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Hygiène des mains auprès des infirmiers en activité de soins de Kinshasa

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par Désiré NSOBANI LUKELO
Institut supérieur des techniques médicales - Licence 2009
  

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2. Pratique de l'hygi~ne des mains

Tableau I : Répartition des effectifs pratiquant et définissant de l'hygi~ne des mains

PARAMETRE Fce %

Lavage de mains Avant les soins 36 38,3

Que signifie hygiène des mains ?

Lavage de mains 63 67,0

Désinfection mains 27 28,7

Lavage

/désinfection 4 4,3

Tableau II : Répartition des effectifs selon le type de

savon et techniques et moyens du séchage

PARAMETRE Fce %

En brique 43 45,7

Liquide 27 28,7

En poudre 23 24,5

Aucun savon 1 1,1

Par frottement 58 61,7

Par tamponnement

36 38,3

Serviette collective à

usage multiple 41 43,6

Air libre 30 31,9

Serviette à usage

14 14,9

unique

Serviette individuelle 9 9,6

Quel type de
savon est-il
disponible dans
le service ?

Technique de
séchage des
mains

Quel moyen utilisé pour sécher les mains après

lavage ?

Tableau III : Raisons de la non-observance de l'hygi~ne des mains

PARAMETRE Fce %

Port de gants 56 59,6

Par négligence 54 57,4

Absence de la SHA 54 57,4

La distance au point d'eau 47 50

Pas de volonté Pas de materiel Pas d'initiative Par Oubli

Par fatigue Beaucoup à faire

41

43,6

38

40,4

37

39,4

33

35,1

31

33,0

26

27,7

Tableau IV : Corrélation entre niveau de connaissances, attitude et pratique (n=94)

NIVEAU

ATTITUDE

PRATIQUE

CONNAISSANCES

0,142

0,001

 

(p=0,171)

(p=0,989)

ATTITUDE

1

0,228

 
 

(p=0,027)

Tableau V : Répartition des germes isolés sur les
mains (pulpes des doigts) des enquêtés (n=25)

GERMES

Fce

%

Staphylococcus aureus

16

64

Staphylococcus epidermidis

10

40

Candida albicans

10

40

Alcaligenes Spp

9

36

Klebsiella pneumonae

9

36

Micrococcus Spp

9

36

Staphylococcus saprophyticus

8

32

Moraxella Spp

8

32

Staphylococcus hominis

7

28

Bordetella Spp

7

28

Enterobater cloacae

6

24

Shigella Spp

6

24

Flavimonas oryzila

4

16

Senatia

4

16

Kocuria varians

3

12

Germes non identifiés

3

12

Culture stérile

2

8

Tableau VI : Répartition des germes isolés sur les
mains (anneaux et alliances) des enquêtés (n=20)

GERMES

Fce

%

Staphylococcus aureus

12

60

Candida albicans

8

40

Klebsiella pneumonae

7

35

Micrococcus Spp

7

35

Staphylococcus saprophyticus

6

30

Moraxella Spp

6

30

Bordetella Spp

5

25

Enterobater cloacae

5

25

Shigella Spp

5

25

Flavimonas oryzila

4

20

Senatia

3

15

Kocuria varians

2

10

Germes non identifiés

2

10

Culture stérile

1

5

DISCUSSION

Cette enquête a montre que le sexe feminin est plus represente avec 67 infirmiers soit 71,3%. Les autres auteurs avaient trouve 51% de sexe feminin dans leur etude [5]. Cette realite atteste que la profession infirmière est à predominance feminine. Par ailleurs, un auteur a trouve le contraire soit 66% du sexe masculin. L'étude de ce dernier a concerné l'ensemble de tous les professionnels de sante [6]. Les tranches d'Kge les plus dominantes sont celles allant de moins de 34 ans et de 34 à 38 ans soit 25,5% avec une moyenne de 38 + 7,6 ans. Ces resultats montrent que leur personnel est apte à pratiquer l'hygiène car, l'hygiène reste l'affaire de tous et à tout âge.

Pour l'ancienneté, la tranche de 12 à 18 ans avec 27,7% est plus importante avec une moyenne de 11 + 6,8 ans. Il y a eu aussi une prédominance du niveau d'instruction A2 avec 46 cas soit 48,9%. Alors que d'autres auteurs ont trouvé la tranche d'anciennete de 0 à 10 ans avec 45% [5].

En plus, ces mêmes auteurs ont trouve dans leur etude que 35% des infirmiers sont du niveau A1. Cela s'explique par le fait que ces hôpitaux prefèrent les A2 pour de raison d'efficience-efficacite.

