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Enseigner les mathématiques en zone difficile

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par Sandrine Kernéis
Institut universitaire de formation des maà®tres de l'académie de Rouen - Master EFCS spécialité mathématiques 2011
  

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2.2.3 Activité donnant du sens à l'écriture scientifique

Cette seconde activité avait pour but de montrer aux élèves une utilité de la notation scientifique (cf. annexe 6). Lors de la séance précédente, j'avais introduit la notation scientifique, cette activité venait à la séance suivante pour justifier l'utilité de cette écriture. Cette activité était à mon sens indispensable, il me semblait impossible de continuer le chapitre et de demander aux élèves d'utiliser l'écriture scientifique sans leur en avoir justifié l'utilité. Là encore, le fait de donner du sens a permis par la suite d'éviter que les élèves utilisent une notation sans en avoir compris le sens. Cette écriture existe, certes, mais

pourquoi ? À quoi sert-elle ? C'est pour répondre à ces questions que j'ai mis cette activité en place.

L'activité proposait de comparer des distances relativement grandes, ces distances étant données sous des écritures différentes. J'ai tout d'abord mis en avant grâce aux remarques des élèves que comparer ces distances en les laissant sous cette forme était plutôt compliqué. En effet, aucune n'est sous la même forme. J'ai alors demandé aux élèves sous quelle forme ils pourraient écrire ces trois distance de manière à pouvoir les comparer plus facilement. Thibault et Benjamin ont alors proposé de mettre les trois distances en écriture décimale. Comme ça n'était pas la réponse que j'attendais, j'ai mis de côté cette proposition en disant aux élèves que c'était une bonne idée, mais que lorsqu'on travaille avec de très grands nombres, il devient vite difficile de savoir lequel est le plus grand. Thibault a tout de même tenté l'expérience et a pu constater que son idée fonctionnait à condition d'être attentif au moment de compter les chiffres formant le nombre final. J'ai ensuite demandé quels outils ils avaient à leur disposition pour écrire un nombre de manière différente, Quentin a alors suggéré d'utiliser l'écriture scientifique. Suite à cela, les élèves ont individuellement écrit chaque distance en notation scientifique ; j'ai pu ensuite expliciter la rapidité de comparaison que permettait cette notation et en convaincre les élèves. Une chose que je n'ai pas faite mais qui aurait été intéressante à faire était d'écrire les distances sous forme décimale ou de demander à un élève de venir le faire au tableau pour montrer aux élèves que cette méthode, même si elle n'est pas forcément plus longue, peut s'avérer plus laborieuse que celle consistant à passer par la notation scientifique. En effet, une fois les distances écrites sous forme scientifique, la comparaison est immédiate. En revanche, la comparaison des écritures décimales peut être bien moins rapide et évidente.

Grâce à cette activité, les élèves ont pu comprendre l'utilité de la notation scientifique. Ils ont ainsi donné du sens à la notation qui leur avait été introduite et ont pu par la suite l'utiliser sans avoir à se demander pourquoi cette notation existait. Ce type d'activité permet d'éviter que les élèves aient à appliquer des formules sans les comprendre. C'est une chose d'autant plus nécessaire en zone difficile car comme je l'ai précisé auparavant, des élèves en difficulté auront beaucoup plus de mal à appliquer des formules dont ils ne comprennent pas le sens ni l'utilité que des élèves qualifiés de « bons ». Donner du sens aux notions permet aux

élèves de les comprendre et par conséquent de les retenir plus facilement.

Pour tirer un bilan de cette activité, j'ai donné un exercice similaire à cette activité au contrôle (cf. annexe 7). Il s'agissait cette fois de comparer des superficies de planètes. Le passage par l'écriture scientifique n'était pas obligatoire, la méthode pour arriver au résultat était libre. J'ai alors pu constater si les élèves avaient l'idée d'utiliser l'écriture scientifique pour comparer des grands nombres. Voici quelques exemples de leurs copies :

Ici, Axelle (à gauche) et Élodie (à droite) ont bien pensé à écrire les superficies des planètes en écriture scientifique. En revanche, si Axelle a apparemment bien compris comment comparer ces nombres une fois sous cette forme, ça n'est pas le cas d'Élodie qui a sans doute comparé uniquement le nombre précédent la puissance de 10, sans faire attention à cette puissance.

Ces quatre élèves, Camille (en haut à gauche), Clarisse (en haut à droite), Élisa (en bas à gauche) et Émilien (en bas à droite) ont préféré écrire chaque superficie sous forme décimale afin de les comparer. Ils se sont tous les quatre trompés lors de la transformation de l'écriture, mais l'idée était la même. Ces élèves n'ont peut-être pas bien compris l'utilité de l'écriture scientifique, ou peut-être préfèrent-ils simplement écrire les nombres sous forme décimale. Beaucoup d'élèves ont résolu le problème de cette façon, moins ont utilisé la notation scientifique.

La copie de Juliette (à gauche) est particulièrement intéressante. En effet, Juliette n'était pas présente lorsque l'activité sur la comparaison des distances a été faite. Elle a sans doute rattrapé son cours, mais il semble

ici qu'elle ait eu l'idée elle même d'utiliser l'écriture scientifique pour comparer les superficies. (Je dois tout de même préciser que Juliette est une excellente élève.)

Grâce à cet exercice, j'ai pu constater qu'une minorité des élèves avait utilisé l'écriture scientifique pour comparer les superficies. Même si je pense que l'activité réalisée en classe a permis aux élèves de donner une utilité à l'écriture scientifique, la plupart préfèrent encore revenir à ce qu'ils connaissaient auparavant et qu'ils maîtrisent sûrement mieux : la forme décimale. Je pense que pour les convaincre davantage, j'aurais dû faire appel à de plus grands nombres, des nombres difficiles à écrire sous forme décimale. Les élèves auraient alors pu constater davantage la nécessité d'utiliser l'écriture scientifique. Il aurait d'ailleurs été intéressant d'envoyer un élève au tableau écrire les très grands nombres sous forme décimale en espérant qu'il oublie un zéro ou en mette en trop, afin de démontrer à l'ensemble des élèves que la méthode qui consiste à passer par l'écriture scientifique est plus fiable car elle comporte moins de risques d'erreurs. C'est, je pense, la façon dont je procèderai si je devais de nouveau présenter à des élèves l'utilité de la notation scientifique. Je me suis par ailleurs rendue compte que les valeurs proposées dans l'énoncé de l'exercice fait en classe (cf annexe 6) comportaient chacune quatre chiffres significatifs. Par conséquent l'écriture scientifique n'était pas réellement nécessaire pour comparer ces distances. En effet, comparer 1496x105, 5766x106 et 1425x106 aurait sûrement été plus évident pour les élèves que la comparaison de ces mêmes nombres en écriture scientifique. L'écriture scientifique ne présentait ici pas réellement d'intérêt. Il aurait été plus judicieux de choisir trois longueurs en ne donnant pas le même nombre de chiffres significatifs afin de rendre réellement nécessaire l'écriture scientifique.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand