1.3 Thermodynamique des aérosols
1.3.1 Rappels fondamentaux sur la
thermodynamique a) L'énergie interne
Soit une petite parcelle d'air. En considérant qu'elle
constitue un système fermé (pas d'échange de masse avec
l'extérieur), le premier principe de la thermodynamique donne:
dU = dQ + dW (1.1)
où dU est la variation d'énergie interne, dQ est
la quantité infinitésimale de chaleur absorbée par le
système et dW = --PdV est la quantité
infinitésimanle de travail effectué avec P la pression du
système et dV sa variation infinitésimale de volume.
D'après la seconde loi de la thermodynamique, la
chaleur ajoutée a un système pendant un processus
réversible (c'est-à-dire un processus par lequel le
système passe infiniment lentement d'un état d'équilibre
au suivant) est donnée par:
dQ = TdS (1.2)
où T est la température exprimée en Kelvin
et dS la variation infinitésimale d'entropie (qui qualifie le niveau de
désordre du système).
Finalement pour un système fermé :
dU = TdS - PdV (1.3)
Pour un système ouvert, l'énergie interne
dépend, en plus de S et V, du nombre de moles des espèces qui
composent le système, ns :
OU
dU = OU aS )VnsdS +
(OV )S,nsdV + E
s
|
( OU
ons )SV"nj dns (1.4)
|
Nous avons d'autre part les définitions thermodynamiques
de la température, de la pression et du potentiel chimique de
l'espèce Xs :
OU
T = (OU )V n P =
-( )S n us = ( OU )
(1.5)
OS , 8 OV , 8 ons S,V,n3
La variation de l'énergie interne peut alors
s'écrire :
?
dU = TdS - PdV +
s
|
usdns (1.6)
|
Une différence de température a tendance
à provoquer un transfert de chaleur d'un corps a un autre, une
différence de pression a tendance à entrainer une mise en
mouvement alors qu'une différence de potentiel chimique a tendance
à activer des réactions chimiques ou un transfert de masse entre
phases.
b) L'énergie libre de Gibbs
L'énergie libre de Gibbs est définie par :
G = U + PV - TS (1.7)
En prenant la differentielle de part et d'autre de
l'égalité, on a :
dG = dU + PdV + V dP - TdS -
SdT (1.8)
en utilisant la relation (1-6) on obtient finalement :
dG = -SdT + V dP +E
|
usdns (1.9)
|
s
On peut alors proposer une autre définition du potentiel
chimique d'une espèce Xs par rapport à
l'énergie libre de Gibbs :
OG
us = on)T,Pnj
(1.10)
c) Les conditions d'un équilibre chimique
Le second principe de la thermodynamique nous dit que
l'entropie d'un système adiabatique (dQ = 0) augmente pour un processus
irréversible et reste constante pour un processus réversible : dS
> 0
Pour un système a température et pression
constantes, on peut montrer que ce principe équivaut à : dG
0. La condition d'équilibre s'écrit
dG = 0 (1.11)
La détermination de la composition chimique d'un
équilibre nécessite la connaissance des potentiels chimiques de
toutes les espèces comme fonction des concentrations, température
et pression.
1.3.2 Les potentiels chimiques a) Cas d'un
gaz parfait seul
Pour un gaz parfait seul, on a (Albriet 2007) :
u(T, P ) = u°(T,
1atm) + RT ln( P
1atm) (1.12)
donc (?u
?P )T = RT P . Or
d'après les relation (1-7) et en exploitant la relation (1-10), on
obtient
(
?G ?P )T = V et G =
nus. On retrouve alors l'équation
générale des gaz parfaits : PV = nRT
On peut caractériser la déviation par rapport au
comportement d'un gaz idéal grâce au facteur C tel que : C
= P V
nRT . Pour l'air sec et la vapeur d'eau avec des
températures et des pressions correspondant aux valeurs
atmophériques, on a : 0, 998 < C < 1. Ce qui
fait que considérer l'air sec et la vapeur d'eau comme des gaz parfaits
mène à faire une erreur inférieure a 0.2Z(Seinfeld et
Pandis 1998).
b) Cas d'un melange de gaz parfaits
Dans ce cas, le potentiel chimique s'écrit :
us = u°
s(T) + RT ln P + RT ln
ys (1.13)
où, ys représente la
fraction molaire du composante Xs et P est la
pression totale. La pression partielle du composant Xs se
définit par : Ps = ysp. En
utilisant cette définition, la relation (1-13) donne finalement une
éxpression analogue à (1-12) :
us = u°
s(T) + RT ln Ps
(1.14)
En procédant de la même manière que dans le
cas d'un gaz parfait seul, cette dernière expréssion est
équivalente à : PsV =
nsRT.
L'atmosphère peut être ainsi considérer comme
comme un mélange idéal de gaz parfaits avec une erreur
négligeable.
1.3.3 Potentiels chimiques de solutions
Les aérosols atmosphériques sont, à des
humidités relatives élevées, des solutions aqueuses. -
Solution idéale : Rappelons d'abord qu'une solution est dite
idéale si les interactions
entre les molécules d'une même espèce sont
identiques aux interactions mutuelles entre
les molécules d'espèces différentes. Ainsi,
le potentiel chimique de chaque espèce est
une fonction linéaire du logarithme de sa fraction molaire
aqueuse xs :
us = u°
s(T, P) + RT lnxs
(1.15)
Une solution devient idéale lorsqu'elle devient de plus en
plus diluée dans un composant (le solvant).
- Solution non-idéale : les aérosols
atmosphériques sont souvent des solutions aqueuses concentrées
qui dévient significativement de l'idéalité. Cette
déviation est habituellement décrite en introduisant le
coefficient d'activité 'ys.
us = u°
s(T, P) + RT
ln'ysxs (1.16)
L'activité d'un composant est définie par
as = ysxs, la relation (1-16) dévient
simplement :
us = u°
s(T,P) + RT lnas
(1.17)
Ces notions de thermodynamique permettent de mieux
définir l'équilibre gaz-particules qui est d'une importance
capitale dans la modélisation de la formation des AOS (Henrigan et al.
2009).
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