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Valorisation en agriculture des apports organiques contenus dans les déchets urbains:qualité des matières organiques et service écosystémique

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par Marie Virginie FALINIRINA
Ecole supérieure des sciences agronomiques Antananarivo - Doctorat en sciences agronomiques 2010
  

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1.1.4. Caractéristique de l'AUP : la prédominance des filières maraîchères

L'agriculture urbaine et périurbaine est largement dominée par les systèmes de production à cycle court. Ceci s'explique d'une part par la précarité des activités agricoles en ville liée à la question foncière mais surtout par la capacité de réponse des acteurs en terme de production et de commercialisation à la consommation urbaine. Les secteurs les plus représentés sont en premier lieu le maraîchage suivi de l'élevage (Moustier et al., 2004). Les études du Cirad, menées par Moustier et David (1997), citées par Moustier (2004) dans quatre villes d'Afrique entre 1990 et 1995, révèlent un pourcentage de ménages impliqués dans la production de légume de 10% à Gaoua (Cameroun) à 50% à Antananarivo. Dans la même période, la part de l'agriculture située en ville et à sa périphérie dans l'approvisionnement en légumes-feuilles est de 80% pour Brazzaville, 100% pour Bangui et 90% pour Bissau et Antananarivo. L'importance des systèmes maraîchers en milieu urbain et périurbain s'explique par différents facteurs (Moustier et al., 2004) (Figure 1.1).

Figure 1.1 : Systèmes maraîchers en milieu urbain

Ainsi, les cultures maraîchères apparaissent comme typiques du milieu urbain, en termes de production, de commercialisation et de consommation. La production maraîchère est en majorité rencontrée sur des exploitations familiales composées de petites surfaces : en moyenne 1500 m2 à Bangui, entre 1000 m2 et 1 ha à Dakar, inférieure à 700 m2 pour 80% des maraîchers à Brazzaville (David et Moustier, 1993) ; Mbaye et Moustier, 1999 ; Moustier, 1995; cités par Moustier et al., 2004). Outre la petite taille des surfaces cultivées, les systèmes maraîchers produisent différents types de légumes qui se différencient selon la longueur de leur cycle, leurs exigences en intrants et le degré de risque lié à leur production (sensibilité

aux maladies et aux ravageurs) et à leur commercialisation (délai de stockage et de transport, demande du marché). Les légumes-feuilles de cycle court (moins d'un mois), comme l'amarante, le chou chinois et l'oseille locale, sont peu sensibles aux parasites et demandent peu d'intrants. Une large clientèle les consomme régulièrement, et assure ainsi une rentrée d'argent quasi quotidienne au producteur. Les légumes d'origine tempérée à cycle long (plus de deux mois), comme les tomates, les carottes et les concombres, présentent des risques à la production et à la commercialisation, cependant leurs marges par hectare sont les plus élevées (Moustier et al., 2004).

L'agriculture urbaine et a fortiori les systèmes maraîchers, malgré des atouts incontestables dans l'approvisionnement alimentaire, la création de revenus et d'emplois, rencontrent de nombreuses difficultés dans l'accès aux ressources conditionnant la production. Comme le résume N'Diénor (2006), ces problèmes concernent :

- l'eau en terme de quantité et de qualité, il existe des concurrences fortes entre eau d'irrigation et eau de consommation ;

- la pression foncière qui entraîne une rareté des terres, des problèmes de qualités des sols combinés à l'insécurité ;

- l'accès aux intrants qu'ils soient chimiques ou organiques, lié à la cherté des engrais chimiques importés et la faible disponibilité des matières organiques dans et autour des exploitations. Ces problèmes d'accès aux ressources sont souvent exacerbés par la non prise en compte de l'AUP dans les politiques publiques et de son utilité en tant qu'outil de développement durable de la ville. Pourtant l'adoption d'une réglementation et la planification urbaine sont nécessaires pour un meilleur développement de cette dernière. En effet, l'intégration de l'AUP dans les plans d'urbanisme permettrait de préserver les terres agricoles qui sont grignotées pour la construction et de rééquilibrer la valeur marchande entre

terre agricole et terrain bâti. Le foncier fait l'objet de fortes concurrences, dans un contexte l'urbanisation et le développement de l'AUP sont conjoints. L'espace se réduisant, l'accès à des sols de qualité est de plus en plus difficile.

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