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Accords de partenariat économique et système agricole centrafricain

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par Hermas Guy Socrate Dieu Béni DJAMAWA ENDJIKPENO
Université de Bangui République Centrafricaine - Maà®trise 2009
  

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SECTION II : LE SYSTEME DE CULTURE CENTRAFRICAIN

D'une manière générale, un "système de culture" désigne une combinaison de culture sur un type de sol donné et sous des conditions spécifiques de technologie. Son unité spatiale est la parcelle23(*).

En République Centrafricaine, l'agriculture est fortement caractérisée par un système de culture itinérant dû notamment aux conditions très favorables du potentiel naturel : l'immensité du territoire avec une densité de production très faible, une pluviométrie optimale, un relief peu accidenté ajouté aussi au bon niveau de fertilité du sol constituent des immenses atouts pour le système de culture centrafricain.

Pour caractériser ce système, nous allons tout d'abord identifier les principales cultures pratiquées ainsi que leur mode de production (rotation, association), puis nous présenterons les itinéraires techniques adoptés pour conduire ces cultures, et enfin nous analyserons aussi les facteurs qui favorisent ou qui limitent le développement de ce système de culture.

2.1.Identification des cultures pratiquées.

L'agriculture centrafricaine est caractérisée par la pratique de deux types de cultures et utilise divers modes de production. Dans cette présente analyse, nous présenterons respectivement les différents types de culture pratiquée ainsi que leur mode production.

2.1.1. Les types de culture pratiquée.

On distingue en République Centrafricaine deux types de cultures à savoir la culture vivrière et la culture de rente (ou encore culture d'exportation).

2.1.1.1. Les cultures vivrières.

L'agriculture vivrière est la plus pratiquée en République Centrafricaine. Elle joue un rôle très prépondérant dans l'agriculture en général: Elle fournit des aliments nécessaires qui assurent la base alimentaire des Centrafricains. Elle produit des légumineuses (arachide, haricot, petit pois, bananes verts), les tubercules et autres racines (manioc, patate douce, Ignames) et les céréales (maïs, mils courges, blé riz etc.).

Le secteur vivrier, analysé en terme d'emploi représente 67% de la main d'oeuvre totale du secteur agricole24(*) : il est donc le grand pourvoyeur d'emploi et il contribue aussi à renforcer la sécurité alimentaire du pays.

L'analyse du tableau ci-dessous nous permettra d'appréhender l'importance de l'agriculture vivrière en terme de sa contribution au PIB centrafricain.

Tableau 10 : Etats des secteurs de production Centrafricain (en millions de FCFA) : réalisation 1994-2000

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Secteur primaire

199,3

209,5

218,1

232,5

243,9

245,7

254,1

Agriculture dont :

- Subsistances (culture vivrière)

- Culture de rente

121,4

118,7

2,8

128,6

125,6

3,0

137,2

133,9

3,3

146,1

143,3

3,6

154,8

150,9

3,9

154,3

150,4

3,9

157,8

150,0

3,7

Elevage

43,2

45,0

47,8

47,8

49,2

50,7

52,2

Secteur secondaire

63,5

65,8

58,2

56,1

56,2

59,2

54,6

Secteur tertiaire

97,6

100,0

95,5

101,4

103,7

110,7

104,6

Source : croissance pro pauvre G. AHO PNUD 2005.

Les données du tableau ci-dessus nous permettent de voir très concrètement que l'agriculture vivrière joue aussi un rôle très important dans le secteur agricole Centrafricain. Elle est aussi davantage orientée vers l'autoconsommation de la population locale. Depuis les années 1994 à 2000, sa contribution en terme de valeur ajoutée analysée dans le produit intérieur brut (PIB) centrafricain représente les 57% du PIB généré par le secteur agricole dans le PIB global.

Parmi les productions vivrières, le manioc reste depuis toujours le principal aliment de base des centrafricains ; elle représente en effet 55,1%25(*) de la production totale de la culture vivrière. Il est suivi respectivement de l'arachide, du maïs, de la courge, du sorgho, du mil, du sésame et du paddy. A côté de ces produits, il existe aussi d'autres cultures vivrières marginales qui jouent aussi un rôle important, non seulement dans la satisfaction des besoins de la population rurale en calories, mais également dans la formation de revenus. Il s'agit des produits tels que : la banane, le taro, l'igname, et les cultures maraîchères comme : la tomate, les oignons, les pommes de terre, le haricot vert et le niébé.

Le tableau ci-dessous va nous présenter l'évolution actuelle de la production de la culture vivrière de la RCA en nous faisant aussi des projections pour l'année en cours.

Tableau 11 : Production vivrière : réalisation 2005-2008 (en milliers de tonnes)

Cultures vivrières

2005/2006

estimations

2006/2007 estimations

2007/2008 estimations

2008/2009 Projection

Variation

2007/2006

Manioc

566.9

572.0

595.0

608.0

4.0%

Arachide

145.4

146.1

157.9

165.8

8.1%

Mil et sorgho

56.9

59.0

59.2

60.4

0.3%

Maïs

131.0

131.0

141.1

148.2

7.7%

Paddy

34.1

34.1

37.6

39.5

10.3%

Sésame

46.2

46.2

48.1

49.0

4.1%

Courge

30.4

30.4

31.6

32.3

3.9%

Total

1010.9

1018.9

1070.5

1103.2

5.1%

Sources : Services de la comptabilité nationale (07 Novembre 2008). Réalisé par la BEAC.

