L'analyse des sources de financement des institutions de microfinance: cas du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)( Télécharger le fichier original )par Mike SHUKURU MWEZI Institut supérieur de management - Master ingénierie financière 2009 |
Section2: Les banques commercialesDans certains pays, les pouvoirs publics obligent les banques à fournir des services financiers, en particulier des crédits, aux secteurs économiques, comme les petites entreprises ou l'agriculture, considérés comme prioritaires au plan social. Or, la contrainte morale ou juridique ne favorise généralement pas l'adoption de modèles de prestation des services viables à long terme. On constate de plus en plus cependant que les banques commerciales explorent d'elles-mêmes les possibilités ouvertes par la microfinance, certaines s'implantant sur ce marché parce qu'elles estiment qu'il offre des perspectives de profit et de croissance durables. Ces établissements bancaires ne s'intéressent pas au secteur de la microfinance au même titre. De la mise en place d'un département interne de microfinance au simple financement d'IMF, le spectre d'intervention est large. Les banques qui décident de s'implanter sur ce marché ont le choix entre diverses approches. On distingue actuellement deux grands types d'approches directes et indirectes suivant la manière dont la banque établit le contact avec la clientèle. Certaines banques pénètrent le marché directement en développant leurs opérations de détail pour atteindre un « micro-niveau ». Pour ce faire, elles créent une unité interne ou une entreprise distincte, comme une société de services ou une institution financière spécialisée. D'autres choisissent une approche indirecte en travaillant avec des prestataires de microfinance existants. Choisir une approche qui soit, dès le départ, adaptée à la fois à la banque et aux circonstances est un important facteur de réussite. Chaque approche est associée à une logique, un profil de risque, des facteurs de succès et des coûts particuliers. Voici quelque type d'intervention possible détaillés ci-dessous17(*): 2.1. Octroi des prêts aux IMFLes banques peuvent fournir un prêt à terme ou une ligne de crédit à une IMF pour financer son fonds de roulement ou son fonds de crédit. Ce modèle est l'un des plus courants, car c'est celui qui se rapproche le plus des prêts normalement consentis par les banques commerciales. L'IMF utilise les ressources obtenues en le prêtant à ses clients à un taux d'intérêt plus élevé. Le fait que des banques commerciales prêtent à des IMF est une évolution assez récente. Dans un grand nombre de pays, les banques locales refusent le plus souvent de refinancer les institutions de microfinance, par méconnaissance du secteur. Pour débloquer la situation, les premières opérations de ce type se sont souvent réalisées avec le soutien des bailleurs de fonds qui garantissaient le remboursement des banques par les IMF. Ce prêt peut également être garanti par le nantissement d'actifs ou par un dépôt en espèces ou encore garanti par une tierce partie comme signalé dans le paragraphe précédent. La banque peut stipuler dans l'accord de prêt l'obligation pour l'emprunteur de fournir des états financiers à intervalles périodiques, le droit pour la banque de procéder à des inspections, ainsi que d'autres clauses financières. De nombreuses banques un peu partout dans le monde fournissent des prêts commerciaux aux IMF. Plusieurs facteurs indiquent si une IMF est prête à recevoir des ressources commerciales : Elle peut fournir immédiatement des informations financières ; Elle est dotée d'une bonne gouvernance et d'une direction compétente, soucieuse de rentabilité et d'efficacité ; Elle a un portefeuille de prêts de qualité, des procédures de provisionnement et d'abandon de créances adaptées ; Elle dispose de systèmes d'information qui génèrent en temps voulu des rapports fiables et pertinents ; Elle offre de bonnes perspectives de croissance. * 17 _ Jennifer Isern et David Porteous, «commercial Banks and microfinance: Envolving Models of Success», Focus Note, n0 28, CGAP, juin 2005. |
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