2.6.2.3. Inoculation et Semis
Le soja se multiplie par graines. Pour définir la
période à laquelle on doit semer, il convient de tenir compte des
facteurs climatiques énumérés précédemment
:
· la température à laquelle la graine germe
;
· la période de disponibilité en eau ;
· la période pendant laquelle la durée du
jour sera bonne pour la floraison (Nieuwenhuis et Nieuwelink, 2005).
Ils évoquent également des exemples pertinents
en Afrique qui montrent clairement comment la période à laquelle
le soja est semé détermine le rendement à la
récolte. En général le semis se fait au début de la
saison des pluies. Selon Giller et Dashiell (2007), les graines peuvent
également être semées avant le début de la saison
des pluies, ou lorsque le sol est humide. Différentes densités de
semis sont évoquées par plusieurs auteurs (Lof et al., 1990 ;
Javaheri et Baudoin, 2001 ; CIRAD-GRET, 2002 ; Giller et Dashiell ,2007).
Celles-ci varient en fonction des zones et des objectifs de production
envisagés.
Le soja est semé en lignes espacées de 0,20 -
0,40 - 0,60 - 0,75 à 1m. Sur ligne, 1 à 6 graines sont
semées en poquets espacés de 5- 7,5- 10 à 30cm à
une profondeur de 2 à 5cm. Notons cependant que les petites dimensions
(< 60cm entre ligne et = 10cm entre poquet) sont conseillées en
culture mécanisée.
Quant à la quantité de semence utilisée,
elle est évaluée de 40-120 kg à l'hectare (selon la taille
et la capacité germinative des semences). Apres semis, la levée
des semences, qui exige de la chaleur et de l'humidité, s'observe
à partir du 3ème jour et dure environ 12 jours.
Enfin, en ce qui concerne les rendements, ils varient suivant
les conditions ci-dessus définies entre 0,5 t/ha (Afrique tropicale)
à 4,5t/ha en grande culture; le rendement potentiel du soja étant
de 3t/ha.
En Afrique tropicale, les petits paysans cultivent le soja en
culture pure ou en association avec du maïs, du sorgho ou du manioc. Dans
ce second cas, les densités de semis sont inférieures à
celles de la culture pure (Giller et Dashiell ,2007).
Au Bénin, les densités de semis sont aussi
très variables suivant les régions et se situent entre 95.000
plants à 400.000 plants à l'hectare (voir tableau 1
ci-après).
Tableau n°1 : Densités de
semis appliquées par les producteurs de soja dans les différentes
régions du Bénin.
Régions
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Ecartements de semis
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Densités de plants/ha
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Sud
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Couffo
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40 cm x 20 cm x 2 plants
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250.000
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Ouémé-Plateau
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200.000
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60 cm x 25 cm x 3
|
à
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plants
|
267.000
|
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Zou
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70x30x2plants ou
|
95.238
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75x30x3plants
|
à
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|
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133.333
|
Centre
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Collines
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70x40x3plants
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107.142
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Borgou
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Nord
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Densités également disparates semblables
à
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Atacora-Donga
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celles retrouvées dans le Sud
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Source : AFE, 2008
Mais, pour un objectif d'amélioration et
d'harmonisation des densités de semis, 300.000 plants à l'hectare
ont été unanimement retenus à partir de la campagne
2007-2008, avec des écartements de 50 cm entre ligne et 20 cm entre
poquets avec 3 plants par poquet après démariage.
Une des spécificités du soja est sa
capacité à s'alimenter à partir de l'azote de l'air
grâce à son pouvoir de fixation symbiotique du N2 faisant de cette
légumineuse, un très bon précédent dans les
rotations céréalières (ITADA, 2001). C'est l'une des
légumineuses les plus efficaces dans la fixation biologique de l'azote
qui atteint son maximum entre la floraison et le stade de remplissage des
gousses (Javaheri et Baudoin, 2001). En effet, le soja est capable de fixer
jusqu'à 85% de son besoin en azote à partir de
l'atmosphère (Javaheri et Baudoin, 2001 ; Bado, 2002). Cette
activité symbiotique est rendue effective grâce aux
bactéries spécifiques du genre bradyrhizobium
apporté sous forme d'inoculum pour une bonne culture de soja. En effet,
selon Mandimba (1997), la quantité de N accumulée de même
que les rendements en gousses dans les plantes inoculées par B.
japonicum est similaire à celle des plantes fertilisées
à 100kg de N/ha. Javaheri et Baudoin, 2001, signalent une gamme plus
large du niveau de N équivalent à la bactérisation de 14
à 300kg/ha sous la forme d'engrais
minéral. Toutefois, il faut signaler que l'apport de
l'inoculum exige certaines conditions avant leur mise en oeuvre. Ces conditions
peuvent être résumées de la façon suivante dans les
pays du nord comme la France.
Source : Centre Technique
Interprofessionnel des Oléagineux Métropolitains (CETIOM,
2008). Figure n°II : schéma descriptif d'un
calendrier d'inoculation valable dans les pays européens.
Mais ces résultats viennent en opposition à
ceux trouvés au Nigéria et en Zambie qui ont revélé
un taux de fixation de 126Kg de N par ha sur une lignée de soja non
inoculée et tardive (Giller et Dashiell, 2007). Des
variétés du genre qui nodulent naturellement avec des souches de
rhizobiums natives sont qualifiées de promiscuites.
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