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Pratiquer la psychologie clinique en institution hospitalière selon l'approche Lacanienne. Un à  un: cultiver la relation duelle pour favoriser l'expression de la singularité

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par Françoise Gady
Université Paris 8 - Master 2 professionnel psychologie clinique psychopathologie et psychothérapie 2007
  

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4.3 ATELIERS

Les ateliers sont conceptualisés comme des moyens thérapeutiques et non comme des espaces occupationnels.

Ils fonctionnent autour d'un seul médiateur qui peut être la peinture, le conte, la piscine, le psychodrame...

Les intervenants manifestent un intérêt pour l'atelier et y sont inscrits à l'année. Ils élaborent un projet pour cet atelier qui est validé par la psychiatre.

Les enfants sont affectés dans les différents ateliers en fonction de leur projet thérapeutique individuel travaillé en équipe et parfois de leur demande.

Entre les différentes activités programmées, les enfants bénéficient de temps libre, sous la surveillance des adultes. Ils peuvent prendre les vélos dans le jardin, jouer sur la tour, déambuler à leur guise, demander à voir une cassette vidéo ou écouter un disque. Ces temps sont nommés par l'équipe «des temps d'errance».J'ai été tout de suite très étonnée par ce terme auquel j'associai une connotation plutôt négative.

Le mot « errance » n'existe pas dans le dictionnaire Larousse18 !

On y trouve toutefois les mots «errer», «errant», «errements».

Ces mots dérivent étymologiquement19 du verbe latin «errer» = marcher et du participe passé «erratum», au pluriel «errata» du verbe «errare» = se tromper.

16 Lors de cette journée de l'ARAPI j'ai rencontré Martine, orthophoniste à la Pomme Bleue et aux Dominos accompagnée d'une étudiante. Elle me dit trouver que les querelles de « chapelles » étaient dépassées et ne servaient pas l'intérêt des enfants et de leurs familles...

17 (PINSOF,1995)

18 Dictionnaire Encyclopédique pour tous Petit Larousse en couleurs (1972) ; ed Librairie Larousse, Paris.

19 DAUZAT, A. (1964) Nouveau Dictionnaire Etymologique et Historique ; ed Librairie Larousse, Paris.

L'encyclopédie Quillet20 mentionne quant à elle le mot «errance» et le définit ainsi : «action d'errer» en précisant à nouveau les deux axes le verbe errer :

> Du latin «itinerare»(voyager) : « aller ça et là à l'aventure, aller de côté et d'autre ».

> Du latin «errare»(se tromper) : commettre une erreur, avoir une opinion fausse ;

exemple : «Tout homme est sujet à errer; errer dans la foi; errer dans le droit».

Ainsi celui qui erre va ça et là à l'aventure au sens propre au risque de se tromper, au sens figuré...

Le nouveau médecin de l'Unité 3 ne semble pas favorable aux temps d'errance sans médiateur en fonction d'une indication thérapeutique. « L'errance a d'autant plus d'intérêt qu'il existe un médiateur » écrit-elle dans une note de service « quel que soit le médiateur, la fonction d'observation est toujours sollicitée directement ou indirectement et la régulation en fait intégralement partie ».

Son objectif pour l'accueil des petits le vendredi matin est de créer un lieu de contenance psychique pour ces enfants.

Le cadre doit être ferme pour les soignants et le lieu de soin souple pour les enfants. Les éléments du cadre doivent se caractériser par une unité de lieu, de temps, de personnes, une régularité ,une répétition et un médiateur fonction d'une indication thérapeutique.

Si pour les enfants et tout spécifiquement pour les plus jeunes ou les nouveaux arrivants, les temps d'errance doivent effectivement être programmés dans le temps, médiatisés et encadrés pour permettre aux enfants d'être psychiquement contenus, leur souplesse d'encadrement peut aussi représenter des moments très riches pour les enfants.

En effet, j'ai pu observer lors de ces temps en partie informels beaucoup de créativité, tant au niveau des enfants que des soignants, cette créativité se révélant de nature à favoriser les échanges.

