Le soja utilise de manière efficace la
fertilité résiduelle et répond rarement à un
épandage direct d'engrais (Javaheri et Baudoin, 2001). Cependant, il est
possible d'envisager une fertilisation directe en pleine
végétation. Dans ce cas, les types et les quantités
d'engrais nécessaires dépendent de la qualité du sol et ne
peuvent être déterminées que localement (Lof
et al., 1990). Ils précisent de façon
générale que :
· sur sol riche en bradyrhizobium ou
inoculées avec cette bactérie, les graines de soja peuvent se
passer d'engrais azoté ;
· Le phosphate et le potassium accroissent fortement les
récoltes.
· La plante de soja exige beaucoup de calcium ; ce dernier
stimule aussi le développement du bradyhizobium qui contribue
à la fixation de N2.
Bien qu'il soit théoriquement établi que la
fixation rhizobienne suffit aux besoins de la plante jusqu'à un
rendement de 3,5 t/ha environ, un apport d'azote de 50kg sous forme
d'urée
en début de croissance est très
bénéfique (CIRAD-GRET, 2002). Mais, cet apport est entrepris en
cas d'échec de l'inoculation c'est-à-dire que si la
végétation de la parcelle présente globalement un aspect
jaunâtre et si plus de 30 % des plants ne portent pas de nodosités
(CETIOM, 2008).
Quant aux autres éléments majeurs, le potassium
(K) et surtout le phosphore (P) dont la disponibilité est faible dans
les sols tropicaux (FAO, 2004 ; Miao et al., 2007 ; Nian, 2007), ils sont
apportés à la culture du soja en fumure de fond avant le semis.
En effet, cet épandage est nécessaire si le P disponible est
inférieur à 30 kg de P/ha (Javaheri et Baudoin, 2001). La dose
préconisée pour chacun des engrais P2O5 et K2O est de
45kg/ha pour une culture de soja avec un rendement de 2,5t/ha. A
l'opposé, Giller et Dashiell (2007) affirment qu'un apport de fond
d'engrais de 20-25 kg de P2O5 /ha est souvent nécessaire pour
une fixation symbiotique appropriée de N2 et pour la croissance
générale. D'autres doses de P valables (CETIOM, 2008) et des
utilisations encore plus récentes et très efficientes de la
fiente de volailles ont été également
évoquées (Elsheikh et al., 2008).
A cette variabilité de doses de P en fonction des
différentes zones d'étude s'ajoute le risque de stress
provoqué par des apports extrêmes en P pouvant entraîner sur
la culture la chute de 50% de la production de matière sèche et
des nodules (Tsvetkova et Georgiev, 2003). Ce qui nécessite de ce fait
que des précautions au niveau local soient prises.