IV.2. L'agriculture et
l'élevage
Jusqu'à la fin des années 70, la culture du
riz était la culture dominante dans les îles. Elle était
organisée autour des concessions qui possédaient en commun des
rizières mais chaque famille disposait de ses outils. Elle mobilisait
toute la population (hommes et femmes adultes et jeunes) et rythmait les
migrations saisonnières au niveau des villages. Elle était
pratiquée au niveau des villages, mais aussi des superficies
emblavées étaient localisées dans des îles de
campagnes. On peut citer des îles comme Jimsaan, Fakawoul, Jisanoor,
Gouk. Les récoltes permettaient de satisfaire la consommation en riz des
villageois pendant une longue période de l'année.
Avec la pratique du riz sur billons, la culture participait
à la protection des sols contre l'avancée de la mer qui les
transformait en « tannes ».
La culture de l'arachide était également
pratiquée sur les îles par quelques producteurs,
généralement assez âgés.
Il y avait une très faible production de mil bien
que le régime alimentaire soit basé sur cette
céréale.
Mais avec la baisse de la pluviométrie, la culture ne
bouclait plus son cycle ou n'offrait plus des rendements intéressants et
l'agriculture est devenue une activité marginale au niveau des
îles du Saloum. Seuls quelques producteurs s'activent dans les cultures
du mil et de l'oseille (bissap ; par les femmes), pratiquées sur de
petits lopins souvent non fertilisés ; ce qui ne favorise pas de
bons rendements. La production de mil est autoconsommée. Quant à
la production de bissap, elle est écoulée sur les marchés
hebdomadaires des villes de Foundiougne et Sokone et principalement en
Gambie.
Les insulaires pratiquent aussi l'élevage des
bovins, des ovins et des caprins. Il revêt un caractère familial.
Les effectifs des bovins sont plus importants que ceux des petits ruminants. La
conduite des troupeaux de bovins est confiée à des peuls,
définitivement installés dans les villages. D'une manière
générale, c'est un élevage de prestige.
L'élevage des espèces équines et asines
n'est pas pratiquée dans les îles du Saloum. L'aviculture se
pratique traditionnellement et les poulaillers appartiennent souvent aux
veilles femmes.
L'apiculture est marginale ; mais elle est
pratiquée dans certaines îles telles que Diogane et Siwo, dans la
communauté rurale de Bassoul (avec le miel de palétuvier).
IV.3. Les autres activités
économiques
IV.3.1. La récolte
des fruits forestiers
C'est une activité qui concerne principalement le
fruit du Detarium senegalensis récolté dans les parcs
arborés de certains villages. Les villageois récoltent ces fruits
et les commercialisent pour la plupart dans les villes les plus proches comme
Djifer, Banjul et Sokone. Le prix augmente d'année en année : la
bassine pesant en moyenne 22 kg et contenant prés de 500 fruits, est
passée de 1500 F CFA en 2001 à 3 000 F CFA en 2009 au niveau
village. Cette activité permet ainsi aux populations de gagner des
revenus additionnels.
Par ailleurs, le bois de ces espèces
fruitières, est utilisé en vue de la consommation
énergétique et de commercialisation. Cela constitue ainsi des
atouts pour la réduction de la consommation du bois de mangrove.
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