IV. Activités
socio-économiques
IV.1. La Pêche et
l'économie maritime
IV.1.1. La
pêche
La pêche est naturellement la principale
activité économique des insulaires du Gandoul. Elle est
essentiellement artisanale et se pratique au niveau des bolongs du delta, qui
est le domaine des pêcheurs Niominka qui y prélèvent divers
espèces de poissons. En effet, la pêche se pratique à
l'aide de pirogues en bois de fabrication locale, de forme très
caractéristique.
Aujourd'hui, à cause de la raréfaction du
poisson, la motorisation, bien que demeure faible, permet aux pêcheurs
d'aller plus loin. En effet, les pirogues munis des moteurs hors-bords de 15
à 40 chevaux, peuvent embarquer des équipages de 5 à 25
personnes selon le type de pêche pratiquée (au filet
trainé, au filet ramené sur le rivage, à la ligne) et de
faire 3 à 15 jours en mer. Ainsi, les prises sont
débarquées dans les villes reliées au réseau
routier, principalement à Djifer ou Joal mais aussi à Sokone et
Ndangane.
Toutefois, la pêche artisanale a paradoxalement pris
du recul dans les îles depuis plus d'une décennie. Les raisons
sont assez diverses, mais la plus évidente reste celle liée
à l'exode des jeunes vers Dakar, attirés par les
opportunités qu'offrent la pêche industrielle. En effet la plupart
des jeunes des îles se trouvent dans la capitale comme marins
pêcheurs dans les armements nationaux ou étrangers. Cette mutation
des jeunes pêcheurs a fortement contribué au relèvement du
niveau de vie dans les îles du Saloum. L'autre raison est liée
à la raréfaction de la ressource à cause d'une part, des
forts prélèvements avec le développement de la pêche
artisanale au niveau national et du pillage des espèces
côtières par les bateaux de pêche industrielle qui
s'approchent du rivage la nuit, et d'autres part à la destruction des
zones de reproductions et d'habitat des poissons.
En effet, le diagnostic du secteur dans les
différents PLD (2002) des communautés rurales qui constituent la
zones ont montré que la réduction de la faune maritime est
principalement due à :
· A la dégradation de la mangrove, qui constitue
un lieu de reproduction ;
· La mauvaise cueillette des huitres, par la destruction
des supports ( habitats).
· L'ensablement des bolong et des côtes ;
· La difficulté de transformation des produits
halieutiques.
IV.1.2. La transformation des
produits halieutiques (huitre, arche, cymbium, murex, fumage de
poisson)
La transformation des produits halieutiques est
essentiellement une activité féminine. Elle se fait à
travers des sortie en pirogue à rame pour la récolte des
mollusques surtout les « pagnes » sur les vasières (des
îlots de sable un peu boueux) qui apparaissent à marée
basse dans les bolongs. Il y'a également la collecte à la
même période, des huitres fixées sur les racines de
palétuviers en bord de mangrove. La récolte des
« yet » ou des « touffa » se fait
aussi, mais de façon rare. Les pirogues utilisées sont de
petite taille et sont souvent monoxyles (creusées dans un seul tronc
d'arbre).
Après transformation, le produit final est
commercialisé dans les marchés hebdomadaires (loumas) importants
ou est utilisé parfois dans l'alimentation familiale.
Le kilogramme d'huitres séchées est vendu
à 3000 F CFA celui du pagne entre 1000 et 2000 F CFA.
Aujourd'hui, malgré la baisse de la
productivité de cette activité, les hommes commence à
faire la transformation des produits halieutiques. Ainsi la pression sur ces
ressources a fait qu'il faut de nos jours l'équivalent de deux jours de
collecte pour obtenir un kilogramme de mollusques séchés.
Par ailleurs il faut noter l'investissement des
guinéens dans le fumage d'ethmaloses. Ces bailleurs construisent des
fours de fumage et recrutent les femmes des villages qui assurent la
transformation de l'ethmalose capturé par les pêcheurs locaux.
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