II-II- 1-2-1-2 Les méthodes de culture :
L'exploitation agricole joue un grand rôle dans la
dégradation des ressources pédologiques. Beaucoup de personnes
interrogées soutiennent que le mode de mise en valeur actuelle des sols
basé sur l'utilisation des machines telles que les semoirs, houes
occidentales... est un facteur non négligeable de la dégradation
des sols. En effet, pour que leurs actions de sarclage ou semis soient
efficaces, il faut bien défricher le champ. Il faut veiller à ce
qu'il n'ait aucun obstacle qui puisse gêner. De ce fait, la couverture
ligneuse est enlevée complètement, de même que les
mauvaises herbes qui doivent en se décomposant servir d'humus. De plus,
les principales spéculations sont le mil, l'arachide et le
niébé. Ces cultures sont saisonnières et après les
récoltes, tout est enlevé. Pour le mil, les tiges serviront
à l'entretient des concessions; les feuilles d'arachide et de
niébé seront données en fourrage au bétail. Ainsi
il reste un champ dénudé, dépourvu de matière
organique.
II-II- 1-2-1-3 L'abus de la monoculture
La monoculture est la culture unique ou largement
prépondérante d'une espèce unique. Elle est aussi un
facteur important de la de la dégradation des sols. En effet, avec le
bouleversement du système traditionnel, les populations ont
abandonné les cultures vivrières au profit des cultures de rente
et surtout l'arachide. Mais, avec la conjoncture internationale, la
filière arachidière a connu beaucoup de problèmes dans les
années 1980. En conséquence, les paysans se sont tournés
vers la culture du manioc. Ceci concorde avec l'affirmation des populations
interrogées qui soutiennent qu'avec la crise de l'arachide, elles ont
adopté le manioc. Parce que permettant aux populations rurales de
disposer de revenus substantiels servant à subvenir à leurs
besoins, le manioc est mis en culture de manière continue parfois sur
une durée de 7 ans. Ceci contribue à fatiguer les terres avec
comme conséquence la baisse de fertilité.
II-II-1- 2-2 La pression sur les sols
II-II- 1-2-2-1 La croissance démographique
Elle est en étroite relation avec la pression sur les
terres. D'après le témoignage des populations
enquêtées et qui concorde avec l'étude d'Enda Graf Sahel
(1992), le chef de carré qui était responsable des terres ciblait
les champs fertiles pour l'exploitation agricole. Celles qui montraient des
signes d'épuisement étaient reposées. Ce système
permettait de maintenir une relative stabilité des sols. Mais
actuellement avec l'agrandissement de la famille, la pression devient de plus
en plus importante. . En effet, la population de la communauté rurale
était de 9337 habitants en 1981. En 2006 elle est estimée
à 22780 habitants soit une augmentation de plus de 59% (figure 8). Cette
augmentation de la population va forcément avoir des
répercussions sur l'espace cultivé. Ainsi il a fallu
procéder à la redistribution des terres. D'où la
réduction des surfaces cultivables pour chaque membre de famille. Ce
phénomène est exacerbé par la proximité avec la
ville de Thiès.
Figure 5 L'évolution de la population de la
communauté rurale de Fandène de 1981 à 2006
25000
20000
15000
Série1
10000
5000
0
1981 1988 2003 2006
Source : S. Ndione (2007), modifié
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