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Valorisation en agriculture des apports organiques contenus dans les déchets urbains:qualité des matières organiques et service écosystémique

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par Marie Virginie FALINIRINA
Ecole supérieure des sciences agronomiques Antananarivo - Doctorat en sciences agronomiques 2010
  

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PARTIE 1 :

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

CHAPITRE 1 : UNE AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE FORTEMENT PRESENTE A ANTANANARIVO

1.1. Développement de l'agriculture urbaine et périurbaine dans les pays en développement: enjeu et contexte

1.1.1. Dynamique de l'agriculture urbaine, un secteur en expansion dans les pays en développement

Au cours des dix dernières années, l'intérêt des chercheurs et des décideurs politiques pour l'agriculture urbaine et périurbaine (AUP) s'est fortement accru (Moustier et Fall, 2004). On tend à une meilleure reconnaissance de l'AUP et une meilleure prise en considération dans les plans de développement des villes. Cette situation s'explique en partie par un phénomène de croissance urbaine rapide. Les zones urbaines sont particulièrement concernées. Selon Koc et al (2000) au XXe siècle, la croissance urbaine a atteint des niveaux sans précédent dans la plupart des régions du monde. En quatre décennies seulement, la population urbaine des pays industrialisés a doublé, passant de 448 millions d'habitants en 1950 à 875 millions en 1990. Pendant la même période, la population urbaine des PED a plus que quintuplé, passant de 280 millions d'habitants à 1,6 milliards. Les projections des Nations unies citées par Griffon (2003) montrent que la population urbaine qui représente 30% de la population totale aujourd'hui, en représenterait 55% dans trente ans.

Cette urbanisation croissante nécessite une augmentation rapide des besoins alimentaires. La production agricole devra doubler selon Mougeot et Moustier (2004a)voire quintupler dans les cinquante années à venir selon Griffon (2003). La demande urbaine apparaît comme un moteur potentiel pour le développement agricole. « L'appel massif et continûment croissant de la demande alimentaire doit normalement entraîner la production régulière de surplus et faire sortir l'agriculture de la production routinière pour la seule autosuffisance alimentaire familiale » (Griffon, 2003). Aussi l'offre est stimulée par la demande dans un rayon proche des villes. Cette influence s'exerce de façon décroissante avec la distance à la ville, d'autant plus que les coûts de transport sont élevés (Griffon, 2003).

D'autre part, les études sur l'évolution des populations mondiales semblent s'accorder pour dire que l'urbanisation et l'augmentation de la pauvreté en milieu urbain vont de pair. Les données de la Banque mondiale (1990) illustrent ce propos, alors qu'en 1988, 25% des populations les plus pauvres vivaient en ville, elle estimait qu'en 2000, cette proportion aurait atteint 50% (Mougeot, 2000). Pour Griffon (2003), le phénomène est particulièrement vrai en Afrique où les villes « deviennent des lieux de concentration de populations à faible pouvoir d'achat ». Ainsi, la moitié des ménages des plus grandes villes des PED consacrerait 50 à

80% de leurs revenus pour l'achat de nourriture (PCC, 1990), cité par Mougeot (2000), plaçant la question de la sécurité alimentaire comme un enjeu majeur pour ces populations. Selon N'Diénor (2006), la situation précaire dans laquelle vit une part importante des urbains leur impose de produire sur place, à proximité des villes. Le renforcement des liens de l'agriculture urbaine et périurbaine avec la ville permettant de bénéficier du faible coût d'acheminement des produits et des ressources potentielles que peuvent constituer les déchets urbains. Mais c'est surtout en devenant eux-mêmes des producteurs urbains que les populations pauvres bénéficient d'un accès non commercial aux denrées alimentaires.

D'ailleurs, Mougeot (1995) rapporte que dans les villes des PED, de plus en plus de gens essaient de cultiver une partie des aliments dont ils ont besoin, même en quantité minime. On constate en effet l'importance du développement de l'AUP. A l'échelle mondiale, environ 200 millions de citadins sont devenus des agriculteurs urbains et pourraient passer à 400 millions pendant que l'AUP constitue une source de nourriture et de revenu pour plus de 700 millions de personnes (Mougeot, 2000). D'après une évaluation à l'horizon 2005 de Smit (1996), cité par Mougeot (2000), la production alimentaire urbaine continuerait d'accroître la part qu'elle représente dans la production alimentaire mondiale, en passant de 15% en 1993 à 25-30% en 2005. Il apparaît nécessaire ici d'éclaircir ce qu'est l'AUP.

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