Il apparaît que 78 infirmiers soit 83,3% n'ont pas suivi une formation sur l'hygiène. Et 19 professionnels de santé sur 29 soit 65,5% n'ont pas suivi un cours sur l'hygiène hospitalière [6]. Or, la formation de base ne suffit pas car, les effectifs dans les auditoires ne facilitent ni l'assimilation ni la pratique d'hygiène surtout qu'il n'y a pas un cours d'hygiène dans le programme du niveau A1 alors que la formation continue permet d'améliorer [3]. Nous avons constate que 56 sujets soit 59,6% affirment que le port de gants les dispense du lavage de mains. Cependant, le port de gants n'exclut pas le lavage de mains car, les gants protègent le soignant et aussi les patients [3].

Dans notre etude, voici les raisons de non observance de lavage des mains envoquees par les infirmiers. : la distance avec 50% des cas, la fatigue avec 33,0%, l'oubli avec 35,1%, la negligence avec 57,4%, le manque de motivation materiel avec 40,4% et le manque de la volonte avec 43,6%. Tandisque les facteurs influençant sur le respect des règles d'hygiène recommandees pour les mains sont nombreux, à savoir [3] :

Facteurs de risque observes induisant un respect insuffisant des règles : travailler dans une situation de surcharge en soins, travailler en semaine (par rapport au week-end), porter des tabliers/des gants, presence de robinet automatique, sous-effectifs (rapport patients/soignants trop eleve), multiplication des opportunités à l'hygiène des mains, ~tre médecin (par rapport aux infirmiers).

Facteurs evoques par les soignants : les lavabos mal places ou insuffisants ; manque de savon, de serviettes ; besoins des patients consideres comme prioritaires, interference dans la relation entre le patient et le soignant, manque de connaissances des recommandations et des protocoles, oubli, pas de modèle parmi les collègues ou les superieurs, scepticisme quant à l'efficacité de l'hygiène des mains, desaccord avec les recommandations, manque d'informations scientifiques démontrant le lien entre l'amélioration de l'hygiène des mains et la réduction des infections liees aux soins.

Obstacles supplémentaires à l'hygiène des mains tels qu'ils sont perçus : participation insuffisante à la promotion de l'hygiène des mains sur les plans individuel et institutionnel, priorite insuffisante donnee par l'institution jà l'hygiène des mains, sanctions administratives insuffisantes à l'encontre de ceux qui ne respectent pas les règles, absence de recompenses pour ceux qui les appliquent et l'institution dans son ensemble ne prte pas suffisamment d'attention à la sécurité. Il a constate que les facteurs humains qui influencent la pratique de l'hygiène des mains touchent 47% des infirmiers [8].

En pratique, 36 infirmiers soit 38,3% ne se lavent pas les mains avant l'administration de soins. Celui-ci a constate que 40%, 66,6% et 66,6% respectent cette pratique de lavage des mains entre deux patients respectivement au

Centre Médical de la Mongala, Centre Hospitalier Monkole et au Centre Médical de Kinshasa [8]. Il a été relevé que 23,1% se lavent les mains après les soins. Cette différence est due à la politique de chaque institution [9].

Pour promouvoir une hygiène des mains efficace, il est essentiel de mettre à la disposition des soignants des SHA, en particulier dans les endroits où il n'y a pas d'eau courante. L'introduction de ce type de produits a eu pour résultat d'améliorer le respect des règles d'hygiène chez les soignants et a diminué le nombre des infections liées aux soins [7]. Et en mettant en place des programmes de prévention, on pouvait éviter 30% de ces infections. En organisation une campagne sur l'hygiène des mains, les consommations de SHA et de savon ont augmenté de 56% et 24% respectivement, et le taux d'attaque des MRSA acquis à l'hôpital a chuté de 36% pour revenir à des taux similaires à ceux observés en 2001[10].

Cette enqu6te a révélé qu'un hôpital ne dispose la SHA alors que les résultats de son utilisation ont prouvé un très bon rapport efficacité/efficience. Le recours très fréquent au lavage des mains est un facteur important d'irritation cutanée (25% de mauvaise tolérance cutanée). Pour eux, l'utilisation de SHA améliore autant la sécheresse cutanée mesurée objectivement [10].

