenir » Sow Amadou A.,
(1998).
Ainsi, des espèces comme l'Adansonia
digitata, le Tamarindus indica ou le rônier et bien
d'autres sont particulièrement exploitées dans la zone. Elles
procurent des revenus conséquents. Ceci pousse les populations à
exercer une protection sur ces espèces. L'exploitation de ces ressources
occupant une place importante dans la collectivité locale, ces
stratégies de protection développées sont moins pour se
soucier de l'environnement que pour profiter le plus largement possible de ces
potentialités.
Ces mesures de protection les plus distinctives sont au nombre
de trois. Il s'agit très souvent de mettre un signe distinctif indiquant
que l'arbre ne doit pas être coupé.
> Le marquage des espèces protégées par
une croix faite avec une peinture généralement rouge.
> Le fait d'attacher une corde autour de l'arbre en
question. Cette corde est faite avec des feuilles de rônier et on y
accroche un rameau d'Euphorbia balsamifera (salane)
Photo 8 Un baobab protégé de manière
traditionnelle dans le centre
> Le fait d'entourer l'arbre avec des haies
généralement fabriquées avec l'Euphorbia
balsamifera. Ces haies sont parfois étayées par des plantes
épineuses.
Les deux premières méthodes sont plus
vulgarisées et se localisent exclusivement dans la zone centre. Leurs
succès résultent d'un consensus des populations. En effet, cette
partie de la communauté rurale est occupée à plus de 90%
par une seule ethnie (les Sérères none). Ils sont les premiers
occupants de la zone ; ce qui leur a permis de disposer d'une cohésion
sociale leur permettant de mettre en place des règles qui seront
respectées par tout le groupe.
La dernière par contre est pratiquée partout dans
la zone mais son utilisation est moins importante que les deux
premières.
Dans le cadre de la gestion traditionnelle des ressources
végétales, les populations développent des
stratégies qui protègent l'environnement. Mais, il importe de
noter que l'objectif visé est de mieux tirer profit des ressources
végétales. Toutefois, ces stratégies
développées au niveau local doivent être associées
aux programmes proposés par l'Etat et les ONG pour une lutte plus
efficace contre la dégradation.
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