Accords de partenariat économique et système agricole centrafricain( Télécharger le fichier original )par Hermas Guy Socrate Dieu Béni DJAMAWA ENDJIKPENO Université de Bangui République Centrafricaine - Maà®trise 2009 |
2.2.3. Une nouvelle approche de la coopération commercialeA titre de rappel, les relations commerciales privilégiées entre le groupe des Etats ACP et l'Union Européenne ont été basées sur les préférences commerciales non réciproques depuis 1975 qui accordaient un libre accès au marché communautaire (de l'UE) pour l'essentiel des produits originaires des pays ACP. Notons qu'à l'origine, ces préférences avaient pour objectif le développement des pays ACP, la diversification de leur économie ainsi que la diversification de leurs produits d'exportation. Mais la réalité de la situation économique des Etats ACP nous montre très clairement que ces préférences n'ont même pas été à la hauteur des attentes suscitées. En effet, malgré un libre accès des produits ACP sur le marché de l'Union Européenne, plusieurs analyses nous montrent que ces pays restent toujours marginalisés dans le commerce mondial. Leur part dans les importations totales de l'Union Européenne ne cesse de diminuer de jour en jour et leurs exportations sont demeurées depuis toujours peu diversifiées. Une analyse de certains faits en chiffres de la situation commerciale des pays ACP va donc nous permettre de voir en quoi ces pays ont bénéficié des préférences commerciales non réciproques qui leurs ont été accordées. En effet, entre 1976 et 1999, la part des produits des pays ACP dans les exportations mondiales a été passée de 3,4% à 1,1% et la part des pays ACP dans les importations totales de l'Union Européenne est passée du 6,7% à 2,8%11(*) . Enfin, très précisément en 1999, dix produits africains représentaient leurs exportations totales vers l'UE. Le premier tableau ci-dessous nous fait l'état des principaux produits exportés par les pays ACP vers l'UE. Tableau 2 : Principaux produits importés des pays ACP
Source : Euro Stat 2003. L'analyse des données du tableau ci-dessus nous permet donc de constater une réduction considérable du nombre total des produits primaires des pays ACP exportés vers l'UE. De cette réduction nous pouvons aussi noter un manque total de diversification de ces produits. Cette situation réduit en moyenne la part des exportations des produits des pays ACP par rapport aux produits exportés par d'autres régions vers l'UE. A titre illustratif, le tableau ci-dessous nous permettra de voir très concrètement la part des produits de base des pays ACP dans les importations de l'Union Européenne. Tableau 3: Importation de l'Union Européenne (en milliards d'Euro, prix courant)
Source : Euro Stat 2003. Le tableau ci-dessus nous montre très clairement que la moyenne de la part des produits ACP dans les importations de l'UE n'a connu qu'une évolution très modeste par rapport à la moyenne des produits exportés par d'autres régions. En effet, cela n'a été que de 21,6% contre 89,28% pour l'Asie et 27,86% pour les pays de l'Amérique du Sud. Cette situation doit nous amener à mieux réfléchir sur les possibilités de développement des pays ACP qui a été axée seulement (dans le cadre des relations de partenariat) sur la promotion de leurs échanges par le biais de la vente de leurs produits primaires. Sur l'ensemble de la période de 1979 à 2002, la part des produits ACP importée par l'UE n'évolue qu'en dent de scie. Au total, les analyses ci-dessus ainsi que les chiffres du commerce extérieur des pays ACP que nous venons ici d'analyser nous permettent de dire que les préférences non réciproques n'ont pas réussi à servir les objectifs assignés en terme de développement économique, de diversification de la production et d'augmentation des flux commerciaux des pays ACP. Cette situation, ajoutée au fait que ces préférences ne sont pas aussi compatibles aux règles de l'OMC constitue ainsi les principaux motifs de révision des termes de la relation commerciale ACP-UE en vue d'être conforme aux règles de l'OMC et profitable en même temps aux pays ACP. Cette révision constitue donc la nouvelle relation commerciale instaurée par les APE. * 11 Revue : la négociation des accords de partenariat économique. Commission Européenne.2007 page 14. |
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