1.4 Représentation de l'équilibre
gaz/particules
La relation gaz-particule définissant l'oxydation des COV
est un processus intégral de formation des AOS. D'où la
nécessité d'investiguer de manière singuliaire sur cet
équilibre.
1.4.1 Théorie de l'équilibre
gaz/particules
Considérons une portion d'air à une
température T et à une pression P. Chaque composé
organique semi-volatil COSVi(composés provenant de l'oxydation
des COV) est présent à une pression partielle Pi en
phase gazeuse. Ce COSVi est présent en phase particulaire
à
une fraction molaire xi . On suppose que
l'équilibre gaz/particules est atteint pour chaque COSVi .
D'après la relation (1-11), l'équilibre se traduit par
l'égalité des potentiels chimiques de l'espèce i (ui
) dans chacune des deux phases:
uGi (T, Pi) = uA i
(T, xi) (1.18)
Compte tenu des conditions atmosphériques de pression
et de température, la phase gazeuse peut être
considérée comme idéale. Ainsi, le potentiel chimique de
l'espèce COSVi dans la phase gazeuse s'exprime selon (Levine
2002) :
uG i (T, Pi) = u0 i (T,
P0) + RT lnPi/P0 (1.19)
où u0 i est le potentiel chimique
standard, c'est à dire à l'état de
référence, et P0 la pression de
référence (P0 = 1bar). Les COSVi
présents en phase particulaire sont sous une forme liquide. Ainsi,
en exploitant la relation (1-16) pour un COSVi donné, le
potentiel chimique dans la phase particulaire s'exprime par:
uA i (T, xi) = u0 i (T, P
vap
i ) + RT ln ixi (1.20)
où u0 i est le potentiel chimique
standard de l'espèce i pure ( sous une pression égale à sa
pression de vapeur Pvap
i ) et ?i le coefficient d'activité
du composé i dans la phase aérosol (rappelons que le coefficient
d'activité est un facteur de correction qui tient compte du comportement
non idéal du solvant).
En appliquant l'équation (1-17) au composé pur i,
on a :
u0 i (T, Pvap
i ) = uG i (T, Pvap
i ) (1.21)
Ainsi, d'après (1-19) et (1-21), en tenant compte de
(1-18), nous obtenons une relation générale :
Pi = ?ixiP vap (1.22)
i
Cette relation relie ainsi la pression partielle
d'équilibre d'un composé i en phase gazeuse Pi
au-dessus d'un mélange d'espèces en phase condensée
à sa fraction molaire en phase
condensée xi connaissant Pvap
i et '-yi. Elle est généralement
connue sur le nom de loi de
Raoult.
1.4.2 Equilibre thermodynamique phase gazeuse-phase
particulaire
La condensation des AOS en phase particulaire se fait par
adsorption/absorption sur la surface ou au sein de la particule. Le processus
de condensation est la combinaison de deux processus : l'adsorption (captation
de gaz à la surface de l'aréosol) et l'absorption (captation
de gaz dans l'aréosol).
Une fois le gaz en contact avec la particule, la dissolution
du gaz dans la phase liquide de la particule joue un rôle important dans
la formation des AOS (Pun et al. 2003) : pour décrire cet aspet, il
faudrait prendre en compte les interactions entre les espèces
organiques, mais aussi avec les autres espèces présentes dans la
particule.
Pour décrire l'équilibre thermodynamique des
composés organiques, on a recours à des constantes
d'équilibre entre phases gazeuse et particulaire des différentes
espèces organiques : ces coefficients sont nommés coefficients de
partition (Guillaume 2006).
Pour un composé organique condensable i parmi
N (par unité se surface cm-2)
composés condensables dans l'aréosol, les concentrations en
équilibre thermodynamique en phase gazeuse (Ai) et en phase
particulaire (Fi) sont liées par le coefficient
Kp,i tel que (Pankow 1994) :
Fi/TSP
Kp,i = (1.23)
Ai
Kp,i en
m3ug-1 , Fi et
Ai en ng.m3. TSP (en
u.gm-3) la concentration massique totale des
composés organiques présentes dans l'aréosol.
Si la partion est supposée comme étant un simple
processus physique d'absoption, ce coefficient s'exprime par (Pankow 1987) :
K = NatspT exp[(Qi --
Qv)/ RT]
1vap (1.24)
600Pi
avec :
atsp : la surface spécifique du solide
(m2g-1)
T : la température (K)
Q1 : l' enthalpie de désorption du SOAi
(KJmol-1) Qv : l'enthalpie
de vaporisation (KJmol-1)
R : la constante universelle des gaz parfaits
(KJmol-1K-1)
Pi vap est la pression de vapeur saturante du composé i
(torr)
Si la pression Pi du composé i s'exprime en torr
(1torr = 1mmHg =
7610atm), la loi des gaz parfaits
s'écrit :
V ni
(mol.m-3) = 760RT
(1.25)
la concentration dans la phase gazeuse s'exprime en
mol.m-3 et R = 8,
2.10-5m3.atm.mol-1K-1
La relation entre Ai et n;V peut simplement
s'écrire :
Ai(ng.m-3) =
ni V Mi.109 (1.26)
où Mi est la masse molaire du composé i
(g.mol-1). En combinant les expréssions
(1-25) et (1-26) en tenant compte de (1-22), on a :
xi?iPvap
Ai = 760RT Mi.109
i (1.27)
Pour un volume de 1m3 d'air,, la fraction
molaire est donnéee par :
ni,
xi, = (1.28)
ntot
?iPvapp760RT Mi.1099
i (1.29)
avec niN le nombre de mole du composée i
absorbéee dans les 1m-3 de volume d'airr et
ntot le nombre total de mole de tous les composéss
organiques pésents.. En utilisant (1-27), (1-28) dévientt :
ni,
Ai, =
ntot
Nous avons dans 1m3 de volume d'airr un
nombre de mole niN tel que :
Fit
ni, = (1.30) Mi.1096
De la totalité des particules en suspension, f
représente la fraction massique de la matière organique qui est
absorbée. Cette définitionn de f permet d'écriree
:
ntot =
fATT SPP
(1.31)
M.106
oùu M est la masse molaire moyenne dans la phase
particulaire (en g.mol-1l et
M.106 en ug.mol-1).. A partir
des équationss (1-30) et (1-31), on obtient :
ni, ntot
FiMM
(1.32)
fTSPMi.103
Nous pouvons réécriree l'expréssionn (1-29)
en tenant compte de (1-32) := =FiMAiPvap1066
(1.33)
fTSP760RTT
Quand le processus de partitionnement est dominée par
l'absortion,, la constante de partition Kp,i, du composée
organique i est directement déduitee de (1-33)
:f760RT
Kp,i = (1.34) zPi vapP
106
En somme, dans un processus de partitionnement gaz/particule, les
phénomèness d'absorp- tionn et d'adsorptionn se produisent. On
déduitt ainsi de ce qui précèdee de façonss fort
simple l'expréssionn du coefficient de partition àa partir des
relations (1-24) et (1-34) :Ki = =
11(760RTTffNatspT Texp[(Qi ,--
--Qv))//RT]](1.35))p,'Pivap
PMMi106 616000
Ce coefficient comporte un paramètree très&
important (la pression de vapeur) dont l'estimationn nécessite un
certain nombre de données et la maïtrisee de quelques
méthodes y afférantes. C'estt en fait cela qui fera l'objett du
chapitre suivant.
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