c. Convention de Lome 3 (1985-1990)
Signée par 66 pays ACP et 10 pays européens.
Abandon de l'approche par projets pour l'approche sectorielle.
D.CONVENTION DE LOME IV (1190-1995)
Signée par 68 pays ACP et 12 pays européens. La
grande nouveauté est l'introduction, pour pouvoir en
bénéficier, de la double conditionnalité :
· Respecter les Plans d'Ajustement Structurel (PAS)
du Fonds Monétaire International (FMI)
· Appuyer le développement du secteur
privé.
Les accords s'imprègnent des thèses
néo-libérales émergentes. On y ajoute également le
respect des droits humains.
E. CONVENTION DE LOMÉ IV BIS (1995-2000)
Signée par 71 pays ACP et les 15 pays de l'Union
Européenne.
· Le respect des droits humains et de l'Etat de droit
deviennent des conditions suspensives.
· Cette convention proclame la
nécessité pour les pays ACP de s'insérer dans
l'économie mondiale.
B. BILAN DES ACCORDS DE LOME
Bien qu'offrant les meilleures conditions tarifaires pour
l'accès au marché européen par rapport aux autres pays
en développement, et bien que les ACP n'aient pas eu à ouvrir
leurs marchés pour favoriser les exportations européennes, le
régime commercial de Lomé n'a pas produit les résultats
espérés et s'est avéré décevant.
La part des ACP a fortement reculé tant dans le
commerce mondial en général, que sur le marché
européen. Les ACP n'ont pas résisté à la
montée en puissance des pays en développement concurrents : nos
productions ont perdu du terrain sur le marché européen, face aux
pays d'Amérique latine (café, bananes, etc.), aux pays asiatiques
(huiles), et aux pays méditerranéens (fruits et légumes).
Les conventions de Lome n'ont pas permis la position des ACP
dans le commerce extérieur.En effet la part de l'ACP dans le commerce
internationale n'a cessé de décroitre allant de 3,4% en 1976
à 1,9% en 2000 tandis que sa part dans les exportations des pays en
voie de developpement(PVD) est passée de 13,3 % en 1976 à
3,7% en 2000.
Le partenariat commercial n'a pas permis de diversifier nos
exportations ou d'améliorer la valorisation de nos matières
premières. Les ACP exportent essentiellement des matières
premières peu ou pas transformées, incluant peu d'emploi local et
de valeur ajoutée. Les matières premières sont aussi
celles qui ont été le plus sensibles à l'érosion
des prix et à la dégradation des termes de l'échange. Le
partenariat n'a pas permis non plus de diversifier les destinations de nos
exportations : l'Europe reste le débouché principal des ACP, avec
des produits dont la consommation par habitant augmente peu.
Tableau 1 : Le commerce entre l'UE et les PVD
période 1976-1994 (en milliards d'euros)
Importations dans l'UE
|
1976
|
1980
|
1985
|
1990
|
1994
|
ACP
|
10.5
|
19.4
|
26.8
|
21.9
|
18.6
|
Asie
|
6.7
|
16
|
26
|
50.9
|
84.3
|
Amérique latine
|
8.3
|
13.7
|
25.8
|
25.7
|
27.6
|
Méditerranée
|
9.6
|
16.4
|
32.3
|
29.8
|
30.8
|
Tous PVD
|
70.7
|
114.3
|
128.9
|
143.8
|
160.7
|
Extra CEE
|
157.5
|
269.9
|
399.7
|
461.5
|
540
|
Exportations de l'UE
|
1976
|
1980
|
1985
|
1990
|
1994
|
ACP
|
9.6
|
15.7
|
17.4
|
16.6
|
14.9
|
Asie
|
7.5
|
13.1
|
29.4
|
41
|
70.5
|
Amérique latine
|
12.3
|
19.8
|
29.4
|
41
|
70.5
|
Méditerranée
|
7.7
|
12
|
13.5
|
15.6
|
29.6
|
Tous PVD
|
550.9
|
83.4
|
121.7
|
134.2
|
184.4
|
Extra CEE
|
141.3
|
221.1
|
380.8
|
415.3
|
539
|
Source : Commission européenne Livre
vert sur les relations entre l'UE et les pays ACP à l'aube du
21ème siècle.Défit pour un nouveau
partenariat Bruxelles, Luxembourg, 1997, P62
Or, la population européenne ne s'accroît que
faiblement. Les perspectives d'augmentation des débouchés,
même si nos produits ACP redeviennent compétitifs, restent donc
limitées dans l'espace européen.
Le système de stabilisation des recettes
(STABEX) est entré en crise lorsqu'il ne s'agissait plus seulement de
corriger des déséquilibres conjoncturels (baisses temporaires des
volumes exportés ou des prix). Les matières premières
étaient en effet entrées dans une tendance de long terme de
baisse des Prix. Les ressources financières prévues pour
stabiliser les fluctuations de court terme ne permettaient plus de corriger
cette tendance lourde.
Enfin, trois problèmes importants ont
émergés : la multiplication des accords bilatéraux conclus
par l'UE, l'érosion des préférences et la non
compatibilité du régime de Lomé avec les règles de
l'OMC. L'UE a multiplié les négociations avec d'autres ensembles
régionaux avec la perspective de mettre en place des accords
régionaux de libre échange ou des accords d'association. Dans
tous les cas, elle accordait des préférences commerciales pour
l'accès à son marché en contrepartie d'un accès
facilité pour ses exportations vers ces nouveaux partenaires.
Mécaniquement, cela entraîne une diminution de la « marge
préférentielle » des ACP, ce que l'on appelle
l'érosion des préférences ;
C. URGENCE DE REDEFINITION DES TERMES DE LA COOPERATION
COMMERCIALE UE-ACP
L'environnement dans lequel nous nous trouvons est le
suivant :
Les accords
préférentiels non réciproques se sont avérés
inefficaces.
Les exportations des pays ACP vers l'UE n'ont fait que
décroitre au fil du temps se limitant de plus en plus aux
matières premières principalement. Ce qui créa une
dépendance des pays ACP aux matières premières.
Outre cela un nouvel organisme régissant le commerce
mondial a été mis sur pied en 1995 à savoir l'OMC. Cet
OMC vient en remplacement de la GATT et se spécifie par la
définition de nouvelles règles sensées régir le
commerce mondial. Tous ses membres se doivent au respect scrupuleux de ces
règles pour la bonne marche des échanges mondiaux. Or justement
l'article 24 de cet organisme prohibe des accords à la fois
<<discriminatoires et non réciproques
>> qualificatifs que remplissaient les accords de
Lomé. Ainsi le système préférentiel accordé
aux pays ACP ne sont pas conformes aux règles de l'OMC :
· Les préférences commerciales sont
discriminatoires à l'égard des autres PVD. En effet les termes
des échanges commerciaux de l'UE avec les ACP étaient
différents et plus avantageux d'avec ceux des autres PVD qui ne sont
pas de l'ACP, comme le Costa Rica, l'Equateur bref plusieurs pays de
l'Amérique latine
· Le système préférentiel est non
réciproque
Pour être en accord avec la charte de l'OMC les accords
de LOME ne devraient pas remplir les deux qualificatifs (`'discriminatoire'' et
`'non réciproque'') simultanément.
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