I. Enseigner en zone difficile
Dans cette partie, je vais tout d'abord donner une
définition plus précise des établissements en zone
difficile, puis je m'intéresserai à la motivation des
élèves et aux moyens de la susciter. Enfin, je
développerai l'importance de donner un sens aux notions
enseignées aux élèves, plus particulièrement dans
ce type d'établissement.
1) Qu'est-ce qu'une « zone difficile » ?
C'est en 1981 qu'apparaît pour la première fois
la notion de « ZEP » (Zone d'Éducation Prioritaire). Cette
politique d'éducation s'appuie sur une discrimination positive dans
l'emploi des moyens au service de l'égalité des chances. Elle
essaye de donner une solution aux difficultés sociales et scolaires de
certains établissements. Pour classer les établissements
scolaires en ZEP, deux types de critères sont pris en compte. Tout
d'abord des critères internes : pourcentage des élèves
étrangers non francophones, pourcentage des élèves «
en retard » (c'est-à-dire ayant redoublé une ou plusieurs
fois), nombre de part de bourses, nombre d'élèves en CPPN/CPA
(classes professionnelles), classes de pré professionnalisation. Mais
également des critères externes : structuration
socio-économique du quartier, catégorie socioprofessionnelle,
taux de chômage, nombre de familles nombreuses, proportion
d'étrangers, densité de l'habitat, fréquence des
placements d'enfants et des interventions d'assistances éducatives,
équipements et services collectifs (centres de loisirs, maisons de
jeunes), nombres de Petites et Moyennes Entreprises (PME),
caractéristiques de l'habitat (qualité, accès au centre
ville). Cela mène à penser que les élèves des
établissement scolaires classés ZEP sont issus de milieux
très défavorisés.
En 1990, la volonté d'augmenter la réussite des
tous les élèves et particulièrement dans les zones
d'éducation prioritaire contribue à relancer cette politique.
L'objectif principal est d'obtenir une augmentation des résultats des
élèves.
En 1997, les « REP » (Réseaux d'Éducation
Prioritaire) sont mis en place; ces réseaux proposent d'élaborer
un contrat de réussite signé avec le recteur et les partenaires
concernés. En 2006, les RAR (Réseaux Ambition Réussite) et
les RRS (Réseaux de Réussite Scolaire) sont créés.
Les RAR, au nombre de 249 à la rentrée 2006 regroupent les
écoles et établissements concentrant le plus grand nombre de
difficultés. Les RRS ont pour vocation à sortir progressivement
du dispositif d'éducation prioritaire.
Dans ces établissements, un certain nombre de moyens
sont mis en place afin de favoriser au maximum la réussite des
élèves. En RAR par exemple, le label ambition-réussite
donne droit à 1000 enseignants expérimentés (soit 4 par
établissement) venant compléter les équipes à la
rentrée 2006 et 3000 assistants pédagogiques assurant aide et
soutien aux élèves. Cette aide est souvent précieuse pour
les élèves qui ne bénéficient pas de conditions
favorables pour travailler à la maison; ils peuvent ainsi obtenir
gratuitement l'aide d'une personne qualifiée dans un environnement
propice au travail.
En RAR ou RRS, les équipes enseignantes sont, la
plupart du temps, très soudées et réunies autour d'un
projet réalisé au sein de l'établissement visant à
favoriser au mieux la réussite des élèves.
Ces établissements sont également souvent mieux
équipés en matériel informatique. Toutes les salles
disposent la plupart du temps d'un ordinateur ainsi que d'un
vidéoprojecteur, ce qui offre plus de possibilités
pédagogiques aux enseignants. Une salle informatique est disponible pour
y emmener les élèves afin de varier au mieux les supports de
travail. En mathématiques notamment ces outils ne sont pas
négligeables et peuvent permettre d'excellentes conditions de travail
a priori.
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