Chapitre II : Dégradation des ressources
naturelles
Les ressources naturelles jouent un rôle de premier
ordre dans le fonctionnement économique de la communauté rurale
de Fandène. Ainsi, cette exploitation des ressources naturelles
conjuguée à des facteurs physiques va être à
l'origine de phénomènes de dégradation.
II-I Les ressources hydriques
Les ressources hydriques sont sujettes à plusieurs formes
de dégradation. Ces phénomènes de dégradation sont
dus à des facteurs.
II-I-1 Les facteurs de la dégradation
Ces facteurs sont d'ordre physique mais aussi anthropique.
II-I-1-1 Facteurs physiques
La recharge des aquifères est assurée par une
bonne pluviométrie qui garantie l'écoulement dans les bas-fonds
et par conséquent une bonne infiltration. Or, la communauté
rurale de Fandène, comme toutes les autres localités du domaine
sahélien, a traversé une longue période
caractérisée par un grand déficit
pluviométrique2. Ceci est en phase avec les propos de M.
Abdoulaye Faye professeur en hydrologie à l'UCAD cité par
Desthieux (2000). Selon lui, « L'abaissement du niveau statique de ces
dernières années est lié à la sécheresse et
non pas à la surconsommation » et il ajoute que « ceci devra
être confirmé par des études de recharge de la nappe
». Cela nous permet de comprendre au moins que le facteur de la baisse des
nappes est moins fonction de son exploitation par les populations que le
résultat d'une baisse généralisée de la
pluviométrie. Cette baisse des précipitations va induire une
réduction de l'écoulement, ce qui favorise l'ensablement des
marigots et des bas-fonds.
En fait, avec le déficit pluviométrique, la
quantité d'eau mobilisée pour l'écoulement au niveau des
bas-fonds est faible. Or le charriage des particules et de sable issues des
sols Dior depuis des terres hautes est permanent. Ainsi, si
l'écoulement n'est pas assez fort pour emporter ces particules qui se
déposent, elles finissent par s'y accumuler. Cette accumulation
constitue un blocage à la stagnation des eaux dans les marigots mais
aussi réduit la capacité d'infiltration.
2 Cf. pp. 17-19
II-I-1-2 Facteurs anthropiques
Les facteurs anthropiques se lisent à travers les
ouvrages réalisés et qui ont conduit à la diminution de
l'écoulement et la stagnation des eaux dans les bas-fonds. La retenue de
Keur Saïb Ndoye est un exemple pertinent. En effet, son installation a
permis d'avoir une mare temporaire mais aussi a entrainé du même
coup une diminution d'une grande partie du ruissellement qui alimentait le
bas-fond de Fandène.
De plus, concernant le rabattement de la nappe au niveau des
puits, dans la plupart des cas, le facteur technique (Desthieux, 2000) est mis
en cause. En effet, lors du creusement, un puits bien conçu doit
être busé (les parois sont stabilisées en profondeur
jusqu'à la nappe par du ciment ou des blocs de pierre) pour
éviter un ensablement. Ainsi, beaucoup de villages étant dans
l'incapacité de financer de tels ouvrages, les puits
réalisés ont tendance à sécher.
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