III.6.2 Débit d'air oral
Le débit d'air oral, que l'on capte au moyen d'un tuyau
souple relié à un capteur de pression, évalue le rendement
laryngien. Il permet aussi de calculer la pression sous-glottique.
Associés, ces deux paramètres objectivent la fuite glottique en
phonation, très souvent présente lors d'une dysphonie, ainsi que
la coordination
109La montée du larynx s'observe chez la plupart des
sujet, cependant, il est possible d'obtenir une voix d'appel sans montée
du larynx même si cela se fait au prix d'un effort laryngé
très important. 110Baken R. J., Orlikoff R. F., pp319-326, Op. cit.
p47.
111Giovanni, A., Heim, C., Demolin, D., et Triiglia, J.M. (2000),
« Estimated subglottic pressure in normal and dysphonic subjetcs »,
Ann. Otol. Rhino. Laryngol, 109, 500-504
pneumophonique. Bien que riches en informations, ces mesures se
font grâce à des capteurs aérodynamiques complexes dont les
coûts sont relativement élevés112.
III.6.3 TMP
Le Temps Maximum de Phonation (TMP) est la mesure du temps
maximal d'émission vocale sur un << a » tenu, à une
hauteur et une intensité confortables. La longueur du TMP dépend
à la fois de la capacité pulmonaire et de la qualité
d'accolement des cordes vocales. C'est un bon indicateur du rendement de la
source vocale puisque plus la fuite glottique est conséquente et plus le
TMP est court. Le TMP se calcule à l'aide d'un chronomètre mais
on peut tout aussi bien obtenir sa valeur grâce au logiciel Praat en
sélectionnant l'enveloppe du son dans la fenêtre du signal
acoustique.
La mesure du TMP présente le double avantage
d'être rapide et simple à réaliser. Cependant cette mesure
n'est pas si idéale qu'elle y paraît à première vue.
Tout d'abord il existe une grande variabilité du TMP entre les
individus, mais aussi au cours du temps. De plus, selon l'intensité et
la hauteur choisies, la tenue du /a/ demande une pression sous-glottique plus
ou moins importante113. En outre, selon que l'examinateur propose un
exemple ou non, et selon les stratégies mises en place par le
sujet114, le TMP peut également largement varier. Enfin, Raes
et Clément (1996)115 ont constaté un manque
d'uniformité dans la procédure de passation de la tâche
(voyelle utilisée, position du sujet, phonation avec ou sans embouchure)
ce qui est problématique dans le choix des normes auxquelles se
référer. Hirano propose de compenser l'inexactitude de cette
mesure par le quotient phonatoire qui est égal à la
capacité vitale du sujet (mesurée au moyen d'un
spiromètre) divisée par son TMP116.
La durée moyenne d'un /a/ tenu varie entre 15 et 25
secondes.
112Hillman R.E., Kolber J.B., (2000), << aerodynamic
measures of voice production » in Baken R. J., Orlikoff R. F., pp245-256,
Op. cit. p47.
113BAKEN ET orlikoff p369?
114Giovanni p115
115In Estienne Fr. et Piérart B. (2006), Les bilans de
langage et de voix, Fondements théoriques et
pratiques, chapitre 5: Bilan vocal par Estienne et
Morsomme D., Paris : Masson, pp265
116Hirano M., Kobler J.B., Von Leden H. (1968) Maximum phonation
time and air usage during
phonation. Folia Phoniatrica, 20, 185-201 ou Giovanni p115
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