I-4-3 Controverse sur l'efficacité de l'aide
Au vu de la littérature sur l'aide, les points de vue
des uns et des autres conduisent à affirmer que l'efficacité de
l'aide est fonction de l'environnement dans lequel elle est appliquée.
Autrement dit l'aide atteint ses objectifs précomptés si
certaines conditions sont réunies. Ainsi, d'aucuns soulèveront la
question de la gouvernance et la gestion des institutions comme
préalable à l'efficacité de l'APD. D'autres auteurs
s'attardent sur le volume de l'aide qui doit être consistant pour voir
son effet substantiel sur la pauvreté. Un troisième groupe
d'économistes a pu remarquer l'apport de l'aide dans les zones de grave
pauvreté. C'est ainsi que Ravallion et Chen, (1997) ; Dollar et Kraay
(2000) résument en ces termes : « Pour maximiser la
réduction de la pauvreté, l'aide devrait être
allouée aux pays ayant de graves problèmes de pauvreté et
de bonnes politiques économiques ».
I-4-4 L'APD : quelles orientations en faveur des PMA ?
que les corrélations élevées entre les
différents schémas d'allocation sont en partie liées au
grand nombre de zéros présents dans les allocations optimales de
l'aide.
Il est difficile d'évaluer exactement l'effet de
l'aide publique au développement sur l'amélioration de la
situation dans les pays aidés. Les pays les moins avancés (PMA)
ne disposent souvent pas des instruments statistiques permettant d'obtenir des
indicateurs satisfaisants. Certains spécialistes remettent en cause
l'aide publique au développement sous sa forme actuelle.
L'adoption des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) au début des années 2000, a
incité les bailleurs de fonds à réhabiliter l'APD comme
outil de développement à condition que celle-ci soit plus
efficace. Les Nations unies estiment que le montant de l'APD devrait doubler en
2009 afin de remplir les huit Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD). Les pays développés devraient
consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide publique au
développement en 2009.
Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) insistent sur
l'importance de l'aide publique au développement et militent pour le
respect des recommandations onusiennes9. Elles soulignent toutefois
qu'une partie importante de cette aide n'a pas de portée effective : les
annulations de dette, par exemple, gonflent les chiffres de l'APD.
L'économiste hongrois Peter Thomas Bauer (1972) a
également été un critique ardent du principe de l'aide
publique au développement. Il estime qu'il était abusif d'appeler
aide au développement les flux de capitaux transférés du
Nord vers le Sud à ce titre, alors qu'il s'agit selon lui d'une entrave
au développement qui tend à maintenir les pays
sous-développés dans leur condition.
William Easterly, professeur à l'Université de
New York et ancien collaborateur de la Banque Mondiale, estime que la plus
grande partie des aides apportées depuis cinquante ans ont
été inefficaces. L'une des raisons serait le manque de
contrôle sur les personnes chargées de gérer cette aide.
La richesse de la littérature sur l'APD, conforte tout
un chacun sur non seulement l'importance de la question de l'aide, mais aussi
la complexité de l'analyse de son effet sur la croissance ou la
pauvreté. Les arguments sur la capacité de l'aide vont
difficilement dans le même sens.
9 Les pays développés devraient consacrer 0,7 % de
leur revenu national brut à l'aide publique au développement
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Pour répondre à ce qui parait comme un handicap
à l'action de l'APD, une nouvelle orientation est donnée lors de
la déclaration de Paris.
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