Vignette clinique : Un temps d' « errance »

C'est en rejoignant de façon informelle Julien que je vois jouer au basket sur la terrasse en attendant l'heure de l'atelier psychodrame qu'il pourra m'en appendre beaucoup sur ses difficultés.

Julien a 11 ans. Il est accueilli à l'Hôpital de jour « Les Dominos » depuis ses 6 ans et cette année, il est entré en sixième au collège. Il continue à venir le mardi soir à l'atelier psychodrame dans le cadre du CATTP.

Le jeu s'est organisé de façon informelle : nous avons chacun un ballon de basket visons à tour de rôle le panier de basket pour y faire entrer le ballon. Très absorbés dans notre jeu nous ne parlons pas tout de suite. C'est Julien qui engage la conversation alors que je me réjouis d'avoir enfin pu marquer un panier !

Il m'explique que lui aussi au début ne marquait pas mais que désormais il a un panier chez lui et qu'il peut s'entraîner. Je lui demande s'il joue seul chez lui. Il m'explique que son père est âgé et qu'il joue dés fois avec lui puisqu'il ne travaille pas. Je sais par les soignants que Julien n'est pas à l'aise vis à vis des autres enfants de la différence liée à l'âge de leurs pères aussi je saisis l'occasion de prendre le contre pied du point de vue habituel et je lui dis « ce doit être une chance pour toi d'avoir un père retraité car tu as tout le temps pour le voir ».Il marque un temps d'arrêt et je le sens effectivement étonné puis il me répond en souriant :

 

20 Dictionnaire Encyclopédique Quillet (1969),ed Quillet, Paris.

« oui, je le vois tous les soirs ».Nous continuons à jouer sans plus parler. Il a chaud, il transpire et je lui dis « tu as l'air fatigué ; après toute une journée d'école, tu peux te reposer un peu maintenant, si tu veux ? ».Il m'explique alors qu'il n'est pas fatigué à cause de l'école mais qu'il dort mal. Nous ne visons plus le panier ; tout en driblant au sol, nous parlons.

Il m'apprend que son grand frère est décédé d'une overdose il y a quelques années, qu'il l'aimait beaucoup et qu'il lui manque. La nuit, il se réveille et pense à lui. Il se demande s'il est au ciel, s'il le voit...

Des temps de transmissions écrites quotidiennes complétés par une réunion institutionnelle de synthèse hebdomadaire permettent à tous les membres de l'équipe une élaboration fine de ce travail clinique auprès des enfants.

En dehors des temps de soin, les enfants sont accueillis à l'école pour certains, en SESSAD (Service d'Education Spéciale et de Soins à Domicile) pour d'autres, en Halte garderie spécialisée (Nuage bleu et Saute Mouton) et parfois en famille d'accueil.

En outre, le professeur des écoles de l'éducation nationale assure un soutien des enfants scolarisés ou un soutien de la scolarisation. Les soignants rencontrent régulièrement les instituteurs des enfants qui sont instituteurs de CLIS ou instituteurs de l'enseignement général primaire ou professeurs du secondaire.

Dans l'esprit de « désinstitutionnalisation » dans lequel se sont inscrits dés leur création les hôpitaux de jour, les enfants vivent dans leur milieu familial mais certains passent une à trois nuits (ou une demi-journée) dans une famille d'accueil thérapeutique qui permet en particulier de soulager la problématique fusionnelle familiale et d'ouvrir l'enfant au monde extérieur.

Les familles sont rencontrées par la psychologue accompagnée le plus souvent d'un(e) infirmier(e).Ces rencontres ont lieu à la demande des familles ou de l'équipe mais le plus souvent à l'occasion d'un problème qui se pose.

Des réunions régulières avec les familles ne font pas partie du projet de soins de la structure.

4.3.1 ATELIER PSYCHODRAME PSYCHANALYTIQUE

J'ai pu participer durant mon stage à l'atelier psychodrame organisé dans le cadre du CATTP (Centre d'Aide Thérapeutique à Temps Partiel) le mardi soir, de 17hà 19h..

J'ai débuté mon stage en même temps que la constitution du nouveau groupe thérapeutique de l'année après les vacances d'été.

