2.2.Analyse des opportunités et contraintes du
système de culture
Cette présente analyse a pour objet de nous
révéler les opportunités que dispose le système de
culture centrafricain puis de présenter aussi les principales
contraintes qui freinent le développement de ce système.
2.2.1. Les opportunités du système de
culture.
Les opportunités qui s'offrent au système de
culture sont multiples et sont analysées surtout au niveau naturel. En
effet, les ressources naturelles disponibles en RCA sont relativement
abondantes par rapport à sa population. Les conditions agro
écologiques sont favorables à l'agriculture et
l'élevage ; la superficie du pays est vaste28(*) comparée à sa
population donnant ainsi la possibilité de vastes terres propices aux
activités agro pastorales. Selon le ministère de l'agriculture,
sur près de 15 millions d'hectares de terres arables, entre 600.000 et
700.000 hectares seulement sont mis en culture chaque année
représentant ainsi près de 1% du territoire national et 4,4% de
la superficie cultivable29(*) : ceci nous montre que le pays dispose en
abondance des superficies de terre cultivables qui ne sont pas encore
exploitées. Mais malgré ces opportunités, il convient de
noter que les quantités des productions des différentes cultures
ne sont pas toujours à la hauteur des énormes
potentialités que regorge le pays : ceci nous témoigne
l'existence de plusieurs entraves contraignant le développement du
système de culture.
2.2.2.Les contraintes au système de culture
Les principales contraintes qui s'opposent au
développement du système de culture centrafricain sont d'ordre
technique et sont spécifiques à chaque type culture. Nous
présenterons respectivement dans cette analyse les entraves liées
aux cultures vivrières et celles liées aux cultures de rente.
En ce qui concerne la culture vivrière, les
principales contraintes s'opposant à cette culture peuvent être
analysées comme suit :
· On constate un très mauvais état des
infrastructures de base, notamment routières qui empêche
l'acheminement des denrées de la zone de production pour les
marchés ; ceci a fait que chaque année, les producteurs
peuvent se retrouver facilement avec des énormes stocks de produits
invendus ; cette situation les décourage davantage à
entreprendre les mêmes cultures pour la prochaine campagne agricole. Ceci
provoque souvent des baisses considérables de production. Par
ailleurs les quelques rares pistes fréquentables qui relient les zones
de production aux marchés des villes ou des régions des alentours
sont infestées des coupeurs de routes provoquant ainsi la
désorganisation des circuits de commercialisation des produits et
d'approvisionnement des cultivateurs en intrants;
· Les outils de production utilisés sont
restés rudimentaires provoquant la baisse de la
productivité ;
· Il y a également la disparition des structures
d'encadrement des cultivateurs.
La culture de rente ou d'exportation rencontre elle aussi les
mêmes obstacles que nous venons d'analyser pour les cultures
vivrières mais à cela, nous pouvons y ajouter aussi:
· Abandon des plantations du fait de la faiblesse de
leur rendement;
· Absence de soutien à la filière;
· Absence d'encadrement des cultivateurs et la
dégradation prononcée des pistes dans les zones
caféières rendant difficile les collectes.
Au total, le système de culture centrafricain est
caractérisé par deux types de cultures. Ce système
dispose naturellement des potentialités qui devraient efficacement
contribuer au décollage de l'agriculture centrafricaine mais qui
malheureusement ne sont pas exploitées de manière optimale.
* 28 La superficie du
territoire est de 623000 km2 pour une population de 4.000.000 d'habitants soit
une densité de 6,42 hbt/km2.
* 29 Projet # 083. Monkan et
al. 2005. pages 59.
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