2.4.1.2. Evolution de l'azote total du sol
après 3 ans d'apport
Au bout d'une année culturale, Andrianirina (2007) a
constaté une tendance de diminution de la teneur en azote total des sols
dans toutes les parcelles, les matières organiques apportées
n'étaient pas suffisantes pour compenser les besoins en azote des
plantes. Avec l'utilisation des engrais minéraux (NPK), ce
déficit a un peu évolué mais d'une façon non
significative. Ce résultat conforme aux études
réalisées par (Moreau, 1983; Yoro, 1989). Pour ses auteurs, le
taux de carbone total et d'azote total est lié au
défrichement.
Après 3 années de mise en culture, suite
à un apport organique et minéral, les teneurs en azote total des
sols ont eu tendance à augmenter. On observe donc un enrichissement en
azote organique qui aurait tendance à être plus rapide que
l'enrichissement en carbone organique bien que non significatif. Ces deux
résultats indiquent une augmentation de la matière organique dans
les ferralsols après défriche et mise en culture de 3 ans. Cet
enrichissement quelque soit le traitement peut s'expliquer par deux
hypothèses.
- La première concerne la méthodologie avec un
biais soit sur le prélèvement, soit sur les analyses impliquant
des mesures systématiquement plus élevées pour les
échantillons prélevés après 3 ans de culture que
ceux prélevés avant la mise en culture ;
- La deuxième hypothèse concernerait une
augmentation systématique liée à l'enfouissement du «
bozaka », son système racinaire et sa biomasse
aérienne. L'enrichissement relatif en azote organique pourrait indiquer
la décomposition de ces résidus allant vers une réduction
du rapport C/N donc des résidus de plus en plus difficilement
décomposables ou humifiées.
2.4.1.3 Evolution de phosphore assimilable du sol
après 3 ans d'apport
Selon la figure 3.13, l'augmentation de P assimilable du sol
peut s'expliquer par deux possibilités, à savoir l'effet de
l'apport de fumure minérale et fumure organique à forte
quantité d'apport.
En ce qui concerne l'apport d'engrais chimique sous forme NPK,
le phosphore qui est sous forme inorganique soluble sera disponible
immédiatement pour la plante ou peut être fixé par le sol
(Pichot et Roche, 1972). Ainsi, l'apport de cette fumure minérale dans
le sol augmente non seulement le P susceptible d'être
prélevé par la plante dans la solution du sol mais aussi la
réserve en P dans la phase solide du sol qui sera disponible par la
plante après différents mécanismes de libération de
phosphore (Andriamaniraka, 2009 ; Rabeharisoa, 2004).
Concernant l'effet de l'apport organique, ces dernières
peuvent fournir du phosphore pouvant se retrouver dans la solution du sol
après une libération et une minéralisation par des
microorganismes dans le sol. Dans cette étude par exemple, dans 7,5
t.ha-1 de fumier
contiennent 6 kg de P.ha-1 (Analyse LRI). A un pH
de 6.6 mesuré sur ces sols, les microorganismes peuvent transformer
efficacement les matières organiques minéralisées en
premier par l'action des champignons (Andriamaniraka, 2009).
Deuxièmement, l'incorporation de la matière
organique dans les sols peut augmenter le phosphore Olsen des sols. En effet,
chargés négativement dans une condition d'acidité faible,
les matières organiques apportées pourraient être
considérées comme des concurrents des autres produits de
décompositions des matières organiques (acides organiques de
faible poids moléculaire, acides humiques et fulviques) et les ions
phosphates, qui sont également chargés négativement dans
le sol pour être fixés par des cations. Par conséquent, la
complexation ou la liaison formée entre les composés organiques
et les cations (aluminium ou fer) pourrait libérer les ions phosphates
dans la solution du sol (Rabeharisoa, 2004).
Dans la présente étude, la teneur en phosphore
Olsen des sols n'augmente qu'avec la quantité d'apport organique
élevée (AC, VN), ce qui est en parfaite adéquation avec
les résultats de Raharinosy (1983a) et de Rabeharisoa (2004),
cité par Razafimahatratra (2009) qui ne montrent des effets de l'apport
de fumier sur le phosphore Olsen qu'avec de très fortes doses d'apport
organique. Dans le cas des faibles ou moyens apports organiques, le fer et
l'aluminium est en excès par rapport à la matière
organique, il y a plutôt augmentation du pouvoir fixateur du phosphore.
Par contre, les fortes quantités de matières organiques ont
tendance à rendre le fer plus mobile et provoque la formation de
complexe P-Fe qui reste partiellement assimilables (Raharinosy, 1983b).
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