1.4. Discussion
1.4.1. Analyses des composantes du rendement :
L'élaboration du rendement implique l'enchainement de
multiples mécanismes liés à la croissance et au
développement des peuplements végétaux cultivés
à travers la morphogenèse et le fonctionnement des organes des
plantes qui les constituent, en relation avec les facteurs et conditions du
milieu (Picard et Combe, 1994).
Traitements organiques
Traitements organominéraux
R2=0,940 Y=22,43x+432,7
Figure 3.10 : corrélation entre les rendements
mesurés aux champs et les composantes de rendements.
L'analyse des composantes du rendement des
céréales est aujourd'hui un outil pour porter un diagnostic sur
les systèmes de cultures en vue de leur amélioration (Meynard et
Sebillote, 1994). Pour les deux facteurs (organiques et organominéraux),
la décomposition du rendement en ses composantes montre que le nombre de
grains par épis et le nombre d'épis par pied sont les composantes
les plus déterminantes dans l'élaboration du rendement, avec un
coefficient de corrélation de 0,96 et 0,89 entre le rendement grain et
respectivement le nombre de grains par épis et le nombre d'épis
par pied pour les traitements sans apport de NPK ; et de 0,91 et 0,94 entre le
rendement grain et le nombre de grains par épis ou le nombre
d'épis par pied pour les traitements pour le traitement avec apport de
NPK.
Pour le facteur apport organique, si le nombre de grain par
épi est inférieur à 325 grains, le rendement n'atteint
jamais plus de 2 t.ha-1, par contre, lorsque le nombre de grain par
épi est supérieur à 325 grains, le rendement
observé peut atteindre 5,8 t.ha-1. De même pour le
facteur apport minéral, si le nombre de grain par
épi est inférieur à 350 grains, le rendement n'atteint
jamais 3 t.ha-1, mais si le nombre de grain par épi est
supérieur à 350 grains, le rendement dépasse largement 3
t.ha-1.
La variable poids des 1000 graines est moins
corrélée avec le rendement. Ces résultats concordent avec
ceux de Diouf (1990) sur l'élaboration du rendement du mil à
partir de ses composantes de rendement, et de Masse et al (2000),
où l'auteur a comparé la corrélation entre les composantes
du rendement et le rendement de mil dans un système de gestion de
fertilité des sols tropicaux dans les agrosystèmes fondées
sur une alternance de phases de culture et de phases de jachère.
1.4.2. Effet de la variabilité inter annuelle sur
le rendement et la croissance
Les niveaux de rendements les plus élevés sont
obtenus en 3ème année de culture, en condition
pluviométrique favorable et à l'arrière effet des apports
organiques au cours de 3 années culturales. Ces niveaux atteignent en
moyenne 8 t.ha-1 dans le traitement organominéral et 6
t.ha-1 dans le traitement organique. Ces résultats confirment
à ceux de Arrivets (1977) sur des ferralsols des hautes terres
d'Ampangabe en redressant la fertilité des ferralsols des «
tanety » avec une forte fumure minérale de 2 t
ha-1 de dolomie avec 1 t.ha-1 d'HyperReno (à 30%
de P2O5) + 300 kg.ha-1 de KCl pendant 3 ans après
défriche. Les rendements atteignent 8 t.ha-1 en
3ème année après mise en culture de maïs
après maïs. Un excédent pluviométrique très
important s'accompagne d'un accroissement sensible des rendements. Ces
résultats ne conforment pas aux rendements obtenus par les paysans dans
le Sud Ouest de Madagascar avec des systèmes de culture sur abattis
brulis sur des sables roux (Milleville et al., 2001). L'auteur a fait
l'hypothèse qu'en sol très perméable comme le sable roux,
un excès d'eau accroit les pertes par lixiviation de certains
éléments minéraux.
Les maigres rendements en première année, se
situaient à des niveaux inférieurs 0,5 t.ha-1,
inférieurs aux rendements obtenus par les paysans après
défriche avec une technique traditionnelle sur abattis brulis (2
t.ha-1 en première année de défriche et diminue
jusqu'à 0,5 t.ha-1 avec l'ancienneté de la mise en
culture (Milleville et al., 2001). Ces niveaux de rendements atteints
restent bien inférieurs au potentiel de production du matériel
végétal utilisé. Cette faiblesse de rendement est
liée à l'effet plus marqué du retard de semis et
l'insuffisance et l'arrêt précoce des pluies.
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