Le groupe est formé de 4 enfants réunis autour de Lara, Psychologue et de deux infirmier(e)s : Cathy et Yvon.

Il est convenu et dit aux enfants que je serai le preneur de notes pour que nous puissions bien nous rendre compte de l'évolution de chacun et pour que je puisse comprendre en tant que future psychologue comment le psychodrame permet d'aider les enfants à aller mieux.

Qu'est-ce que psychodrame psychanalytique groupal ?

Le psychodrame psychanalytique est né de la rencontre entre le psychodrame et la psychanalyse.

Moreno crée en 1919 à Vienne un théâtre de créativité et d'expression spontanée, une sorte
d'anti-théâtre. Il va bientôt transformer ce petit théâtre en Journal Vivant : des acteurs, des

amis, des acteurs amateurs, des habitués y jouent les nouvelles du jour essayant même de battre de vitesse les journaux.

« C'est au cours d'une séance du Journal vivant que Moreno eut l'idée de proposer à la jeune actrice amateur Barbara, de jouer le meurtre brutal et crapuleux d'une prostituée et découvrit les effets bénéfiques de la catharsis sur l'acteur. Puis il fera jouer à Georges et Barbara leurs problèmes, ce qui va les libérer, équilibrer leur couple et préfigurer le psychodrame. » (SCHUTZENBERGER, 1988)

A la différence du psychodrame de Moreno qui préconisait une décharge des conflits et tensions ou plus exactement « une catharsis », dans le psychodrame psychanalytique, la fonction interprétative du jeu prime et repose sur l'analyse du transfert et des résistances. La fiction que représente le jeu est une invite à une activité symbolisante souvent précaire pour le type de patients auquel cette thérapie s'adresse.

En effet une des indications de choix du psychodrame psychanalytique va être la psychose : « Dans le psychodrame que nous utilisons avec les malades psychotiques, la scission des relations transférentielles entre le « directeur » du traitement(qui ne joue pas mais reçoit le malade, lui parle sur le plan de la réalité, organise le jeu et donne les interprétations) et les personnages auxiliaires qui assument les rôles proposés par le malade est un élément essentiellement favorable(puisque matérialisant sans cesse l'opposition entre fantasme et réalité),alors que la disparition de cette opposition est un caractère essentiel de la défense psychotique. »(LEBOVICI, DIATKINE et DANON-BOILEAU1958)

Le psychodrame psychanalytique se scinde en deux courants : le psychodrame psychanalytique individuel et le psychodrame psychanalytique groupal.

C'est ce dernier qui, appliqué en majorité aux enfants et aux adolescents, est utilisé comme moyen thérapeutique aux « Dominos ».

Le Disposif :

Les enfants choisissent le thème du jeu. A tour de rôle chaque semaine, ils sont invités à proposer une histoire qu'ils souhaitent jouer. Dés cet instant il est intéressant de porter son attention sur la dynamique de groupe car le choix des thèmes et la distribution des rôles vont se révéler intéressants. Dans ce psychodrame, le transfert est dispersé puisque plusieurs personnes sont présentes.

L'enfant qui propose la scène à jouer répartit les rôles. La fin du jeu est déterminée par le directeur de jeu.

La manière dont l'enfant investit l'espace, la façon dont il distribue les différents rôles aux enfants et aux infirmiers, la façon dont il utilise son corps et sa parole sont à retenir également.

La grille d'analyse est informelle mais se compose des questions suivantes à se poser juste après la scène :

Qu'est-ce qui joue le rôle d'un contenant ? Existe t'il ? Si oui est-il solide? Protecteur ? Enfermant ? Ouvert ?

Quels sont les contenus figurés ? Combien y en a t'il ?

Quelles sont les interrelations entre contenant(s) et contenu(s) ? Entre contenus entre eux ?

Le transfert s'exprime dans le dispositif :

· A travers les propositions de thème, que celles-ci soient retenues, transformées à plusieurs ou oubliées...

· Dans les thèmes précis des psychodrames effectivement mis en scène(le résumé que l'on peut en faire, le décalage entre ce que l'on a dit que l'on allait jouer et ce que l'on a effectivement joué.

