2. Pratique de l'hygi~ne des mains
Tableau I : Répartition des effectifs pratiquant
et définissant de l'hygi~ne des mains
Lavage de mains Avant les soins 36
38,3
Que signifie hygiène des mains ?
|
Lavage de mains 63 67,0
Désinfection mains 27 28,7
Lavage
/désinfection 4 4,3
|
Tableau II : Répartition des effectifs selon le
type de
savon et techniques et moyens du
séchage
En brique 43 45,7
Liquide 27 28,7
En poudre 23 24,5
Aucun savon 1 1,1
Par frottement 58 61,7
Par tamponnement
36 38,3
Serviette collective à
usage multiple 41 43,6
Air libre 30 31,9
Serviette à usage
14 14,9
unique
Serviette individuelle 9 9,6
Quel type de savon est-il disponible dans le
service ?
Technique de séchage des mains
Quel moyen utilisé pour sécher les mains
après
lavage ?
Tableau III : Raisons de la non-observance de l'hygi~ne
des mains
Port de gants 56 59,6
Par négligence 54 57,4
Absence de la SHA 54 57,4
La distance au point d'eau 47 50
Pas de volonté Pas de materiel Pas d'initiative
Par Oubli
Par fatigue Beaucoup à faire
41
|
43,6
|
38
|
40,4
|
37
|
39,4
|
33
|
35,1
|
31
|
33,0
|
26
|
27,7
|
Tableau IV : Corrélation entre niveau de
connaissances, attitude et pratique (n=94)
NIVEAU
|
ATTITUDE
|
PRATIQUE
|
CONNAISSANCES
|
0,142
|
0,001
|
|
(p=0,171)
|
(p=0,989)
|
ATTITUDE
|
1
|
0,228
|
|
|
(p=0,027)
|
Tableau V : Répartition des germes isolés
sur les mains (pulpes des doigts) des enquêtés
(n=25)
GERMES
|
Fce
|
%
|
Staphylococcus aureus
|
16
|
64
|
Staphylococcus epidermidis
|
10
|
40
|
Candida albicans
|
10
|
40
|
Alcaligenes Spp
|
9
|
36
|
Klebsiella pneumonae
|
9
|
36
|
Micrococcus Spp
|
9
|
36
|
Staphylococcus saprophyticus
|
8
|
32
|
Moraxella Spp
|
8
|
32
|
Staphylococcus hominis
|
7
|
28
|
Bordetella Spp
|
7
|
28
|
Enterobater cloacae
|
6
|
24
|
Shigella Spp
|
6
|
24
|
Flavimonas oryzila
|
4
|
16
|
Senatia
|
4
|
16
|
Kocuria varians
|
3
|
12
|
Germes non identifiés
|
3
|
12
|
Culture stérile
|
2
|
8
|
Tableau VI : Répartition des germes
isolés sur les mains (anneaux et alliances) des enquêtés
(n=20)
GERMES
|
Fce
|
%
|
Staphylococcus aureus
|
12
|
60
|
Candida albicans
|
8
|
40
|
Klebsiella pneumonae
|
7
|
35
|
Micrococcus Spp
|
7
|
35
|
Staphylococcus saprophyticus
|
6
|
30
|
Moraxella Spp
|
6
|
30
|
Bordetella Spp
|
5
|
25
|
Enterobater cloacae
|
5
|
25
|
Shigella Spp
|
5
|
25
|
Flavimonas oryzila
|
4
|
20
|
Senatia
|
3
|
15
|
Kocuria varians
|
2
|
10
|
Germes non identifiés
|
2
|
10
|
Culture stérile
|
1
|
5
|
DISCUSSION
Cette enquête a montre que le sexe feminin est plus
represente avec 67 infirmiers soit 71,3%. Les autres auteurs avaient trouve 51%
de sexe feminin dans leur etude [5]. Cette realite atteste que la profession
infirmière est à predominance feminine. Par ailleurs, un auteur a
trouve le contraire soit 66% du sexe masculin. L'étude de ce dernier a
concerné l'ensemble de tous les professionnels de sante [6]. Les
tranches d'Kge les plus dominantes sont celles allant de moins de 34 ans et de
34 à 38 ans soit 25,5% avec une moyenne de 38 + 7,6 ans. Ces resultats
montrent que leur personnel est apte à pratiquer l'hygiène car,
l'hygiène reste l'affaire de tous et à tout âge.
Pour l'ancienneté, la tranche de 12 à 18 ans
avec 27,7% est plus importante avec une moyenne de 11 + 6,8 ans. Il y a eu
aussi une prédominance du niveau d'instruction A2 avec 46 cas soit
48,9%. Alors que d'autres auteurs ont trouvé la tranche d'anciennete de
0 à 10 ans avec 45% [5].
En plus, ces mêmes auteurs ont trouve dans leur etude
que 35% des infirmiers sont du niveau A1. Cela s'explique par le fait que ces
hôpitaux prefèrent les A2 pour de raison
d'efficience-efficacite.
Il apparaît que 78 infirmiers soit 83,3% n'ont pas suivi
une formation sur l'hygiène. Et 19 professionnels de santé sur 29
soit 65,5% n'ont pas suivi un cours sur l'hygiène hospitalière
[6]. Or, la formation de base ne suffit pas car, les effectifs dans les
auditoires ne facilitent ni l'assimilation ni la pratique d'hygiène
surtout qu'il n'y a pas un cours d'hygiène dans le programme du niveau
A1 alors que la formation continue permet d'améliorer [3]. Nous avons
constate que 56 sujets soit 59,6% affirment que le port de gants les dispense
du lavage de mains. Cependant, le port de gants n'exclut pas le lavage de mains
car, les gants protègent le soignant et aussi les patients [3].
Dans notre etude, voici les raisons de non observance de
lavage des mains envoquees par les infirmiers. : la distance avec 50% des cas,
la fatigue avec 33,0%, l'oubli avec 35,1%, la negligence avec 57,4%, le manque
de motivation materiel avec 40,4% et le manque de la volonte avec 43,6%.
Tandisque les facteurs influençant sur le respect des règles
d'hygiène recommandees pour les mains sont nombreux, à savoir [3]
:
Facteurs de risque observes induisant un respect insuffisant
des règles : travailler dans une situation de surcharge en soins,
travailler en semaine (par rapport au week-end), porter des tabliers/des gants,
presence de robinet automatique, sous-effectifs (rapport patients/soignants
trop eleve), multiplication des opportunités à l'hygiène
des mains, ~tre médecin (par rapport aux infirmiers).
Facteurs evoques par les soignants : les lavabos mal places ou
insuffisants ; manque de savon, de serviettes ; besoins des patients consideres
comme prioritaires, interference dans la relation entre le patient et le
soignant, manque de connaissances des recommandations et des protocoles, oubli,
pas de modèle parmi les collègues ou les superieurs, scepticisme
quant à l'efficacité de l'hygiène des mains, desaccord
avec les recommandations, manque d'informations scientifiques démontrant
le lien entre l'amélioration de l'hygiène des mains et la
réduction des infections liees aux soins.
Obstacles supplémentaires à l'hygiène des
mains tels qu'ils sont perçus : participation insuffisante à la
promotion de l'hygiène des mains sur les plans individuel et
institutionnel, priorite insuffisante donnee par l'institution jà
l'hygiène des mains, sanctions administratives insuffisantes à
l'encontre de ceux qui ne respectent pas les règles, absence de
recompenses pour ceux qui les appliquent et l'institution dans son ensemble ne
prte pas suffisamment d'attention à la sécurité. Il a
constate que les facteurs humains qui influencent la pratique de
l'hygiène des mains touchent 47% des infirmiers [8].
En pratique, 36 infirmiers soit 38,3% ne se lavent pas les
mains avant l'administration de soins. Celui-ci a constate que 40%, 66,6% et
66,6% respectent cette pratique de lavage des mains entre deux patients
respectivement au
Centre Médical de la Mongala, Centre Hospitalier
Monkole et au Centre Médical de Kinshasa [8]. Il a été
relevé que 23,1% se lavent les mains après les soins. Cette
différence est due à la politique de chaque institution [9].
Pour promouvoir une hygiène des mains efficace, il est
essentiel de mettre à la disposition des soignants des SHA, en
particulier dans les endroits où il n'y a pas d'eau courante.
L'introduction de ce type de produits a eu pour résultat
d'améliorer le respect des règles d'hygiène chez les
soignants et a diminué le nombre des infections liées aux soins
[7]. Et en mettant en place des programmes de prévention, on pouvait
éviter 30% de ces infections. En organisation une campagne sur
l'hygiène des mains, les consommations de SHA et de savon ont
augmenté de 56% et 24% respectivement, et le taux d'attaque des MRSA
acquis à l'hôpital a chuté de 36% pour revenir à
des taux similaires à ceux observés en 2001[10].
Cette enqu6te a révélé qu'un
hôpital ne dispose la SHA alors que les résultats de son
utilisation ont prouvé un très bon rapport
efficacité/efficience. Le recours très fréquent au lavage
des mains est un facteur important d'irritation cutanée (25% de mauvaise
tolérance cutanée). Pour eux, l'utilisation de SHA
améliore autant la sécheresse cutanée mesurée
objectivement [10].
Nous avons aussi trouvé que 45,7% des infirmiers
utilisent le savon en brique. 61,7% sèchent les mains après
lavage par frottement avec 43,6% cas sur une serviette collective à
usage multiple. Et 73% utilisent l'essuie-main pour sécher les mains. Un
sérieux problème dans ces hôpitaux [5]. Si 67%
présument que l'hygiène des mains est synonyme au lavage de
mains, ils ont trouvé que 78% des infirmiers ont des connaissances sur
la différence entre le lavage des mains et la désinfection des
mains [5].
Les études récentes rapportent une
amélioration significative, grIce à l'instauration de cette
technique (SHA), de l'observance de l'hygiène des mains et même la
diminution concomitante de l'incidence des IN et des bactéries
multi-résistantes [11].
Les hôpitaux avec statut privé et le niveau
d'instruction A3 influencent respectivement le niveau de connaissances avec
p=0,01 et 0,02. Les services influencent le niveau d'attitudes avec p0,02. Il
n'y a aucune influence des services quand bien mrme qu'il a travaillé
avec les services suivants : salle d'observation, dispensaire, bloc
opératoire, soins intensifs pédiatrique, hospitalisation
pédiatrique, maternité, médecine interne,
réa-urgence [8]. Même dans les unités de
soins intensifs et réanimation les mieux dotées, 25 % des
patients admis contractent des infections liées aux soins.
La fréquence élevée des infections
liées aux soins dans les pays en développement est
expliquée par l'état de santé précaire de la
population, le manque de ressources humaines et techniques. Bien que les
estimations sur les infections liées aux soins évitables varient,
elles pourraient atteindre voire dépasser une proportion de 40% dans les
pays en développement [7].
L'indicateur «SHA»a permet donc d'accompagner et
d'inciter à l'usage des produits. Les équipes
opérationnelles d'hygiène hospitalière (comités
d'hygiène) doivent coordonner les grandes actions de mise en place de
ces produits dont l'usage est encore relativement nouveau même si les
premières SHA sont apparues en France au début des années
80. Ces actions reposent sur : l'importance de la tolérance
conditionnant l'acceptabilité et donc l'observance de la technique ; la
surveillance des phénomènes d'intolérance
éventuelle aux produits en lien avec la médecine de travail ; la
formation des professionnels sur le bénéfice de l'utilisation
(rapidité, M efficacité, tolérance ) et le bon usage des
produits [10]. Il y a plus de 150 ans, Ignace Philip Semmelweiss avait
montré à Vienne que la désinfection des mains par une
solution de chlorure de chaux permettait de réduire la mortalité
par fièvre puerpérale. Depuis cette époque, plusieurs
autres publications ont confirmé le rôle majeur de
l'hygiène des mains dans la prévention des infections
liées aux soins [12].
En l'absence de souillures visibles des mains par les liquides
biologiques, la SHA est préférable à l'eau et au savon
(liquide) car, le pain de savon ou savon en brique sèche la peau, se
craquèle et devient ainsi « des niches » à germes) du
fait de leur efficacité supérieure, de leur meilleure
tolérance cutanée et de leur facilité d'utilisation [13,
14].
Avant la friction
des mains
avec
SHA
Après
la friction
des mains avec SHA
Le niveau de connaissances de l'hygiène des mains a
évalué directement et 78% avaient de bonnes connaissances [5]. Le
niveau de pratique de lavage de mains est en moyenne de 57,5% chez les
infirmiers [8].
Les hôpitaux avec statut privé et le niveau
d'instruction A3 influencent respectivement le niveau de pratique avec p=0,007
et 0,04. Aucune école ne forme encore des infirmiers de ce niveau A3. Et
une remise à niveau est préconisée à cette
catégorie du personnel pour l'amélioration de leur pratique. La
tranche d'ges de plus de 44 ans ainsi que la tranche d'ancienneté de
plus de 18 ans influencent très significativement le niveau de pratique
avec p0,00. Le niveau d'attitude est significativement lié au niveau de
pratique avec un p=0,027. Cet état des choses reflètent la
réalité des congolais, c-à-d ils ont beaucoup de
connaissances sur bien des domaines entre autre l'hygiène des mains
mais, ils affichent une mauvaise attitude et pratique. Bref, ils sont plus
théoriques que pratiques. Même dans la formation
infirmière, il y a plus de temps consacré à la
théorie que de pratique.
Le staphylococcus aureus est le germe le plus isolé
avec 64% et 60% sur les pulpes des doigts et les bagues des soignants. En
plus de cela, certains germes isolés ont un
habitat oro-fécal. Le port de bijoux ou anneaux au niveau
de doigts constituent un réservoir. D'où, il doit rtre En
comparant les différents germes trouvés par les autres auteurs,
la réalité est que les soignants avec des mains souillées
vont aussi contaminer les poignées de porte et ils sont responsables des
infections croisées. Aucun hôpital ne dispose un comité
d'hygiène fonctionnel et dynamique.
|