2.2. Investissement dans une IMF
Une banque commerciale peut également choisir d'entrer
dans le secteur de la microfinance en investissant dans une IMF
déjà crée. Cela permet à la banque de prendre pied
dans le secteur, d'apprendre le métier sans prendre le risque de lancer
une activité pouvant porter atteinte aux structures sociales existantes
(IMF).
L'institutionnalisation des programmes de microfinance en
société à capitaux privés constitue de bonnes
opportunités pour les banques souhaitant s'implanter dans le secteur. En
effet, ces transformations nécessitent d'attirer des investisseurs, et
la présence d'une banque commerciale en tant que partenaire
stratégique est souvent bien perçue.
Dans certains cas, la banque donne à une institution de
microfinance et à ses clients accès à son réseau
d'agences ou de GAB et à ses fonctions d'interface avec la
clientèle (y compris les services de caisse) et fonctions
administratives, qu'il s'agisse des services informatiques ou du traitement des
transactions. En échange, la banque perçoit des commissions ou
des frais périodiques de l'IMF et de ses clients, en fonction des
clauses de l'arrangement contractuel.
Le traitement des transactions est la forme la plus simple et
la plus courante de la relation qui peut ainsi s'instaurer entre une banque et
une IMF, et c'est généralement la formule qui présente le
moins de risques. Dans certaines variantes du modèle l'IMF peut placer
ses propres employés dans une agence de la banque pour fournir des
services à sa clientèle ou bien utiliser l'infrastructure de la
banque (par exemple ses GAB et ses guichets) pour décaisser les
crédits et recouvrer les remboursements, opérer des transferts
nationaux et internationaux ou effectuer des opérations de change. Les
clients peuvent ouvrir un compte directement auprès de la banque ou bien
recevoir les fonds du crédit et rembourser leur prêt par
l'intermédiaire du compte détenu par l'IMF à la banque.
Les fonctions administratives peuvent être assurées par la banque
si les systèmes d'information de gestion des deux institutions sont
compatibles.
2.3. Distribution des produits par l'intermédiaire
d'une société de service ou d'une IMF partenaire
Suivant ce modèle, la banque confie soit à une
société des services, soit à une IMF d'envergure le soin
de distribuer des microcrédits qu'elle enregistre dans ses livres
comptables, de prendre des décisions de crédit et d'administrer
le portefeuille des prêts, en échange d'un pourcentage du produit
des intérêts ou commissions.
Les services de microfinance, notamment de prêt,
d'assurance et de transfert d'argent, peuvent porter la marque de la banque ou
de l'IMF ou la marque conjointe des deux institutions. La banque peut interdire
à l'IMF de servir d'autres banques. Elle peut déléguer
entièrement à l'IMF les décisions d'octroi des
crédits, si l'IMF a fait la preuve de son aptitude à maintenir un
portefeuille des prêts de qualité pour son propre compte, ou elle
peut mettre en place une procédure d'examen conjoint.
Ce modèle exige toutefois que la banque et l'IMF
partagent les risques et les incitations à conserver un portefeuille de
qualité.
Aussi la banque demande-t-elle parfois à l'IMF de
financer une partie du portefeuille des prêts ou de garantir qu'elle sera
la première exposée en cas de perte sur une partie du
portefeuille.
Avec ce modèle le client n'est jamais en contact direct
avec la banque locale: il s'adresse aux équipes qui ne sont pas
salariées de la banque et travaillent dans les locaux
différents, pour une entreprise ayant un nom distinct. Ce schéma
relève un intérêt particulier, il permet:
· D'utiliser l'agrément bancaire et la
capacité de refinancement de la banque. Pour l'IMF partenaire ou la
société des services, il n'y a pas des contraintes de financement
de l'encours;
· De maintenir une indépendance
opérationnelle entre la banque et les activités de microfinance.
La culture des équipes de microfinance étant, sur bien des
aspects, à l'opposer de la culture bancaire, cette indépendance
opérationnelle est capitale.
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