L'efficience d'échelle permet de rapporter la
mesure de l'efficience technique aux rendements d'échelle obtenus pour
les niveaux d'activité optimaux. Elle caractérise l'écart
existant entre les performances constatées et celles qui seraient
obtenues dans une situation d'équilibre concurrentiel de long terme oil
le profit est nul, c'est-à-dire par rapport à une situation oil
les rendements d'échelle sont constants. Ainsi, une entreprise est
inefficiente d'échelle si sa situation initiale est
caractérisée par des rendements d'échelle croissants ou
décroissants.
L'efficience technique pure reflète la
capacité d'une entreprise à optimiser sa production pour un
niveau donné d'intrants et, symétriquement, à minimiser
ses consommations en ressources pour un niveau donné de production. Elle
reflète l'organisation du travail à l'intérieur de
l'unité de production, l'habilité d'organiser, de motiver et de
surveiller efficacement les employés et les superviseurs ou encore
l'habilité d'éviter les erreurs et les mauvaises
décisions(DANIELA BORODAK, 2007). Ces aspects de l'efficience sont
souvent classés sous la rubrique « X-efficience >>. Par
conséquent, la mesure de l'efficience technique pure est
indépendante des prix des produits et des intrants et de la
disponibilité de ces derniers.
Pour illustrer ces deux types d'efficience, COELLI et AL.,
(1998) représente dans un repère, une fonction de production
à un seul facteur (figure 1.2)
FIGURE 1.2 - Efficience technique pure et efficience
d'échelle
Source : COELLI et AL., (1998)
La firme N (figure 1.2) est techniquement inefficiente
étant donné qu'il est possible de produire la même
quantité d'output avec moins d'intrant. Cette inefficience technique
provient de deux sources : inefficience d'échelle et inefficience
technique pure. L'efficience technique pure correspond au rapport
XXMN et l'efficience d'échelle
est égale à XXM H . Le produit de
ces deux efficiences correspond à l'efficience technique totale au point
N, soit XXHN .
L'efficience d'échelle caractérise
l'écart existant entre les performances constatées et celles qui
seraient obtenues dans une situation de rendements d'échelle constants.
Le rendement d'échelle constant correspond à un équilibre
concurrentiel de long terme où le profit est nul. A long terme, tous les
facteurs de production peuvent etre ajustés par le producteur pour
réduire son inefficacité.
La courbe en trait discontinu sur la figure 1.2 traduit l'effet
du progrès technique correspondant au déplacement de la courbe
(frontière) vers le haut.
Le manque d'efficience est surtout attribué selon
BAcHTA et CHESiL (2002) au manque de concurrence qui fait que les firmes
peuvent se permettre d'opérer en dessous de leur frontière si
elles sont protégées sur le marché. L'asymétrie de
l'information ou l'accès à l'information sur les prix de
marché des facteurs et des produits peut expliquer l'inefficience
allocative des producteurs. La mesure de l'efficience technique
(économique) commence par l'estimation de la frontière de
production (coût ou profit). Les méthodes d'estimation des
frontières et de l'efficience sont multiples.