3.3 Analyse a posteriori
Suite à cette séance et à son
déroulement, voici les remarques que je me suis faite.
La première concerne les consignes que j'ai
données aux élèves. Je pense ne pas avoir assez
insisté sur l'importance de commenter les étapes de recherches
apparaissant sur la copie, sur le fait que tout ce qui est écrit doit
être justifié, commenté et doit permettre une
compréhension immédiate par le lecteur du raisonnement
effectué. Ceci explique, je pense, des copies comme celles de Loïc
dans lesquelles rien n'est commenté ni justifié. Loïc a
simplement retenu que s'il travaillait sérieusement pendant la
séance, il aurait une bonne note ; il n'a en revanche pas compris la
démarche proposée par la narration de recherche.
Ma deuxième remarque concerne l'utilisation de la
calculatrice. Je n'avais pas imaginé qu'une telle réaction
était possible de la part des élèves, qu'ils pouvaient
à ce point louer les résultats de leur machine jusqu'à
penser qu'elle était en quelque sorte plus intelligente qu'eux. Cela
dit, c'est une remarque intéressante car elle montre aux
élèves les limites de la calculatrice. Je pense cependant que si
je devais refaire cette séance, je n'autoriserai pas l'utilisation de la
calculatrice, et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord pour les raisons
évoquées plus haut, en effet si la calculatrice bloque certains
élèves dans leur réflexion, il est
préférable de ne pas l'envisager afin d'éviter ce genre de
réaction. La seconde raison pour laquelle je n'autoriserai pas la
calculatrice est que lors des premiers calculs du chiffre des unités de
133, 134 et 135, le fait d'utiliser la
calculatrice ne permet pas aux élèves de voir le fonctionnement
des opérations. En faisant l'opération à la main, ils
peuvent se rendre compte que pour obtenir le chiffre des unités il n'est
pas nécessaire d'effectuer l'opération en entier, mais simplement
de multiplier le chiffre des unités ici par 3. Taper une
opération sur la calculatrice n'offre pas la possibilité aux
élèves de constater ce fonctionnement. L'utilisation de la
calculatrice pour cet exercice ne favorise pas, bien au contraire, le
développement d'un raisonnement. Il serait en revanche
intéressant de montrer aux élèves, lors de la correction
en classe, que la calculatrice n'effectue pas l'opération
132011 afin d'évoquer les limites de leur machine.
Ma troisième remarque porte sur le travail en groupe.
J'ai choisi de laisser les élèves se mettre comme ils le
souhaitaient par groupe de deux. Il aurait sans doute été plus
judicieux de faire moi même les groupes en fonction du travail
effectué lors de la recherche individuelle.
En effet, lors de la séance, les élèves
qui avaient bien travaillé individuellement se sont mis pour la plupart
avec des élèves ayant également bien travaillé
individuellement, et les élèves n'ayant pas fourni beaucoup de
travail se sont également réunis. Les groupes formés
étaient donc soient des groupes de deux personnes motivées soit
des groupes de deux personnes pas réellement motivées. Certes les
groupes motivés ont bien travaillé pendant la deuxième
phase de travail, mais les autres groupes n'ont pas fait grand chose. J'avais
peur en formant les groupes de bloquer des élèves en les faisant
travailler avec une personne qu'ils n'appréciaient pas
particulièrement. Je ne voulais pas que le travail à deux soit
empêché par de mauvaises relations. Cela dit, même si au
bout de quatre semaines de stage je ne connaissais pas parfaitement les
élèves, j'étais capable de connaître quelques
affinités. J'aurais donc dû, grâce à l'observation
que j'ai effectuée lors de la recherche individuelle, constituer des
groupes hétérogènes, tout en faisant attention aux
affinités de chacun. Cela aurait en effet permis de mettre chaque groupe
au travail grâce à un élément « pousseur
». Si chaque groupe avait été constitué d'un
élève ayant bien avancé lors de la phase de recherche
individuelle et d'un élève ayant moins avancé, ils
auraient pu tous se mettre au travail sérieusement durant la seconde
phase de recherche et ainsi éviter les configurations de groupes n'ayant
fourni aucun travail.
Malheureusement, tous les élèves n'ont pas
compris l'enjeu que leur proposait la narration de recherche et certains ont
baissé les bras trop tôt face à un exercice à
première vue trop difficile à résoudre. C'est vraiment
dommage, car ce sont des élèves qui auraient largement pu
profiter de ce type d'évaluation. Cependant je suis consciente que Rome
ne s'est pas faite en un jour, et que la narration de recherche doit se mettre
en place sur toute une année scolaire. C'est une activité qui
doit être réalisée régulièrement pour que les
élèves puissent en comprendre parfaitement le fonctionnement.
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