III.6.4 Rapport s/z117
Les phonèmes /s/ et /z/ sont deux phonèmes
constrictifs. Le premier étant sourd, il ne nécessite pas de
vibration laryngée, à l'opposé du second qui est sonore et
suppose donc une vibration laryngée. Par ailleurs, ces deux
phonèmes sont réalisés dans les mêmes conditions du
point de vue des cavités de résonances. Le rapport des temps
maximum de phonation de /s/ sur /z/ est normalement proche de 1. Cependant,
chez le dysphonique, ce rapport est généralement supérieur
à 1, la production du son /s/ étant alors plus longue que celle
du /z/. Par conséquent, toute valeur supérieure à 1, est
censée mettre en évidence une fuite glottique.
Malheureusement, de nombreuses études n'ont pas abouti
à cette conclusion, et la signification du rapport s/z est
interrogée. Ainsi, il n'y a aucune raison pour qu'on observe un rapport
s/z proche de 1 chez un individu sain. En effet, à intensité
égale, les phonèmes [s] et [z] seront produits avec la même
pression sousglottique. Le flux d'air lors de la production du son [z], qui
nécessite une contraction des cordes vocales, sera donc plus faible, ce
qui induit une durée d'émission plus longue. Plusieurs
études sur des sujets sains démontrent la justesse de ce
raisonnement, en obtenant des rapports s/z inférieurs à 1. Ainsi,
si des sujets non-dysphoniques prolongent d'avantage le son [z] que le son [s],
le rapport s/z est-il approprié pour mettre en évidence une
défaillance de l'accolement des cordes vocales?
117De Boone (1977), in Baken R. J., Orlikoff R. F., p373, Op.
cit. p47.
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