1.3. Risque du retrait des bailleurs de fonds publics
Après une phase d'euphorie, au milieu des années
quatre-vingt-dix, où un impact massif semblait possible pour un
investissement faible, certains bailleurs de fonds constatent aujourd'hui que
les résultats ne sont pas à la hauteur de ces espérances,
souvent irréalistes; la perception accrue du risque de faillite d'IMF
(souvent mal comprise, car peu analysée) renforce leur
déception.
Aujourd'hui beaucoup d'acteurs de la microfinance font donc le
constat d'un retrait des bailleurs de fonds de ce secteur, qu'ils ont pourtant
contribué à faire émerger.
L'existence en microfinance des indicateurs clairs, quoique
partiels, du succès ou de l'échec comme, par exemple, la
qualité de remboursement des microcrédits a donné lieu
à une transparence qui, certes souhaitable, a mis à
lumière les échecs des interventions de certains bailleurs de
fonds. Ce derniers tendent à prioriser d'autre secteur
d'intervention.
L'hésitation des bailleurs de fonds publics à
s'engager encore dans le secteur de la microfinance a plusieurs implications,
notamment:
· Le financement d'IMF existantes est
privilégié, au détriment de la création des
nouvelles institutions. Des initiatives spontanées intéressantes
peine à trouver des subventions pour démarrer, alors qu'elles
pourraient s'avérer tout aussi innovante et viable que des
expériences précédentes.
· Percevant l'appui direct aux IMF comme plus
risqué, les bailleurs de fonds tendent à concentrer leur effort
sur des interventions auprès du secteur et à son
environnement.
Les outils utilisés pour intervenir (plus de prêt
et moins de subvention, augmentation du montant d'intervention minimal) sont de
moins en moins adaptés à des IMF en création, ou à
des initiatives innovantes mais à petite échelle;
· Face au retrait des bailleurs publics, les fondations
privées s'impliquent, certes, de façon croissante dans le
secteur, mais leur poids reste encore faible.
Ce retrait constitue un risque réel, au moment
où s'impose le constat de besoins encore non couverts par la
microfinance et de la nécessité pour y répondre d'investir
sur des nouvelles institutions et des nouvelles méthodologies.
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