NB : Les prévisions sont faites sur la base des données estimatives 2005/2006.

Ce tableau nous montre que le principal aliment de base (le manioc) évolue très considérablement par rapport aux autres produits vivriers.

Les modes de production utilisés pour les cultures vivrières sont très divers et variables selon les zones de production agricole centrafricain ; en effet, nous pouvons constater dans une zone que les cultures sont pratiquées sous forme de rotation tandis que dans une autre elles peuvent être pratiquées sous forme d'association.

Pour faire une distinction, nous analyserons ces différents modes de culture dans les trois grandes principales zones agricoles centrafricains. A titre de rappel, il convient de noter que l'agriculture centrafricaine est globalement divisée en trois grandes zones agricoles26(*).

La première zone agricole regroupe la partie Ouest de la République Centrafricaine et le long du fleuve Oubangui. Dans cette zone, les cultures vivrières sont pratiquées sous la forme de culture associée c'est-à-dire une culture dans laquelle l'on peut y cultiver au moins deux différents types de produits agricoles (par exemple: manioc et arachide).

La seconde zone regroupe la partie du plateau centrale du pays. Elle est caractérisée par une pluviométrie suffisante qui permet la pratique de deux cycles de cultures vivrières annuelles. Dans cette zone, les cultures sont pratiquées sous forme de rotation c'est-à-dire par alternation les unes aux autres.

Enfin, la troisième zone agricole centrafricaine, localisée dans le Nord du pays a été marquée principalement par des cultures vivrières céréalières pratiquées aussi sous forme de rotation.

2.1.1.2. Les cultures de rente (ou culture destinée à l'exportation)

La culture de rente (ou des produits agricoles d'exportation) n'est pas pratiquée dans l'ensemble du territoire du pays, ceci, pour des raisons surtout d'ordre climatique. Les principaux produits agricoles d'exportation de la RCA sont : le café, le coton et le tabac.

· La culture du café est pratiquée en RCA dans les préfectures de la lobaye, de la sangha-Mbaéré, de la Mambéré Kadeï, de la Basse Kotto, du Mbomou et dans les sous préfectures de Bimbo et Kouango. Au cours des six premiers mois de l'année 2008, selon la note de conjoncture produit par la BEAC27(*) , le volume du café produit et contrôlé par l'office de règlementation, du contrôle et du conditionnement des produits agricoles (ORCCPA) s'élève à 1876,9 tonnes. Ce volume, comparé au volume des années précédentes témoigne une baisse de production du café. Selon l'ORCCPA, cette baisse résulte notamment de manque de l'encadrement des cultivateurs, de l'abandon des plantations, de l'absence de soutien à la filière et de la dégradation prononcée des pistes dans les zones caféières rendant difficile les collectes.

· La culture cotonnière est pratiquée dans le nord du Mbomou et de la basse Kotto, le Sud de la Ouaka, du kémo, Nana-Gribingui, de l'Ouham, dans l'ombella M'Poko, la haute Sangha et la Nana-Mambéré. A la fin du mois de juin 2008, la cellule de coton a déclaré une production de coton graine et coton fibre respectivement de 1082 tonnes et 417 tonnes.

Le tableau ci-dessous nous présente l'évolution de la production cotonnière au cours de ces dernières années.

Tableau 12: Production du Coton (en tonnes) : réalisation 2004-2007

 

Compagne de janvier à décembre

 

2004-2005

2005-2006

2006-2007

Variation

2007/2008

Coton graine

Coton fibre

Rendement à l'engrainage

5496

2297

42,5%

3674

1471

41,1%

2274

966

41,0%

-38,1%

-34,3%

-0,2%

Source : Socadetex (2004 et 2005), cellule coton (2006 et 2007).

La production cotonnière au cours de la période des années 2004 à 2007 est en constance baisse.

· Enfin, la culture du tabac est pratiquée sur un espace restreint (Gamboula et dans la Mamberé - Kadeï). La production de tabac dans les années précédentes est présentée par le tableau ci-dessous.

Tableau 13 : Production du tabac : compagne de 2001 - 2003.

 

Compagne

2001/2002

Compagne

2002/2003

Variation en %

Récolte (tonnes) dont :

Tabac de cape

Tabac de coupe

Nombre de planteurs

Superficie (hectares)

172

130

42

1340

19

217

156

61

1507

20

26,2%

20,0%

45,2%

12,5%

5,3%

 

Source : Compagnie d'exploitation de tabac centrafricain (CETAC Août 2008)

En ce qui concerne les modes des cultures, nous pouvons préciser que le café est pratiqué sous la forme de culture dérobée tandis que le coton et le tabac sont pratiqués sous forme de rotations.

Les itinéraires techniques adoptés par les cultivateurs pour ces deux types de cultures sont ceux que nous avons déjà évoqué dans la section précédente.

* 23 cf. cours d'économie rurale E. Bétid. Maîtrise en science économie. Premier chapitre du cours.

* 24 Ministère de l'agriculture. Rapport annuel sur l'agriculture. 2005. pages 12.

* 25 Note de conjoncture de l'économie centrafricaine de juin 2008. BEAC. Pages 18.

* 26 La répartition de ces zones a été faite par le ministère de l'agriculture compte tenu des variations du climat. Pour plus de détails, lire le rapport du projet # 083 réalisé par Monkan et al. Avril 2005. Pages 56.

* 27 Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC). Note de conjoncture. Mai 2008. Page 10.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci