V.3 Respiration, posture et voix
Les muscles respirateurs, tels que le diaphragme, les
abdominaux, les muscles spinaux, les sterno-cléïdo-mastoïdiens
ou encore les scalènes, participent au maintien postural ainsi
qu'à la phonation. Ainsi, phonation et posture mettent en jeu les
mêmes structures respiratoires. Et une dysfonction du système
respiratoire peut affecter autant l'un ou l'autre des systèmes.
V.3.1 Respiration, posture et phonation
normales
Dans un premier, nous allons analyser le rôle de la
respiration, dans la phonation et la posture, en l'absence de pathologie.
V.3.1.1 Rôle de la position du corps dans la
respiration
En phonation, le souffle pulmonaire doit être
géré de telle manière qu'il fournisse une pression
sous-glottique suffisante pour la vibration des cordes vocales tout au long des
énoncés. La plupart du temps, nous nous tenons debout lorsque
nous parlons. Mais nous parlons rarement en restant immobiles. Or, quand la
position du corps change, le contexte gravitationnel change, de sorte
qu'entrent en jeu des rapports de forces (rétraction/traction), et des
relations mécaniques spécifiques, entre les muscles, les
cartilages, les tendons, et les aponévroses qui forment l'appareil
respiratoire. Ainsi, pour chaque position du corps, une
réponse musculaire différente est requise163.
En position debout, la gravité et l'action des muscles
abdominaux poussent la cage thoracique à descendre lors de
l'inspiration. A l'inverse, en position couchée, la gravité
contrebalance l'action du diaphragme, limitant ainsi le recrutement des muscles
abdominaux sur l'expiration. Par conséquent, le volume pulmonaire est
inférieur en position couchée. En d'autres termes, la principale
différence entre les positions debout et couchée, réside
dans l'action des muscles de l'abdomen: action importante en position debout,
mais quasiment inexistante en position couchée.
En clinique, il arrive que l'on fasse respirer les patients en
position couchée, car la perception des mouvements respiratoires y est
plus sensible. Souvent, cette respiration en position couchée est
présentée comme la plus naturelle, impliquant le diaphragme de
manière soutenue et limitant les mouvements de la cage thoracique. Le
patient va alors chercher à transférer cette « bonne »
respiration à sa vie quotidienne, qui est le plus souvent debout.
Cependant, respirer au repos, et respirer dans le but de parler n'impliquent
pas les mêmes commandes et contrôles neuronaux, de même que
respirer dans différentes positions.
Ainsi, l'état mécanique de l'appareil respiratoire
change avec la position du corps, faisant ainsi varier chacun des
différents mécanismes musculaires variant.
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