Les effets de la dégradation des écosystèmes de mangroves dans la dynamique migratoire des populations des iles du Saloum: cas des villages de Bassoul et de Niodior( Télécharger le fichier original )par Mamadou SARR Ecole Nationale d'Economie Appliquée-Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Diplôme d'ingénieur des Travaux d'Aménagement du Territoire et de la Gestion Urbaine 2009 |
III.4. Les migrationsLa migration est caractérisée par les mouvements saisonniers des pêcheurs et les vagues d'exode saisonnier chez les jeunes vers les centres urbains tels que Dakar, Kaolack, Casamance et Banjul. La migration saisonnière des pêcheurs concernent les déplacements de certains pêcheurs vers d'autres zones de pêches aussi bien à l'intérieur du pays que dans la sous région ; notamment en Gambie, en Guinée Bissau et en Mauritanie. Quant à l'exode des jeunes, les déplacements sont dus à des raisons économiques ou d'études dans les grands centres urbains. Ce phénomène est plus accentué au niveau des filles car prés de 80% d'entre elles demeurent dans les villes et ne reviennent que lors des cérémonies et fêtes au sein des villages. Ce mouvement des jeunes affecte plus ceux qui ont connu une déperdition scolaire et qui tentent par ailleurs d'améliorer leur condition de vie faute d'équipement et de moyens financiers de production des ressources locales. Par ailleurs d'autres mouvements s'effectuent à l'intérieur du terroir. Il s'agit d'abord des pêcheurs venant des horizons de Mbour, Joal, Kayar et qui s'adonnent à la production des ethmaloses, crevettes ou autres espèces halieutiques. Ces immigrants qui viennent s'ajouter aux autochtones augmente ainsi la pression sur les ressources locales. Ensuite, des ghanéens et des guinéens s'installent dans les différentes localités et notamment dans les villages de Rofangué, Baout, Vélingara et Diamniadio. Ils s'occupent de la transaction commerciale avec les populations sur les produits transformés, en particulier le fumage de poisson destiné à l'exportation. A travers ces activités de fumages de poissons, le besoin de consommation en bois de chauffe augmente de plus en plus dans ces localités. En fin, le phénomène de l'émigration clandestine vers l'Europe et surtout vers l'Espagne, du fait de la raréfaction de plus en plus des ressources halieutiques au niveau local, et des problèmes d'accès aux intrants de pêche, sont venus s'ajouter aux mouvements migratoires, déjà évoqués plus haut. Aujourd'hui le maintient des fils des îles du Saloum dans leur terroir devient de plus en plus difficile. En effet, selon notre échantillon, 18,1% des émigrés des villages de Bassoul et de Niodior sont répartis entre la France et l'Espagne, avec respectivement 10,9% de ceux de Bassoul et de 27,5% de ceux de Niodior14(*). * 14 Enquête mémoire, Sarr Mamadou-ENEA 2010 |
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