Chapitre 2
Données et méthodes utilisées
De nos jours, très peu de données
caractérisant le partitionnement total gaz-particule pour la
modélisation des AOS sont disponibles, car les espèces
intervenant dans ce processus sont pléthoriques. Nous présentons
dans ce chapitre tout d'abord le principe de base de la relation
structure/propriété, en suite une description des méthodes
employées sera faite. Nous terminerons par une présentation des
données expérimenrtales et d'estimation utilisées.
2.1 La relation structure-propriété
Les techniques de structure/propriété relient la
propriété P d'une molécule à des
descripteurs structuraux et/ou physicochimiques selon :
P =
f(X1,X2,X3,...,Xn)
(2.1)
avec X, le descripteur structural (type de liaisons,
type de groupements...) ou physicochimique (température
d'ébullition, pression critique...). Ces fonctions f peuvent
par exemple être construites sur la base de lois fondamentales ou
corrélées aux propriétés physico-chimiques des
molécules. Parmi l'ensemble des techniques de relation
structure/propriété, les tehniques de contribution de groupes
sont les plus simples à mettre en oeuvre (Camredon 2007).
2.1.1 Principe de base des techniques de contribution de
groupe
On rassemble sous le terme de "techniques de contribution de
groupe ½l'ensemble des techniques prédictives permettant
d'évaluer une propriété quelconque en sommant des
contributions relatives à des fragments de molécules. Elles
permettent un calcul rapide et simple de différentes grandeurs
thermodynamiques de substances pures ou de mélanges. Depuis, plusieurs
auteurs ont cherché à mettre en place des techniques
prédictives, celles-ci étant le plus souvent appliquées au
calcul des propriétés thermodynamiques en phase gazeuse (ce
qui
correspond bien au context de notre travail). C'est en effet
en 1932, que Parks et Huffmann ont démontré que certaines
fonctions thermodynamiques de composés organiques pouvaient être
raisonnablement calculées à partir de paramètres
liés aux structures moléculaires (Parks et Huffmann 1932).
2.1.2 Hiérachie des groupes
Benson et Buss (1955) ont montré qu'il était
possible d'établir un système hiérarchique en ce qui
concerne les lois d'additivité permettant d'évaluer certaines
propriétés moléculaires.
a) Groupe d'ordre 0 : contribution atomique
Le découpage en groupes d'ordre 0 correspond à
la prise en compte de chacun des atomes présents dans une
molécule donnée. Ainsi, chaque atome constitue un groupe du
composé étudié. Tout élément appartenant au
tableau de Mendeleïev peut donc être un groupe d'ordre 0. La
propriété recherchée concernant le composé
étudié est ainsi considérée comme étant une
somme de contributions atomiques.
b) Groupe d'ordre 1 : contribution des liaisons entre atomes
La molécule est, dans ce cas, découpée
en différents éléments ne dépendant
aucunément de leur environnement. En effet, si un même groupe est
présent dans une molécule ou dans une autre, sa valeur de
contribution reste identique quelque soit le groupe ou l'atome auquel il est
lié. Par exemple, si dans une molécule, le groupe --CH3
est lié au groupe --CH2--, sa contribution est la
même que si ce groupe est lié au groupe -OH. Les interactions
à longue distance n'influent donc aucunement dans ce cas. En effet,
l'estimation des températures normales d'ébullition a souvent
été remise en cause (Danier 2003). De plus, l'évaluation
de la température critique des composés par ces méthodes
requiert la détermination expérimentale des températures
normales d'ébullition. Or, celles-ci ne sont pas toujours disponibles
dans la littérature. Par ailleurs, la représentation des
structures moléculaires par des groupes d'ordre 1 est, dans certains
cas, tellement simplifiée que les isomères ne peuvent être
distingués.
c) Groupe d'ordre 2 : contribution des groupements
fonctionnels
Un groupe est constitué d'un atome central de valence
strictement supérieure à 1, et de l'ensemble des liaisons qu'il
forme avec ses voisins. Un groupe peut s'écrire de la manière
suivante (Salomon 2006) :
X --
(A)i(B)j(C)k(D)l
(2.2)
où X représente l'atome central auquel sont
liés i atome A, j atome B, k atome C et l atome D. On peut
prendre pour exemple l'atome de carbone, C. Si ce dernier est un atome
central,
il peut former plusieurs groupes, tels que C -
(C)(H)3, C - (CO)(H)3, C
- (N)(H)3. Dans les techniques de contribution de
groupes de deuxième ordre, l'environnement complet de chaque atome
central est pris en compte, contrairement aux techniques utilisant des groupes
de premier ordre.
Les techniques de contribution de groupe nous permettent dans
notre travail d'estimer les propriétés critiques,
propriétés fondamentales voir nécessaires pour
l'estimation de la pression de vapeur. De mémoire, le point critique
d'un corps pur est le point d'une courbe reliant la pression, la
température et le volume telle que la transition de phase entre
l'état liquide et l'état gazeux est impossible.
2.1.3 Techniques de contribution de groupes
employées dans le cadre de notre travail
a) Technique de Lydersen
La technique de Lydersen est l'une des techniques de
contribution de groupe la plus célèbre pour l'estimation des
propriétés critiques (Bruce et al. 2001), à savoir la
température critique Tc, la pression critique
Pc. Ces propriétés sont ainsi
calculées par (Nannoolal 2006) :
Tc =
Tb
0, 567 + (2.3)
i Niti - ( i Niti)2
M
Pc = (0, 34 - (2.4)
i Nipi)2
- Tc et Pc s'expriment
respectivement en bar et en kelvin;
- ti et pi sont les contributions de groupes
pour la détermination, respectivement, de Tc et
Pc ;
- Ni est le nombre de groupe de type i dans la
molécule;
- M est la masse molaire de la molécule;
- Tb est la température d'ébullition
nécessaire à l'évaluation des températures
critiques et peut être une valeur expérimentale ou bien une valeur
calculée.
b) Technique de Joback
Joback et Reid ont ré-évalué les
contributions de groupes de premier ordre établies par Lydersen et a
ajouté plusieurs groupes fonctionnels. De nouvelles valeurs de
contributions de groupes ont ainsi été déterminées.
Les relations suivantes ont alors été proposées (Joback et
Reid 1987) :
Tc =
|
Tb
0, 584 + 0, 965 (2.5)
i Niti - ( i Niti)2
|
1
Pc = (0,113 + 0, 0032m
- > (2.6)
N p )2
m est le nombre d'atomes dans la molécule.
La relation établie par Joback permettant de calculer la
température d'ébullition est :
Ces notions de structure-propriété nous permettent
directement de mener une description des méthodes d'estimation de la
pression de vapeur.
|