3.3. Résultats
3.3.1. Minéralisation du carbone organique
Terreau
Fumier
a b
Compost
c
Figure 2.9 : Flux de CO2 de sols incubés avec des
quantités variables (0, 0,5, 1 1,5 et 3 fois) de matières
organiques (terreau, fumier et compost). Les barres d'erreur
représentent la standard error (n=3).
La figure 2.9 représente le flux de CO2 au cours de
l'incubation de sols mélangés avec les matières organiques
testées selon un gradient de quantité apportée. Les flux
les plus élevés sont observés au 2ème
jour d'incubation quelque soit la quantité et le type de matière
organique apportée. Une analyse de variance des flux de CO2 à 2
jours d'incubation indique une interaction significative entre la dose d'apport
et le type de matière organique. L'effet sur le flux à 2 jours
d'incubation est significativement supérieur à partir de la dose
1,5 pour terreau, la dose 1 pour compost, la dose 0,5 pour fumier par rapport
au flux mesuré pour un sol incubé sans apport organique. La
relation entre quantité de matière organique apportée et
flux de CO2 à 2 jours d'incubation n'est pas linéaire.
Au-delà du 2ème jour d'incubation,
les quantités journalières de CO2 dégagé diminuent.
Quelque soit le nombre de jour d'incubation, les effets « dose » et
« nature » de la matière organique interagissent sur les flux
de CO2 (p<0.001). La moyenne de CO2 dégagé quotidiennement par
le sol sans apport organique diminue régulièrement pour atteindre
une valeur quasiment nulle à partir du 42ème jour
d'incubation. Les flux moyens mesurés à partir du
7ème jour d'incubation fluctuent autour d'une valeur moyenne
de 28 ug C-C02.g-1.j-1 pour les traitements terreau et
compost sans évolution significative au cours du temps. Pour les sols
incubés en présence de terreau, l'effet sur les flux moyens de
CO2 de la dose d'apport est significatif après 21 jours d'incubation ;
le flux de CO2 est significativement plus élevé pour la dose la
plus forte (dose 3). La même observation est faite sur les flux moyens de
CO2 mesurés sur les sols incubés avec compost où l'effet
« dose d'apport » est significatif pour les apports organiques les
plus élevés (dose 1,5 et 3). Pour les sols incubés avec
fumier, après le pic de respiration du second jour, les flux de CO2
diminue autour d'une moyenne de 60 ug CC02.g-1.j-1
(Figure 2.9 b). L'apport de fumier, même à faible dose (dose 0,5)
implique des flux moyens de CO2 significativement supérieurs à
ceux mesurés sur les sols sans apport organique mais également
ceux contenant les deux autres matières quelques soit la durée
d'incubation. Pour ce traitement fumier, l'augmentation de la dose d'apport
induit un gradient bien marqué des flux de CO2 de la dose 0.5 à
la dose 3 tout au long de la durée d'incubation (Figure 2.9).
Figure 2.10 : CO2 dégagé de sols
incubés après 60 jours d'incubation en fonction de la
quantité de matière organique apportée (Terreau de la
décharge d'Andralanitra, fumier et compost de déchets verts et
d'abattoirs).
La figure 2.10 représente les quantités
cumulées de CO2 dégagées après 60 jours
d'incubation. Cette quantité est mise en relation avec les
quantités de carbone organique apporté sous différentes
natures. La quantité de CO2 dégagé après 60 jours
d'incubation croit de façon linéaire en fonction de la
quantité de carbone organique apportée sous forme fumier : le CO2
respiré après 60 jours d'incubation croît de la dose
d'apport 0 à 3 à raison de 0,18 ug C-CO2. Si ce coefficient est
identique pour les sols incubés avec terreau et compost jusqu'à
la dose 0,5, il diminue fortement au-delà de cette dose d'apport pour
s'établir à 0.03 ug C-CO2 pour ces deux matières
organiques qui ne présentent pas de relations significativement
différentes entre la quantité de CO2 dégagé
après 60 jours d'incubation et la quantité de carbone organique
apporté.
Figure 2.11: C-CO2 respiré après 60 jours
par unité de C apporté sous forme organique en fonction de la
quantité de C organique apporté.
Après avoir soustrait la quantité de CO2
dégagé d'un sol incubé sans apport, on a calculé le
rapport de carbone dégagé sous de CO2 sur la quantité de
carbone organique apporté sous forme de matière organique. La
figure 2.11 représente la relation entre le taux de carbone organique
apporté minéralisé et la dose d'apport de carbone
organique. La part minéralisé du carbone organique à 60
jours n'est pas constante en fonction des doses d'apport. Pour la dose la plus
faible 0,5, le taux de carbone minéralisé n'est pas
significativement différent entre les types de matière organique
(moyenne de 26%). Au-delà de cette dose d'apport, ce ratio diminue et
s'établit respectivement à une moyenne de 6.7% pour les
traitements terreau et compost et 18% le traitement fumier.
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