Nous avons aussi trouvé que 45,7% des infirmiers utilisent le savon en brique. 61,7% sèchent les mains après lavage par frottement avec 43,6% cas sur une serviette collective à usage multiple. Et 73% utilisent l'essuie-main pour sécher les mains. Un sérieux problème dans ces hôpitaux [5]. Si 67% présument que l'hygiène des mains est synonyme au lavage de mains, ils ont trouvé que 78% des infirmiers ont des connaissances sur la différence entre le lavage des mains et la désinfection des mains [5].

Les études récentes rapportent une amélioration significative, grIce à l'instauration de cette technique (SHA), de l'observance de l'hygiène des mains et même la diminution concomitante de l'incidence des IN et des bactéries multi-résistantes [11].

Les hôpitaux avec statut privé et le niveau d'instruction A3 influencent respectivement le niveau de connaissances avec p=0,01 et 0,02. Les services influencent le niveau d'attitudes avec p0,02. Il n'y a aucune influence des services quand bien mrme qu'il a travaillé avec les services suivants : salle d'observation, dispensaire, bloc opératoire, soins intensifs pédiatrique, hospitalisation pédiatrique, maternité, médecine interne, réa-urgence [8]. Même dans les unités de soins intensifs et réanimation les mieux dotées, 25 % des patients admis contractent des infections liées aux soins.

La fréquence élevée des infections liées aux soins dans les pays en développement est expliquée par l'état de santé précaire de la population, le manque de ressources humaines et techniques. Bien que les estimations sur les infections liées aux soins évitables varient, elles pourraient atteindre voire dépasser une proportion de 40% dans les pays en développement [7].

L'indicateur «SHA»a permet donc d'accompagner et d'inciter à l'usage des produits. Les équipes opérationnelles d'hygiène hospitalière (comités d'hygiène) doivent coordonner les grandes actions de mise en place de ces produits dont l'usage est encore relativement nouveau même si les premières SHA sont apparues en France au début des années 80. Ces actions reposent sur : l'importance de la tolérance conditionnant l'acceptabilité et donc l'observance de la technique ; la surveillance des phénomènes d'intolérance éventuelle aux produits en lien avec la médecine de travail ; la formation des professionnels sur le bénéfice de l'utilisation (rapidité, M efficacité, tolérance ) et le bon usage des produits [10]. Il y a plus de 150 ans, Ignace Philip Semmelweiss avait montré à Vienne que la désinfection des mains par une solution de chlorure de chaux permettait de réduire la mortalité par fièvre puerpérale. Depuis cette époque, plusieurs autres publications ont confirmé le rôle majeur de l'hygiène des mains dans la prévention des infections liées aux soins [12].

En l'absence de souillures visibles des mains par les liquides biologiques, la SHA est préférable à l'eau et au savon (liquide) car, le pain de savon ou savon en brique sèche la peau, se craquèle et devient ainsi « des niches » à germes) du fait de leur efficacité supérieure, de leur meilleure tolérance cutanée et de leur facilité d'utilisation [13, 14].

Avant la
friction

des
mains

avec

SHA

Après

la
friction

des mains avec SHA

Le niveau de connaissances de l'hygiène des mains a évalué directement et 78% avaient de bonnes connaissances [5]. Le niveau de pratique de lavage de mains est en moyenne de 57,5% chez les infirmiers [8].

Les hôpitaux avec statut privé et le niveau d'instruction A3 influencent respectivement le niveau de pratique avec p=0,007 et 0,04. Aucune école ne forme encore des infirmiers de ce niveau A3. Et une remise à niveau est préconisée à cette catégorie du personnel pour l'amélioration de leur pratique. La tranche d'ges de plus de 44 ans ainsi que la tranche d'ancienneté de plus de 18 ans influencent très significativement le niveau de pratique avec p0,00. Le niveau d'attitude est significativement lié au niveau de pratique avec un p=0,027. Cet état des choses reflètent la réalité des congolais, c-à-d ils ont beaucoup de connaissances sur bien des domaines entre autre l'hygiène des mains mais, ils affichent une mauvaise attitude et pratique. Bref, ils sont plus théoriques que pratiques. Même dans la formation infirmière, il y a plus de temps consacré à la théorie que de pratique.

Le staphylococcus aureus est le germe le plus isolé avec
64% et 60% sur les pulpes des doigts et les bagues des
soignants. En plus de cela, certains germes isolés ont un

habitat oro-fécal. Le port de bijoux ou anneaux au niveau de doigts constituent un réservoir. D'où, il doit rtre En comparant les différents germes trouvés par les autres auteurs, la réalité est que les soignants avec des mains souillées vont aussi contaminer les poignées de porte et ils sont responsables des infections croisées. Aucun hôpital ne dispose un comité d'hygiène fonctionnel et dynamique.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote