II-II-1-2 L'ingérence anthropiques
II-II- 1-2-1 Le système d'exploitation des terres
II-II- 1-2-1-1 Bouleversement du système traditionnel
En fait, avec ce système, la gestion coutumière
du foncier prévalait. Les terres étaient gérées par
le chef de carré. En ce temps, « C'était le ndiel (champ
collectif) qu'on connaissait. Tout le carré sans exception se
rencontrait dans un seul champ et travaillait. Ceci se faisait en hivernage.
C'est le chef de carré qui gérait directement ses greniers.
» (Enda Graf Sahel, 1992). C'est dire qu'il n'y avait pas de pression sur
les sols. Les populations se contentaient de peu pour vivre. L'argent des
récoltes permettait essentiellement d'acheter des vaches pour
accroître le cheptel. Ce cheptel était laissé dans les
champs en saison sèche. Ce qui assurait une fertilisation de ces terres.
Mais, d'après le témoignage des populations recueilli par Enda
Graf Sahel (1992), «C'est la loi sur le domaine national qui a tout
bousculé. Peut-être qu'elle est venue pour faire du bien mais elle
a eu comme effet qu'un chef de carré ne peut plus gérer sa terre
comme avant ».
Ainsi, cette loi a rompu le travail collectif et a
poussé les populations à se partager les terres. Dès lors,
pour satisfaire ses besoins individuels, le paysan est obligé de
travailler la terre même si celle-ci est fatiguée. Dans le
même temps, avec la scolarisation des enfants, les vaches dont ils
s'occupaient sont confiées aux peulhs, et la fertilisation des champs
par les animaux ne se fait plus.
Ce bouleversement du système traditionnel est un
facteur explicatif de la baisse de la fertilité. Mais il est aussi
responsable des méthodes actuelles de mise en valeur agricole qui
contribuent beaucoup à la dégradation des sols.
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