Paragraphe II : La répartition territoriale
Au plan spatial, la présence sénégalaise est
plus forte dans le nord(A) et moindre dans certaines régions (B).
A : Les régions à forte
concentration
Les premières zones de peuplement des
Sénégalais en Italie ont été les zones
côtières du Sud et les îles, où les premiers
arrivants trouvaient des conditions favorables pour le commerce ambulant,
grâce au développement des activités touristiques, des
activités agricoles saisonnières. Au fil du temps, grâce
aux vagues successives de régularisations des années
9031, les migrants sénégalais ont commencé
à se déplacer vers les régions du centre et du Nord du
pays, attirés par les possibilités d'emplois offertes par le
tissu des petites et moyennes entreprises, actives surtout dans ces zones. Au 1
Janvier 2008, quasiment 75% de la population sénégalaise
était donc établie dans les régions du Nord de l'Italie.
Celles qui accueillent actuellement le plus grand nombre de migrants
sénégalais sont donc dans l'ordre la Lombardie (qui seule
accueille le 39% du total)32, suivie de la Vénétie
(12%), Emile Romagne (12%), Toscane (10%) et le Piémont (7,5%). Dans ces
régions les sénégalais, ainsi que des migrants d'autres
nationalités, ont été attirés par l'offre d'emploi
dans l'industrie manufacturière ou dans le domaine des services aux
entreprises (logistique, nettoyage, maintenance, etc.) en plein essor durant
les années 90.
Il est également possible d'identifier, à
l'échelle sous-régionale, certaines zones spécifiques
où on trouve des quantités importantes de
sénégalais. C'est ainsi que les provinces de Bergame et de
Brescia en Lombardie accueillirent près de 60% des résidents de
toute la région. Dans la région de la Vénétie, ce
sont les provinces de
31 Depuis la régularisation prévue par
la loi Martelli de 90, plusieurs amnisties ont eu lieu au cour des
années 90(1995, 1998,2002). De plus en plus l'obtention du permis de
séjour a été liée à la possibilité
d'avoir un contrat de travail, laissant moins d'espace pour l'auto-emploi. Cela
a conduit de nombreux de se déplacer vers le Nord, où le
développement des PME a provoqué une forte demande de main
d'oeuvre et donc de plus grandes chances d'obtention d'un contrat de
travail.
32 Source ISTAT 2010.
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Trévise (40%) et Vicenza (24,4%) que se concentrent la
grande majorité des sénégalais.
Néanmoins, les sénégalais se sont
installés à d'autres régions où on note une
concentration minime.
B : Les autres régions
Installés à l'origine dans le Nord, les
sénégalais ont, au prix de persévérance et
d'ingéniosité, réussi la prouesse de s'implanter dans
toutes les régions d'Italie.
Les courants migratoires successifs et la mobilité
accrue trouvent leur explication dans la recherche d'emploi salarié,
nécessaire à l'obtention ou au renouvellement de la carte de
séjour notamment durant la période qui précède
l'adoption des lois de régularisation (Andrisani 2001).
Analysée en terme de localité d'accueil, la
présence sénégalaise est aussi visible dans de toutes
petites villes coincées entre le Val Seriano et le Val Trompia à
l'image de Zingonia ou Bovezzo surnommée « Touba Brescia » qui
offrent l'allure de « villages sénégalais » (Sinatti
2005).
A cotés des métropoles du Nord comme Bergame,
Brescia, Milan, Turin ou Verone, quelques villes du Centre et du Sud
constituent, dans une moindre mesure, des centres actifs de l'émigration
: Catane, Lecce, Livourne, Naples, Pise et Rome.
Au total, la concentration de la migration
sénégalaise dans les régions prospères en fait une
migration éminemment économique.
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CHAPITRE II : LA COOPERATION SENEGALO-ITALIENNE EN
MATIERE MIGRATOIRE.
La coopération italienne avec le Sénégal
est vieille de plusieurs décennies et embrasse beaucoup de domaines.
Dans celui de la migration, cette coopération se concrétise
davantage (section I) et permet aux migrants de jouer pleinement leur
rôle en tant qu'acteurs de développement (section II).
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