· Le déplacement réel des participants par rapport à l'aire de jeu initialement désignée

· Le vécu émotionnel et le détail précis du jeu de chacun.

Il est important de garder des notes de ce travail de façon à voir ensuite dans un travail de relecture et de synthèse les éléments récurrents au fil des séances.

Les consignes sont chaque fois clairement rappelées par Lara : « On ne se touche pas, on fait semblant » et l'espace de jeu est aussi clairement désigné et même matérialisé au sol par une barrière de coussins.

Vignette clinique : Une séance de psychodrame LES PARTICIPANTS :

Julie11 ans qui arrive de la CLIS(Classe Locale d'Intégration Scolaire).

Elle participe aussi à l'atelier peinture du lundi soir.

Elle vit avec sa maman et son frère aîné psychotique.

Elle suscite débat dans l'équipe : si le motif d'admission est « Trouble envahissant de la personnalité de type psychotique », nombre soignant la pensent plutôt de structure névrotique avec des traits hystériques, et atteinte de débilité légère.

Pierre 10 ans entré à l'hôpital de jour en 2004 pour troubles graves de la personnalité. Il est scolarisé en sixième SEGPA

Julien 11 ans admis à l'hôpital de jour en 1997 à l'âge de deux ans pour « Trouble envahissant de la personnalité de type psychotique ».Il est scolarisé en classe de sixième « ordinaire » dans le même collège que Pierre.

De structure psychotique, cet enfant de 11 ans a des traits paranoïaques.

Paul 11 ans est aussi un enfant psychotique. Il a de plus de grosses difficultés d'élocution avec une dysarthrie prise en charge en séances d'orthophonie.

Ils se retrouvent réunis ce soir comme chaque semaine à l'Hôpital de jour « Les Dominos » pour ce temps psychothérapeutique.

Lara (psychologue) qui est le directeur du jeu ;

Yvon et Cathy (infirmiers)

Françoise (stagiaire psychologue) : observateur et preneur de notes.

LE DEROULEMENT :

C'est au tour de Julien de dire le thème du psychodrame.

Comme à chaque séance Lara explique les consignes :

« Julien pense à une histoire qu'il veut raconter et après on va se distribuer les rôles ».

Les thèmes de l'histoire de Julien sont :

· un film d'horreur

· un crime

Il y est question d'un mort vivant : « Je suis le mort vivant » dit Julien.

On note déjà la capacité de Julien à dire «Je» ce qui montre son accès à une individuation malgré sa psychose.

Il y est également question d'un monstre avec un bazooka caché à la cave (on remarque l'allitération sans pouvoir aller plus loin pour le moment dans l'analyse ; on note « la cave » lieu souterrain et sombre, lieu de l'inconscient ?...), d'un parrain, Monsieur Domino(on note le signifiant !)

A la fin de l'histoire le monstre caché fera tomber son bazooka après avoir tué deux enfants (qui feront semblant d'être tués car ils ne seront que légèrement blessés).

« Les keufs seront appelés et aussi l'ambulance et le monstre sera lui-même tué par le mort vivant ».

Tous les enfants guéris et le mort vivant feront alors la fête.

Le groupe discute sur le mort vivant : « on le voit ou on ne le voit pas ? » « Est-il différent d'un fantôme ? »(le grand frère de Julien est décédé d'une overdose quand Julien avait 5 ans. N'est il pas ce mort vivant que souhaite incarner Julien ?)

Tandis que Julien expose son scénario, les enfants interviennent. Lara répète souvent : « Oui, cela se pourrait mais c'est son histoire ».

La thérapeute amène ainsi les enfants à se différencier, à se singulariser.

Paul pose beaucoup de questions et avance des explications au comportement du monstre : « c'est par vengeance »

Quelquefois, l'enfant narrateur, Julien, accepte d'inclure dans son histoire des éléments suggérés par les autres enfants.

Julien est invité à distribuer les rôles :

Il sera le mort vivant.

Cathy jouera le rôle d'un enfant de 20 ans ,

Yvon sera le monstre ;

Un des enfants s'appelle Clara (c'est presque Lara...) et sera joué par Julie.

Un autre enfant sera joué par Pierre qui refuse car il ne veut pas jouer ce rôle où il est tué par un monstre mais il accepte finalement sous la pression des autres qui lui certifient qu'il pourra faire la fête à la fin puisqu'il ne fait que semblant d'être tué !

Pierre est un enfant autiste : il n'a pas accès à l'imaginaire, il ne fait pas comme ou semblant : il est l'autre...Cet atelier conte l'amène alors à essayer d'imaginer et à décoller de la réalité ce qui est particulièrement difficile pour lui.

Une fois les rôles distribués, les enfants sont invités à prendre place sur l'espace de jeu qui est clairement déterminé par Lara. Les enfants se mettent d'accord sur le lieu de la cave d'où sortira le monstre avec son bazooka.

Le début du jeu est donné par Lara.

29

Cela n'avait pas été prévu mais les enfants commencent le jeu en mimant la préparation d'une fête. Tous les enfants investissent leur rôle quand surgit Yvon. Ils sont très effrayés par Yvon jouant son rôle de monstre menaçant et tirant avec son bazooka. Les enfants crient et rient en même temps en essayant de se cacher les uns derrière les autres et les deux enfants de l'histoire tombent par terre.

Les adultes jouent mais pas trop pour ne pas prendre toute la place afin de laisser s'exprimer les fantasmes des enfants...Il va s'agir de ne pas intervenir trop vite pour ne pas combler, tout en intervenant suffisamment pour soutenir les enfants dans ce qu'ils expriment...)

Le monstre trébuche, fait tomber son bazooka et démuni se fait tuer par le mort vivant qui surgit.

« Allo la police » dit Julien qui fait semblant d'appeler (Julien fait intervenir les représentants de l'ordre, le rapport à la loi est ici posé ce qui n'est pas évident pour un enfant psychotique. Ceci semble attester de l'accès de Julien au signifiant phallique, de sa possibilité de se soutenir du Nom du Père)

« Allo, les pompiers » il y a deux enfants à amener à l'hôpital...(Julien a accès aux notions de réparation, de soin).

L'histoire jouée par les enfants se termine par la fête comme cela était prévu. Par contre, nous constatons que leur façon de jouer la fête se limite à mettre de la musique : un enfant mime l'installation d'un CD dans la chaîne. Ils ne dansent pas par exemple, et restent plutôt embarrassés même quand les soignants leur répètent que c'est la fête...)

Lara signale que c'est terminé et chaque enfant vient alors s'asseoir dans le petit coin spécifique réservé à cet effet et à distance de la scène. Ainsi, la transition dans l'espace et dans la temporalité est bien marquée.

La psychologue engage chacun à exprimer son ressenti vis à vis du personnage qu'il vient de jouer : « Comment vous avez trouvé ? ».

Elle interroge aussi leurs réactions et met des mots sur leurs émotions : « Là tu avais peur, tu criais... »

Puis elle signale que « c'est fini ». Les enfants partent en courant et me font l'effet d'une nuée de moineaux!

 

Je remarque avec surprise qu'il n'existe pas de temps intermédiaire, de «sas» avant leur départ. En fait, l'enfant psychotique n'interroge pas le rapport au manque comme peut le faire le névrosé en raison de son angoisse de castration...L'enfant psychotique se situe exclusivement dans le présent et cette temporalité toute particulière le caractérise.

Après le départ des enfants, nous nous retrouvons autour de la table pour une réunion de régulation.

Nous reprenons le thème de l'histoire, ses liens avec les thèmes précédents ; les personnages et comment chaque enfant s'est approprié son rôle ; les réactions des soignants qui ont participé à la scène ; la fin de l'histoire, ; les signifiants ...

Le jeu du groupe est analysé mais aussi le jeu de chaque enfant de façon singulière et la prise
de notes dans le cahier se termine par une synthèse pour chaque enfant (son jeu ; des

remarques sur l'évolution de son jeu par rapport aux psychodrames précédents ; des questions et hypothèses.

Lors de la réunion de synthèse de chaque enfant, cet outil sera repris et analysé dans une perspective synchronique et diachronique.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein